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Israël et ses femmes

Par Ahmed Halfaoui

Tzipi Livni, la bouchère de Ghaza, alors candidate de Kadima (parti clone du Likoud) à des élections législatives, s’est vue, en pleine campagne électorale, interdire d’apposer ses affiches dans certains quartiers de Jérusalem, par les ultra-orthodoxes, majoritaires dans les lieux.

 

Dans d’autres quartiers son visage est dissimulé sur chaque affiche. Ça se passait dans «l’Unique Démocratie du Moyen Orient (UDMO)».

Au gouvernement, le ministre de la Justice, Yaakov Neeman, a déclaré : “Pas à pas, nous restituerons les lois de la Torah aux citoyens d’Israël et nous ferons de la halakha la loi contraignante de l’Etat.”

Une preuve de modernité dans l’« océan de barbarie » de la région. La loi israélienne donne le pouvoir aux juges rabbiniques d’intervenir dans la vie de la population et d’interdire tout mariage non religieux.

Cela produit une situation où cohabitent deux droits matrimoniaux distincts : le droit rabbinique, qui s’impose exclusivement et totalement à ceux qui se sont mariés religieusement, et le droit civil qui «récupère» les couples qui se marient civilement, ailleurs qu’en Israël, où ce type de mariage est interdit.

Dans l’UDMO, on compte aussi 200 000 femmes israéliennes battues, entre 6 et 10 femmes meurent chaque année sous les coups de leur mari plus de 10 000 plaintes de femmes contre leur conjoint sont enregistrées. A telle enseigne que le nombre de refuges pour femmes battues ou violées est devenu trop insuffisant pour accueillir toutes les victimes.

Le nombre de femmes violées qui ont fait une déclaration à la police s’élève à 5000, ce nombre est traditionnellement multiplié par deux, quand on sait ce que peut coûter la déclaration à la victime.

Le nombre d’agunots (singulier agouna), femmes mariées abandonnées par leur mari et ne pouvant se remarier, faute de guet (le Guet est l’acte de divorce religieux juif.). Selon la halakha, c’est à l’homme de remettre à sa femme l’acte de divorce. S’il refuse, elle ne pourra pas refaire sa vie, et restera une agouna à vie.

Les conséquences sont sans commentaires : impossibilité pour elle de se remarier, interdiction religieuse de tout contact avec un homme, car cela serait un adultère, si elle a un enfant avec un autre homme, le petit est considéré comme un enfant illégitime et ne peut jamais se marier religieusement.

Si elle refait sa vie avec un autre homme, et qu’après cela elle arrive à obtenir le Guet, elle ne peut jamais épouser religieusement l’homme qui est catalogué considéré comme étant un amant. Dans le même registre, une émission de télévision israélienne a diffusé un reportage sur la halitza, cérémonie par laquelle, en versant une dot et en crachant sur la chaussure de son beau-frère, une veuve échappe à l’obligation de se marier avec son beau-frère. Une obligation religieuse que la loi autorise ! On rapporte des cas de mariages forcés et les crimes d’honneur font toujours l’actualité des israéliennes.

Et encore mieux. Sur certaines lignes de bus, en Israël, des Juifs ultra orthodoxes, au nom de la religion, imposent une ségrégation entre les hommes et les femmes. Les femmes doivent céder leur place aux hommes et rester debout à l’arrière des bus !

D’autres lieux publics sont en voie de vivre le même phénomène. Sur le plan social, les femmes sont considérées comme travailleurs de seconde zone et touche un salaire inférieur de 40% en moyenne à celui des hommes.

Le tableau n’est pas beau, pourtant il n’y en a que pour les images des terrasses et des plages de Tel Aviv ou pour ces femmes soldats au centre des reportages. Les images qui doivent imposer l’idée que le sionisme a construit un Etat moderne et l’Unique Démocratie du Moyen Orient.

Du coup le débat sur la burqa perd tout son sens. Les « féministes » devraient l’élargir aux victimes françaises des intégristes juifs. Sauf si le CRIF, cette instance sioniste représentant autoproclamé des juifs de France constitue un trop gros morceau. Aux Etats-Unis, selon les sources, il y aurait entre mille et 1500 agunots.

 

 

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