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Des chômeurs et un paradoxe, en guise de pédagogie de base à ceux qui nous gouvernent

PAR: AHMED HALFAOUI

Manipulation ou pas, les manifestations de chômeurs ne peuvent se faire sans chômeurs. Le chômeur, une personne en âge de travailler qui ne trouve pas un emploi rémunéré, fait partie des éléments fondamentaux du système économique qui domine le monde. Il est une marchandise qui n’a pas trouvé d’acheteur, une utilité qui n’a pas trouvé d’utilisateur, selon la loi de l’offre et de la demande, défendue par de vigilants et puissants gardiens qui veillent au grain.

Leurs instruments : le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et, le cas échéant, l’OTAN. Les théoriciens du système ont même prévu la nécessité d’un « volant de chômage », destiné à donner aux employeurs le pouvoir de mieux négocier les salaires, aidés par la concurrence que se livrent les demandeurs d’emploi, car le plein-emploi mettrait en danger la notion même de marché, qui repose par-dessus tout sur le principe de la rareté (ici, des emplois bien sûr).

De ce point de vue, les chômeurs sont censés respecter la règle établie et ne surtout pas s’adresser à l’Etat qui, théoriquement, n’est pour rien dans leur situation, puisqu’il lui est strictement interdit de se mêler d’économie. En Algérie, ils semblent ne pas comprendre la chose. Ils commencent à poser de sérieux problèmes aux autorités en perturbant l’ordre public, pour revendiquer leur droit au travail.

Tandis qu’il n’y a pas de réponse à leur donner, en dehors de la répression, car il est difficile de faire admettre à un désespéré d’attendre que les investisseurs privés veuillent bien créer des postes de travail. Le chômeur algérien, en particulier, a de plus la conviction que c’est l’Etat qui doit s’occuper de lui.

S’il parle de « renationalisation«  c’est que sa personnalité de base s’est construite sur les idéaux d’une Algérie empreinte de justice sociale et de répartition équitable des richesses nationales.. Une Algérie qui a été libérée par tous au profit de tous, un crédo indéracinable des consciences, d’autant qu’il est martelé à n’en plus finir, dans les familles, à l’école, à la télévision… Plus la connaissance de l’aisance financière dans laquelle se trouve le pays. Alors, devons-nous nous noyer dans un paradoxe aussi incongru ? Parlons simple.

La libre-entreprise n’a pas tenu ses promesses, son comportement est en train de créer des conditions insoutenables et des plus dangereuses, les moyens existent d’inverser la tendance, les arguments aussi pour faire amende honorable et dire aux maîtres du monde que le deal n’est plus valable, puisqu’il n’a pas fonctionné dans le sens promis par les « experts « . Ce n’est pas « passé » et c’est en train de « casser » et il est encore possible de rétablir l’ordre des choses, celui qui met en jeu un « pays riche » qui s’occupe de ses enfants. Les chômeurs ne demandent pas plus que cela.

Ce n’est rien à côté des gaspillages de ressources que des dizaines d’années de désinvestissement public ont provoqués. Il ne s’agit pas de charité ou autre « dispositifs de lutte contre la pauvreté », mais de salaires en contrepartie de l’effort productif, dans un contexte des plus prometteurs. Les chômeurs vont-ils être un déclic salvateur ?

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