ALGER – L’Algérie et le Mali ont réitéré leur ferme condamnation de la pratique du paiement des rançons aux groupes terroristes contre la libération d’otages, dans un communiqué conjoint à l’issue de la 17ème session du Comité Bilatéral Stratégique algéro-malien.
« L’Algérie et le Mali ont réitéré leur ferme condamnation de la pratique du paiement des rançons aux groupes terroristes contre la libération d’otages, conformément aux décisions de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies« , souligne le communiqué.
Pour rappel en mois d’octobre 2020 , un coup de froid est tombé entre Alger et Paris suite à l’arrestation dans plusieurs région algériennes des chefs terroristes, qui après enquête, il s’est avéré qu’il faisaient partie des terroriste libérés au Mali contre une rançons conséquente, versées aux groupes armées, pour libérer des orages européens.
Cette victoire des services de renseignement algériens, a permis non seulement, d’arrêter ou de mettre hors état de nuire, plusieurs terroristes faisant partie du deal, mais aussi, de récupérer à Jijel (au nord l’Est algérien), une partie de la rançon qui allait servir aux groupes de se réorganiser à travers le territoire algérien.
Par ailleurs, selon les révélations du New York Times : « des otages libérés et des négociateurs chevronnés, les gouvernements d’Europe – en particulier la France, l’Espagne et la Suisse – continuent d’être responsables de certains des paiements les plus importants, y compris une rançon de 30 millions d’euros – environ 40 millions de dollars – versée l’automne dernier pour libérer quatre Français détenus au Mali ». d’après ce même journal, Paris aurait versé à Al-Qaïda, quelque 58,1 millions de dollars de rançon entre 2008 et 2014.
Aussi, les représentants des deux pays ont saisi, , l’occasion pour saluer « la tenue de la réunion du Comité d’état-major opérationnel (CEMOC) qui a regroupé les états major de l’Algérie, du Mali, du Niger et de la Mauritanie le 10 février 2021 à Bamako qui a permis aux quatre pays de partager leurs analyses et points de vue sur les questions liées à la sécurité dans la région du Sahel », indique la même source.
Evoquant la situation en Libye, l’Algérie et le Mali « ont relevé l’urgence de parvenir à un règlement définitif de la crise en Libye et mettre fin aux ingérences extérieures, à l’afflux des armes et obtenir le retrait des combattants étrangers et des mercenaires », poursuit le texte.
Dans le même contexte, ils ont exprimé « leur soutien aux efforts des Nations unies et des parties libyennes visant à réunir les conditions légales, sécuritaires et matérielles pour organiser les élections générales du 24 décembre 2021 », selon le communiqué.
La 17e session du Comité bilatéral stratégique Algérie-Mali s’est tenue mercredi à Alger, en présence du ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra et de son homologue malien, Abdoulaye Diop.
S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre, M. Ramatane Lamamra a qualifié le Comité d’« instance assez unique qui est en elle-même illustrative de la proximité de la relation et de l’unité de destin entre les deux pays « .
Les Accords d’Alger incontournables, pour éviter à tout le Sahel, les Erreurs commises en Afrique Centrale
« Ce qui unit, doit être entretenu » . C’est ainsi que le ministre algérien des affaires étrangères, perçoit la tenue de la 17ème session du Comité bilatéral stratégique Algérie-Mali qui s’est ouverte le mercredi dernier à Alger, en présence , de son homologue malien, Abdoulaye Diop. Les deux chefs de la diplomatie semblent conscients des détails de la réalité du terrain. ce qui explique cette volonté partagée d’éviter à la région sahélo-saharienne les erreurs qu’ont connus les autres points chauds du continent, notamment en Afrique centrale.
A ce titre, . Lamamra a qualifié ce comité d’unique en son genre qui reflète la relation étroite et la communauté du destin entre les deux pay: « Lorsque deux Etats frères, voisins et amis organisent des actions communes dans le cadre de cette structure, c’est la preuve qu’il existe une vision claire sur la nécessité de préserver et protéger ce qui les unit, à long terme et de manière continue et non conjoncturelle », a-t-il soutenu.
La déclaration commune porte beaucoup symbolique à l’adresse de la communauté et les acteurs internationaux qui agissent dans la région du Sahel. D’autant plus qu’elle coïncide avec la visite à Alger, du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Mali, Chef de la MINUSMA, M. El Ghassim Wane.
Le message est en ne peut plus clair à destination du représentant onusien, qui rassurer que désormais pour l’Onu, « l’accord d’Alger constitue un impératif » pour le règlement du conflit au Mali. Cet position a été arrachée grâce à la ferme volonté des pays du Sahel, à ne pas reproduire les même erreurs qu’ont connu les autres zones de conflit dans le continent, notamment en Centre Afrique, où la MENUSCA, (la Mission des Nations Unies en RCA) , peine à accomplir son rôle pour cause d’enchevêtrement des intérêts des pays qui y participent.
La MENUSCA était en effet, inopérante face à la progression des milices armées, qui ont commis les pires des violences et ont pu prendre le contrôle de 90% du territoire à l’issu d’une guerre civile éclatée en 2013. Le pays a failli sombrer dans un scénario à l’afghne. Il ne doit son salut qu’ à la décision du président Faustin-Archange Touadéra de signer un accord d’assitance technique et militaire avec la Russe, ce qu’a permis à la RCA de contourner l’ambargo sur les armes imposé par le conseil de sécurité dominé par les anciennes puissances coloniales, et sauver le pays d’un Chaos annoncé.
Le Ministre des affaires Etrangères et de la Coopération Internationale et le Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau étaient en visite à Alger qui a durer deux jours. Ils ont été reçus en audience par le Président TEBBOUNE, le 11 août 2021. Au cours de l’audience, le ministre Abdoulaye Diop a remis au Président Tebboune, le message du Président GOITA portant sur le raffermissement des relations politiques, diplomatiques, sécuritaires et de coopération entre le Mali et l’Algérie ainsi que la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.
Le Président algérien a pour sa part, rassuré de l’appui indéfectible de l’Algérie pour la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et de la réconciliation nationale, facteur important pour la stabilité et le retour de la Paix au Mali. Il a également évoqué la disponibilité de l’Algérie de continuer à renforcer la coopération avec le Mali dans différents domaines notamment la sécurité, le commerce transfrontalier, la formation universitaire et professionnelle, la prospection pétrolière et minière, les télécommunications…
En marge de la visite, le ministre Diop et le Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau ont participé à la conférence sur le thème « la MINUSMA et son rôle dans la stabilité du Mali et de la sécurité de l’espace Sahélo-saharien « animée par M. El Ghassim WANE, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali et Chef de la MINUSMA.