Les travailleurs réclament le départ de Sidi Said
De notre correspondante Sahra Achour
La contestation gagne du terrain en Algérie. Il ne se passe pas un seul jour sans que la rue ne gronde. Avocats, magistrats, étudiants et employés de différents secteurs d’activités font entendre leur voix et pour dire au système en place «dégage!».
Aujourd’hui encore, ce sont les travailleurs de tous bords qui ont observé un rassemblement devant le siège de la Centrale Syndicale UGTA (Union Générale des Travailleurs Algériens) pour exhorter son patron Sidi Saïd à partir.
En effet, ils étaient des centaines de travailleurs et syndicalistes venus de tous le pays d’Alger, de Bejaia, de Tizi Ouzou, de Constantine, de Annaba, et de Boumerdes entres autres à se regrouper devant la maison du peuple en scandant des slogans hostiles à Sidi Saïd à la tête de cette organisation patronale depuis plus de 20 ans. «Sidi Said dégage», ou encore « nous voulons une UGTA au service des travailleurs », et «Trahlou gaa» (vous dégagerez tous), n’ont cessé de crier les manifestants à l’adresse de Sidi Said.
Sur les banderoles nous pouvons lire : « L’UGTA est le bien des travailleurs », ou « libérer l’UGTA, l’UGTA au service des travailleurs». Sidi Said est décrié par les travailleurs parce que disent ils «il sert et a toujours servi les intérêts du patronat au détriment de leurs intérêts».
Un syndicaliste de Rouiba a déclaré que « 95% des travailleurs de notre site observent une grève à partir d’aujourd’hui ». Un autre de Bejaia dira : « j’ai fait le déplacement depuis Bejaia pour exprimer mon ral bol et celui de mes collègues et des travailleurs de ma région quant à la gestion catastrophique de l’UGTA que nous voulons sur les traces des feus Aissat Idir et Abdelhak Benhamouda ».
Les femmes étaient aussi présentes à ce rassemblement. Leur souhait est de voir Sidi Said partir «car il n’a rien fait sauf servir les intérêts des grands patrons sans se soucier de nous les travailleurs dont le pouvoir d’achat ne cesse de régresser». « Nous ne voulons plus de pressions au travail, nous voulons que nos cadres compétents puissent travailler sans contraintes et sans être obligés à quitter le pays et aller servir d’autres nations », disent-elles avec un pincement au cœur.
Il faut souligner que ce rassemblement s’est passé dans le calme et les manifestants sont repartis confiant d’un lendemain meilleur sans Sidi Said à la tête de l’UGTA. Un important dispositif sécuritaire a été mis en place pour encadrer ce regroupement.
S.A