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Josep Borrell face aux dossiers qui fâchent le Président Tebboune

ALGER – Le Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, a affirmé, lundi à Alger, que l’Algérie est un partenaire de confiance et un acteur-clé dans la lutte contre le terrorisme, annonçant que l’Algérie et l’UE ont convenu de relancer le dialogue de haut niveau en matière de sécurité.

MF

Par | Ahmed Zakaria


« Il est très important de dire que nous avons convenu de relancer notre dialogue de haut niveau en matière de sécurité et que les premières réunions vont se tenir avant la fin de l’année en cours », a déclaré M. Borrell à l’issue de l’audience que lui a accordée le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

« Cela prouve que l’Algérie est un partenaire de confiance et un acteur-clé dans la lutte contre le terrorisme dans notre voisinage commun », a-t-il ajouté, relevant que l’Algérie a « une longue histoire dans la lutte contre le terrorisme ».

« Nous voulons développer une vision globale et stratégique » en matière de lutte contre le terrorisme, a encore précisé M. Borrell, appelant à « coordonner et soutenir mutuellement les actions sécuritaires et joindre nos efforts pour renforcer la stabilité dans notre environnement et voisinage commun, particulièrement au Sahel ».

J.Borell

« Comme vous le constatez, les sujets sont nombreux pour approfondir notre partenariat et nous avons la volonté de le faire », a-t-il dit, sollicitant, en outre, l’Algérie à se joindre aux efforts engagés pour parvenir à une solution à la crise en Ukraine. A ce propos, Borrell a appelé l’Algérie à « se joindre à l’effort d’arrêter la guerre insensée en Ukraine »

Renforcer la coopération dans lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent


Sur un autre registre, M. Borrell a indiqué que la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent constituent « une priorité importante aussi bien pour l’UE que l’Algérie« , soulignant avoir échangé (avec le Président Tebboune) sur les questions des « avoirs mal acquis » et des « transferts financiers illicites ».

« Nous souhaitons développer cette relation avec l’Algérie en nous projetant vers le futur, tout en privilégiant les investissements européens dans le secteur des énergies renouvelables », a-t-il relevé, faisant observer que l’Algérie a un « avenir prometteur » du fait qu’elle dispose d’un « énorme potentiel » dans le domaine des énergies renouvelables.

J.Borell

« Je suis absolument convaincu de la nécessité de renforcer notre coopération dans ces domaines avec le gouvernement algérien », a-t-il soutenu.

Au plan économique, il a indiqué que l’Algérie et l’UE disposent d’un partenariat qui « fonctionne bien » dans le secteur de l’Energie, affirmant que « 90% des exportations du gaz algérien partent vers l’Europe, qui considère l’Algérie comme un partenaire fiable pour avoir été aux côtés de l’Europe dans les moments difficiles ».

Selon M. Borrell, « plus de la moitié du commerce extérieur algérien s’effectue avec les Etats membres de l’UE, soit 56% des exportations et 43% des importations », estimant, à ce propos, que les deux parties « peuvent faire mieux ».

Par ailleurs, M. Borrell a salué l’élection de l’Algérie au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies qu’il a qualifié d’institution « très importante ».

Les dossiers qui fâchent le Président Tebboune

Dimanche soir, Borrell est arrivé à Alger pour une visite de travail de deux jours. Le responsable européen a déclaré, dans un tweet publié sur son compte, avoir tenu une réunion importante avec le Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane.

Cette visite a dès son annonce, fait couler beaucoup d’encre notamment dans en Europe notamment les dossiers sur lesquels, Alger reste intransigeante :  Le dossier de la transition politique et les mercenaires en Libye, la réévaluation de l’accord d’association signé en 2002, mais Alger a appelé à maintes reprises, à une réévaluation de l’accord pour servir ses intérêts de manière équitable  et la crise avec le gouvernement socialiste espagnol qui porte dans ses entrailles le dossier du Sahara Occidental et la question de la situation sécuritaire au Sahel.

Soucieux de la crise énergétique dans laquelle l’Europe s’est embourbée à cause de la guerre en Ukraine les médias occidentaux se sont focalisés plus particulièrement sur la crise entre Alger et le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez omettant presque, les dossiers qui tiennent à cœur de la partie algérienne qui ne cesse de rappeler à chaque fois, les liens entre tous les dossiers en discussion. Ces liens sont essentiellement dus à la proximité géographiques et historiques et surtout, le fruits de longues années de politiques européennes dans la région critiquée au sein même de l’Europe. La crise en Libye et au Sahel.

Les deux pays entretenaient d’excellentes commerciales et diplomatiques avant l’arrivée du gouvernement Socialiste, lorsque le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez a apporté son soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara Occidental. La tension est montée d’un cran, le 8 juin dernier, après que la Présidence algérienne ait décidé « de suspendre immédiatement le traité d’amitié liant les deux pays ». Alger a accusé le gouvernement de Sanchez mener une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administratrice du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne »

Jojep Borell a été présenté comme le pompier qui va éteindre le torchon qui brûle entre Alger et Madrid. Les sanctions économiques et commerciales décrétées par le Président Tebboune, ont dès les premiers mois, commencé à se faire sentir du côté de la péninsule ibérique et en Europe.

Selon les données publiées par le ministère espagnol du Commerce sur son site internet, les pertes sont estimées à 630 millions d’euros, rien que pour la période allant de juin à octobre 2022.

En 2021, l’Espagne a facturé entre juin et octobre 784,9 millions d’euros à l’Algérie. Mais durant l’année dernière, à la même période, le chiffre est tombé à 155 millions d’euros. De ce fait, l’Espagne a perdu 629,9 millions d’euros sur le marché des exportations vers l’Algérie. Selon des médias espagnols, « les pertes pour le commerce extérieur espagnol avoisinent même un milliard d’euros, à la fin de l’exercice écoulé ».

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