PAR: ISHTAR MADI
Selon les témoignages des tirs nourris « y compris des armes lourdes » ont retentit dans le ciel febrile de la capital du Niger. Un groupe de soldats a tenté de prendre d’assaut le palais présidentiel dans la capitale Niamey, mais la garde présidentielle les a affrontés et les a empêchés de s’approcher du palais. Alors que plusieurs militaires ont été arrêtés , aucun annonce officielle sur le bilan ou les commanditaires n’a filtré jusqu’à présent.
Selon le journal « Actuniger.com » les combats ont duré près d’une heure (entre 3h et 4h du matin dans le secteur du palais et les bureaux présidentiels.
Évoquant une « mutinerie », l’ancien envoyé américain pour le Sahel, J. Peter Pham, a écrit sur Twitter que M. Bazoum et l’actuel président Mahamadou Issoufou « sont en sécurité » et « l’incident est clos ».
Ce coup de force intervient dans un contexte post-électoral tendu alors que le président légalement élu se prépare à prêter serment ce jeudi.
La validation résultats du scrutin du 21 février, déjà ensanglantées par des attentats qui ont fait 7 morts parmi les membres de la commission électorale, n’a pas calmé les ardeurs du rival du président gagnant Mahamane Ousmane.
en effet, le 21 mars la cour Constitutionnelle a proclamé définitivement la victoire de Bazoum et a rejeté le recours de Ousmane. Rejetant ce verdict, ce dernier continue à contester les résultats du scrutin et revendique la victoire. Il a d’ailleurs appelé à des manifestations mercredi mais elle a été interdite par les autorités.
Le Niger voisin traverse une période febrile marquée par des attentats terroristes particulièrement meurtriers et des tensions post-électorale entretenue par l’opposition et ses soutiens. La dernière des attaques de grande ampleur est survenue le 21 mars dans la région de Tahoua, faisant 141 morts en quelques heures dans trois villages Touaregs.
Depuis l’indépendance du pays le Niger parmi les plus pauvres du monde est jalonnée par les coups d’Etat, quatre au total. Le dernier date de février 2010 dont Mamadou Tandja a été victime.
En plus de la mission de stabiliser la scène politique et économique, l’enjeu sécuritaire demeure le plus important défi pour le nouveau président. Dès l’annonce de sa victoire, le président Bazoum a écarté tout dialogue avec les terroriste, estimant que la situation de son pays était différente de celle du Mali.
« Nous ne pourrions pas envisager quelque dialogue que ce soit dans la mesure où il n’y a pas un seul chef jihadiste nigérien, une seule base de jihadistes sur notre territoire », a-t-il affirmé.