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Guerres, Assassinats, Classe, Race et Genre : Les Ombres et les Controverses des Conventions Démocrates à Travers le Temps »

Du lundi au jeudi, Chicago abrite une rencontre cruciale pour le Parti démocrate, alors que des délégués et militants se rassemblent pour officialiser la candidature présidentielle de Kamala Harris. Mais cette convention est loin d’être ordinaire. Jamais depuis la Guerre du Vietnam le parti n’a été aussi profondément divisé et décrié, en raison des guerres que par celle en Ukraine et la guerre menées par Israël contre le peuple palestinien. Pourtant, parmi les 53 conflits armés initiés directement ou indirectement par les USA, 52 portent la marque du parti démocrate. Une époque charnière s’annonce donc, où chaque décision pourrait basculer les résultats des élections présidentielles et redéfinir l’avenir du parti du pays et le reste des mondes.

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Par | Ahmed Zakaria


Aujourd’hui, les conventions de parti sont souvent perçues comme des événements cérémoniels, mais ce n’était pas toujours le cas. Certaines années, la nomination présidentielle et la plateforme ont été le théâtre de vives contestations. Voici un aperçu de l’histoire tumultueuse de la convention démocrate et de son fonctionnement.

Le président Joe Biden s’adressera à la convention lundi soir, suivi par Harris et Tim Walz mercredi, avant que Harris ne prenne la parole jeudi. Tous les anciens présidents et candidats à la présidence, détiennent à leur actif au moins une guerre, viendront soutenir leur nouvelle candidate, qui pourrait devenir la « Première femme de couleur » élue à la tête de la Maison Blanche. Une tête d’affiche alléchante, avec des figures emblématiques telles qu’Hillary Clinton, Bill Clinton et Barack Obama au programme.

Alors connu sous le nom de Parti démocrate-républicain, le Parti de Biden a tenu sa première convention en 1832 à Baltimore.

Lors de cette première convention, les délégués ont nommé Andrew Jackson pour un nouveau mandat, mais ont rejeté son colistier, John C. Calhoun, dont les idées sur la nullification remettaient en question la suprématie de l’establishment. Ce concept stipule que « les États peuvent invalider des lois fédérales ou des décisions judiciaires qu’ils jugent inconstitutionnelles« , selon le National Constitution Center (NCC). Martin Van Buren a finalement été choisi comme candidat à la vice-présidence.

La controverse de l’esclavage

À cette première convention, une règle a été adoptée stipulant qu’un candidat devait obtenir le soutien des deux tiers des délégués pour être nommé, ce qui a engendré des situations chaotiques par la suite. L’esclavage était la principale question particulièrement clivante au sein du parti au milieu du XIXe siècle . Alors que le Parti républicain s’opposait à l’esclavage, certains démocrates souhaitaient son expansion, tandis que d’autres préféraient que chaque État décide de la question.

Lors de la convention de 1856, il a fallu 49 tours de scrutin pour désigner James Buchanan, qui a réussi à contourner la controverse. En 1860, Stephen Douglas a été choisi après 57 tours, avec un schisme des démocrates du Sud qui ont nommé John Breckinridge face au républicain Abraham Lincoln, victorieux lors de cette élection.

La controverse du Ku Klux Klan et la suprématie Blanche:

En 1912, il a fallu 49 tours pour choisir Woodrow Wilson comme candidat. En 1924, la convention a duré 16 jours, marquée par des débats sur l’adoption d’un texte condamnant le Ku Klux Klan.

Finalement, le parti a timidement dénoncé « toute tentative d’éveiller des dissensions religieuses ou raciales », tout comme le lobby des armes actuellement, le Klan était bien encore bien encré dans les structures institutionnelles et partisane américaines. Il a fallu 103 tours de scrutin pour choisir John Davis, un avocat et diplomate, après le retrait de deux candidats en désaccord — William McAdoo, qui ne voulait pas aliéner le Klan, et Al Smith, qui souhaitait renier ce groupe raciste très violent. Smith, le premier catholique romain à obtenir cette nomination, a perdu l’élection de 1928 face au républicain Herbert Hoover

La Guerre du Vietnam et l’assassinat de Kennedy

La convention de 1968, tout comme celle de cette année à Chicago, a été marquée par des manifestations contre la Guerre du Vietnam. Le président Lyndon Johnson, conscient de l’opposition croissante, a décidé de ne pas se représenter. Les primaires ont vu des candidats anti-guerre comme Eugene McCarthy et Robert F. Kennedy remporter de nombreux délégués. Cependant, l’assassinat de Kennedy en juin a plongé la convention dans le chaos, aboutissant à la nomination d’Hubert Humphrey, vice-président de Johnson, sans avoir participé à un primaire.

En dehors de la convention, des manifestations anti-guerre ont ébranlé Chicago, avec des affrontements violents entre protestataires et forces de l’ordre. Ce soulèvement insurrectionnel entraîné des affrontements d’une rare violence avec les forces de l’ordre. L’assassinat de Kennedy qui a ému toute la planète était le précurseur de plusieurs autres assassinats tel, Malcom X, Martin Luther King et d’autres acteur politiques américains    

Aujourd’hui, les candidats des partis sont choisis lors des primaires, et le nom du candidat est généralement connu longtemps à l’avance. Le retrait un peu forcé du président Biden n’a pas manqué d’éveiller les vieux démons des spéculations sur une convention contestée cette année, mais les délégués qu’il avait remportés lors des primaires se sont rapidement engagés en faveur de la vice-présidente Kamala Harris, qu’il avait soutenue.

Ainsi, les conventions sont devenues des événements festifs, bien que des émeutes persistent. En 1972, les démocrates ont choisi George McGovern, mais Shirley Chisholm, la première femme et Afro-Américaine à briguer la nomination, avait également des soutiens. En 1980, des partisans des droits des homosexuels ont manifesté à l’extérieur de la convention, tandis qu’à l’intérieur, le parti a inclus les droits des homosexuels dans sa plateforme.

En 2016, Sarah McBride est devenue la première personne « transgenre » à prendre la parole à la convention. Cette année, Kamala Harris a fait un pas supplémentaire en accueillant avec son époux, un groupe de personnes transgenres.

L’insoutenable ombre du déluge d’Al Aqsa …

Le partie Démocrate comme le Républicain et se retrouvent confronté à une nouvelle problématique embarrassante. C’est celle de la corrélation entre l’âge et le degré de soutien à Israël, ce qui devient évident avec le déluge d’Al-Aqsa. Plus l’individu est jeune, plus son soutien à la Palestine est élevé. Les Noirs américains sont devenus plus critiques à l’égard d’Israël, l’atrocité de l’occupation leur a permis de comparer l’oppression et la violence de la société américaine à l’égard des Noirs avec la violence d’Israël à l’égard des Palestiniens.

Des manifestations pro-palestiniennes feront certainement partie du paysage de la Convention de cette année. Les scènes terrifiantes de la guerre à Gaza ont fissuré l’establishment politique et académique aux États-Unis. Aussi, les manifestations pacifiques qui ont touché la quasi totalité des universités prestigieuses résonnent comme un avertissement pour le Parti démocrate au pouvoir, qui a violemment réprimé ces mouvements.

Au sein même du parti, des jeunes cadres se sont insurgés contre la direction, exigeant « au bas mot », l’arrêt de l’envoi d’armes à Israël. Leur voix a été étouffée, mais ils n’ont pas dit leur dernier mot. L’accueil du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, accusé de crimes de guerre, par le parti démocrate était une réponse glaçante à leurs aspirations, malgré l’impressionnante foule de protestataires qui a encerclé le Congres.

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