Par | Noor Taha
ALGER – Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa a présidé, mardi à Alger, une réunion de travail consacrée à l’évaluation du taux de réalisation des différentes opérations inscrites dans le cadre de la relance et de l’extension du barrage vert pour les exercices 2023 et 2024, ainsi que l’élaboration du programme tracé pour l’exercice 2025, indique un communiqué du ministère.
Lors de cette réunion périodique consacrée à la réhabilitation et l’extension du barrage vert, M. Cherfa a mis l’accent sur l’importance de « ce projet majeur qui figure parmi les priorités des hautes autorités du pays, au regard de ses dimensions environnementale et économique ».
Après la présentation de l’évaluation par la directrice générale chargée du projet, le ministre a insisté sur la « nécessité d’accélérer la cadence de réalisation des principales opérations programmées pour les exercices 2023 et 2024, notamment en ce qui concerne les plantations, les points de collecte d’eau, l’ouverture de pistes, les travaux d’aménagement et le lancement immédiat de l’élaboration du programme d’action pour l’exercice 2025 ».
Il a également rappelé aux responsables chargés de la réalisation de ce projet important « la nécessité d’associer les petites et moyennes entreprises (PME) locales pour accélérer la cadence de réalisation ».
Par ailleurs, le ministre a salué « les efforts fournis par les cadres et les agents du secteur des forêts dans la prévention et la lutte contre les incendies et la préservation des richesses naturelles nationales ».
Ont assisté à cette réunion périodique, les conservateurs des forêts et les directeurs des services agricoles concernés par ce projet stratégique (13 wilayas), ainsi que les cadres de la Direction générale des forêts (DGF), du Groupe génie rural (GGR), du Bureau national d’études pour le développement rural (BNEDER), et du Haut-commissariat au développement de la steppe (HCDS).
Un modèle de développement durable et de résilience climatique
Depuis son lancement au début des années 1970, le barrage vert qui constitue l’un des plus grands projet environnementaux en Afrique, a eu des répercussions principalement écologiques, visant à lutter contre la progression des dunes de sable vers le nord, une menace pour les terres agricoles et les zones de pâturage. Grâce à ses efforts, le projet a permis d’établir un mur naturel efficace pour freiner cette avancée des sables. Cependant, les tumultes que l’Algérie a traversés dans les années 1990 ont entravé le bon déroulement de cette initiative.
Aujourd’hui, en plus de l’objectif ambitieux d’étendre la couverture forestière à 4,7 millions d’hectares, avec la plantation de 400 000 hectares d’arbres d’ici 2027, ce projet incarne un modèle de développement durable. Il illustre parfaitement la synergie entre la protection de l’environnement et l’amélioration des conditions de vie des populations locales, témoignant ainsi de l’engagement de l’Algérie envers un avenir plus vert et plus prospère.
« Les Actions Prise Dans le Cadre de la Nouvelle vision a été Prise en Concertation avec les Populations Locales »
Depuis le coup d’envoi de sa première phase, donné par le président de Abdelmadjid Tebboune, le 29 octobre 2023, à partir de la région d’El Maalba, dans la wilaya de Djelfa, le barrage vert avance et progresse sur plusieurs niveaux et sa plateforme numérique est attendue pour 2025.
Dans un entretien accordé à l’Agence de presse gouvernementale, APS, la sous directrice du barrage vert, zones steppiques et sahraouies, à la Direction générale des forêts (DGF), Ratiba Arbadi, affirme que la nouvelle vision du projet du barrage vert, sur orientations du président de la Répulique, ne se limite pas à la reforestation mais passe essentiellement par l’intégration des essences adaptées à la nature des terres et aux conditions climatiques changeantes, tout en favorisant l’exploitation durable des ressources forestières dans une action prise en concertation avec les populations locales.
Elle ajoute que la nouvelle vision du barrage vert associe également les jeunes aux différentes actions liées à ce mégaprojet à travers des marchés dédiés à la plantation, l’entretien et le suivi des surfaces reboisées, outre les marchés annexes d’ouverture des pistes forestières ou encore la mobilisation des ressources hydriques.
En chiffres, Mme Arbadi souligne qu’en 2023, le plan d’action de reboisement a ciblé 18.000 ha, alors que pour 2024, une surface de 11.000 ha a été mobilisée pour la plantation, indiquant que pour la période 2023-2030, un budget de 75 millions DA a été mobilisé pour les actions inscrites.