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«Le destin commun du Maroc et de l’Algérie a modelé les sentiments mutuels de fraternité»

Le président de la Cour suprême d’Algérie, Abderrachid Tabi, a plaidé à Marrakech pour le rétablissement des relations de son pays avec le royaume chérifien. Sa prise de parole intervient après les propos de l’ex-président de l’Assemblée nationale algérienne qui a affirmé qu’«en vérité, le Sahara [occidental, ndlr] était marocain et rien d’autre».

Lors de son intervention à la 2e session du Congrès international de la justice, à Marrakech, Abderrachid Tabi, président de la Cour suprême d’Algérie, a affirmé que malgré les «tribulations tragiques», les retrouvailles entre les peuples marocain et algérien «sont inéluctables», a rapporté la presse locale.

Ainsi, intervenant lors de ce congrès tenu sous le thème Justice et investissement; défis et enjeux, qui a enregistré la présence de plus de 800 participants dont plus de 40 ministres de différents pays, M.Tabi a souligné que «les liens religieux, culturels et linguistiques, ainsi que le destin commun du Maroc et de l’Algérie ont modelé les sentiments mutuels de fraternité, et sont devenus matériellement et spirituellement indissociables».

Le premier juge d’Algérie a rappelé les liens historiques entre les deux peuples, soulignant que le Maroc avait été «la forteresse inébranlable de notre grande révolution (1954-1962) et le soutien du peuple dans son vaillant combat jusqu’à ce que l’Algérie atteigne sa victoire et recouvre sa liberté et sa souveraineté». Ce qui renforce «notre appréciation permanente de l’union des valeurs humaines et sociales et de la destinée commune [des deux pays, ndlr], car nous sommes certains que ce qui nous unit est plus grand que ce qui nous divise», a-t-il ajouté.En conclusion, tout en regrettant l’état actuel des relations entre l’Algérie et le Maroc, Abderrachid Tabi a affirmé que «nos âmes ont soif de se rencontrer, elles aspirent à renforcer les ponts d’affection, à consolider les relations de miséricorde et à activer les moyens de communication, de solidarité et d’entraide».

Les déclarations de l’ex-président de l’Assemblée algérienne

Dans un entretien donné au site d’information Tout sur l’Algérie (TSA), Amar Saadani, également ex-secrétaire général du FLN, parti au pouvoir dans le pays, avait affirmé qu’«en vérité, je considère, d’un point de vue historique, que le Sahara [occidental, ndlr] est marocain et rien d’autre». Et d’ajouter que la région a «été enlevée au Maroc au congrès de Berlin».

Évoquant la position de son pays sur cette question, M.Saadani avait souligné que «l’Algérie a versé pendant 50 ans des sommes faramineuses à ce qui est appelé le Polisario et cette organisation n’a rien fait et n’est pas parvenue à sortir de l’impasse».

L’ancien numéro trois de l’État algérien avait mis également l’accent sur le fait que «la question du Sahara [occidental, ndlr] doit prendre fin et que l’Algérie et le Maroc doivent ouvrir leurs frontières et normaliser leurs relations».

«C’est une déclaration qui n’engage que son auteur», a-t-il affirmé, précisant que «la question du Sahara occidental relève des questions de décolonisation prises en charge par les Nations unies et sa légitimité est reconnue par de nombreux États». «La position de l’Algérie vis-à-vis de cette question est claire», a-t-il souligné.

Pour le responsable, «tous les individus, même si leurs avis peuvent ne pas peser une poussière, sont libres d’exprimer leurs opinions personnelles, mais cela ne peut avoir aucun impact sur les positions des États et le haut degré de responsabilité avec laquelle les Nations unies traitent la question». «Le conflit ne trouvera pas de solution en dehors de celle qui garantisse le droit à l’autodétermination à travers un référendum transparent et inclusif comme le prévoient toutes les chartes et toutes les résolutions adoptées par l’Onu», a-t-il conclu.

En 1994, l’Algérie avait pris unilatéralement la décision de fermer sa frontière avec le Maroc, après que ce dernier a accusé les services de renseignement algériens de complicité dans l’attentat contre l’hôtel Atlas-Asni de Marrakech. Actuellement, Alger conditionne la réouverture de la frontière à la conclusion d’un accord de coopération sécuritaire dans la lutte contre le trafic de drogue et l’immigration clandestine.

Sputnik

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