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La crise tunisienne et ses liens avec l’Algérie (1ère partie sur 4)

Par: Ali El Hadj Tahar


Avec  son parcours  professionnel et artistique atypique, Ali Hadj Tahar est une des figures appréciée de la scène artistique et médiatique en Algérie. Fils de la Mitidja, Ali est journaliste-écrivain, plasticien et critique d’art. il est  réputé par sa franchise lorsqu’il s’agit de questions d’importance nationale ou régionale. En 1984, il commence sa carrière de journaliste professionnel à Révolution africaine, avant de travailler dans différents journaux et magazines, en se spécialisant dans la critique d’art. Dans les quotidiens El Watan, Liberté et dans la revue Tassili, il publie de nombreuses études sur l’art et la culture, l’art et la ville, l’art et la société ainsi que de nombreux portraits de poètes, d’écrivains. Il fait aussi connaître la vie et l’œuvre de nombreux artistes plasticiens algériens.  La scène algérienne attend avec impatience son nouveau livre Mon livre, “L’Algérie sans Boutef”,  qui sera prêt dans un mois.

Le président tunisien, Kaïs Saïed a été victime d’une tentative d’empoisonnement par colis postal contenant une poudre suspecte. C’est ce qu’a d’ailleurs rapporté l’agence officielle TAP, disant que le cabinet du président tunisien a bien reçu lundi 25 janvier une enveloppe sans document mais avec une poudre suspecte à l’intérieur. Le président Abdelmadjid Tebboune a même eu le mercredi 23 un entretien téléphonique avec son homologue tunisien au cours duquel il s’est enquis de son état de santé « après avoir appris la nouvelle de la tentative de son empoisonnement », a indiqué un communiqué de la Présidence de la République relayé par l’APS.

Les détracteurs du president tunisien sont passés aux méthodes dures; Une tentative ratée d’assasinat

Selon les médias tunisiens citant des sources dignes de foi de la présidence de la République, une enveloppe contenant de la ricine, un poison violent, 12 000 fois plus toxique que le venin du crotale, a été adressée au palais présidentiel. Des sources proches du chef de l’État ont affirmé que Saïed se porte bien, signalant qu’un de ses proches collaborateurs a été victime d’une crise soudaine après avoir consulté, en premier, l’enveloppe suspecte. Le poison qui aurait été utilisé, la ricine, est d’origine végétal et hautement toxique, peu couteux et facile à préparer. Elle est plus puissante et toxique si elle est inhalée, qu’injectée ou ingérée. Quelques milligrammes suffisent à provoquer la mort, ce qui signifie que son envoi par courrier est le travail d’un expert qui a utilisé tous les moyens nécessaire pour ne pas s’empoisonner.

Cependant, les autorités tunisiennes n’ont pas encore révélé la substance utilisée, les analyses étant toujours en cours pour tenter de déterminer la nature de la substance retrouvée et son éventuelle toxicité. En tout cas, quel que soit le poison, sa toxicité exige une manipulation experte. Vue la violence et l’immédiateté du poison, il était très peu probable que l’acte criminel réussisse puisque le président n’ouvre jamais lui-même un courrier. En tout cas, la tentative a créé un choc dans un pays déjà plongé dans une crise profonde qui atteint son paroxysme : le Président et le Premier ministre, Hichem Mechichi, qui vient à peine d’être nommé, sont en guerre ouverte.  

Cette affaire intervient aussi dans un contexte politique très tendu en Tunisie, après un bras de fer au sujet d’un remaniement gouvernemental, entre M. Kaïs Saied, un conservateur indépendant, et le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, principal parti au Parlement. De plus, les manifestations se sont succédé durant plus de dix jours à Tunis et ailleurs dans le pays où, en vérité, la fronde ne s’est jamais calmée depuis 2011. Cette instabilité a même élu domicile jusque dans l’hémicycle du Parlement. D’ailleurs, la députée du parti Courant démocrate (centre-gauche), Samia Abbou, avait entamé, dimanche passé, une grève de la faim pour protester contre des violences entre députés.

Profonde, la crise est la conséquence de la constituante, qui a fait un choix pour la problématique de régime parlementaire mixte avec un exécutif bicéphale, démocratique et multipartite, au lieu d’opter pour un régime présidentiel. Officiellement, la constituante a fait ce choix pour empêcher la formation d’un pouvoir personnel dans le pays.

La Constitution de 2014, issue d’une constituante dont les membres se sont crêpés le chignon durant trois longues années, donne un pouvoir important au Parlement où il n’y a pas une majorité capable de décider seule. La légitimité du président, élu au suffrage universel direct, ne lui sert à rien, si ce n’est à dissoudre le gouvernement. De plus, le mode de scrutin au Parlement est proportionnel, ce qui ne permet pas d’obtenir une majorité politique dominante à même d’asseoir une stabilité et une philosophie de gestion claire et durable afin de donner des résultats économiques et sociaux ou même de dessiner une stratégie en matière de politique étrangère. Il a beau jouir de la légitimité des urnes, le président est ligoté. Et il a beau être le principal parti, Ennahda ― la plus grosse formation du pays ― n’a pas les marges de manœuvre d’un parti supposé être majoritaire. 

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