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Bolivie : arrestation de l’ex-présidente Jeanine Añez pour « sédition » et « terrorisme »

Celle qui a Chassé manu militari Evo Morales l’ex président légitime (2006-2019), suite à un coup d’Etat électoral largement applaudi par les medias de l’Otan, passera sa première nuit en prison ainsi que 5 de ses ministres.


Par Ahmed Zakaria – Agences


En effet, Jeanine Añez et cinq ex-ministres sont poursuivis pour «sédition» et «terrorisme» dans le cadre de l’enquête sur le coup d’Etat de 2019 contre l’ancien président Evo Morales, revenu d’exil en octobre 2020 après l’élection de son dauphin Luis Arce. Jeanine Añez a été arrêtée ce 13 mars en Bolivie, a annoncé le ministre bolivien de l’Intérieur Carlos Eduardo del Castillo Del Carpio. «J’informe le peuple de Bolivie que Mme Jeanine Añez a déjà été interpellée et se trouve actuellement dans les mains de la police», a-t-il fait savoir dans un message posté sur Twitter et Facebook.



La veille, le parquet bolivien avait ordonné l’arrestation de l’ex-présidente par intérim Jeanine Añez et de plusieurs de ses ministres pour «sédition» et «terrorisme» dans le cadre d’une enquête sur le coup d’Etat contre l’ancien chef de l’Etat Evo Morales en novembre 2019. Une copie du mandat d’arrêt émis par le procureur Omar Alcides Mejillones a été diffusée sur Twitter par Jeanine Añez elle-même, accompagnée du commentaire : «La persécution politique a commencé.» 

L’enquête ouverte par le parquet fait suite à une plainte déposée en décembre par une ex-députée du parti d’Evo Morales (2006-2019), Lidia Patty. L’ex-députée du Mouvement vers le socialisme (MAS) accuse l’ex-présidente, d’anciens ministres, militaires et policiers d’avoir renversé Evo Morales en novembre 2019 et a déposé plainte pour «sédition», «terrorisme» et «conspiration».  c’etait la première fois en Amérique latine depuis le coup d’État au Honduras en 2009 qu’un gouvernement élu est contraint à démissionner par la force.

D’ailleurs, La première décision Jeanine Añez qui a formé un gouvernement de facto était de rompre tous les liens avec les États de la région en se retirant de l’ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques) et de l’UNASUR (Union des nations sud-américaines). Elle également expulsé pas moins de 800 médecins cubains présents sur le sol bolivien et renoué les relation diplomatiques avec les Etats-Unis et Israël .

A peine une année de pouvoir, elle laisse un pays dans une situation économique difficile. Or avant son départ forcé, Morales, paysan syndicaliste et premier président amérindien arrivé au pourvoir en Amérique Latine, avait laissé un pays qui se portait exceptionnellement bien, malgré les difficultés que traversent les pays latino-américains : crises économiques et compagne répétitives de déstabilisation.

L’ex président par interim a dénoncé cette arrestation accusant le gouvernement de vouloir revenir aux habitudes de la dictature. « C’est dommage, car la Bolivie n’a pas besoin de dictateurs, elle a besoin de liberté et de solutions’, a réagi Jeanine Añez. Au pouvoir durant une année de transition fortement contestée, par la majorité elle avait elle-même accusé Evo Morales de terrorisme et réclamé la peine maximale contre lui.



Malgré la guerre économique menée contre la Bolivie de Morales , ce dernier a laissé un pays qui se portait en très bon Etat: « La nationalisation des ressources stratégiques  et la redistribution des recettes de l’Etat ont permis une stabilité politique inédite (si l’on excepte quelques épisodes de tensions et de contestations) grâce à la mise en place de programmes d’accès au travail, à l’éducation et à la santé. Le PIB a bondi de 9 milliards de dollars à plus de 40 milliards, les réserves de change se maintiennent à la hausse, l’inflation est maintenue sous contrôle, le salaire réel a augmenté et, de 59,9 % en 2005, le taux de pauvreté était descendu à 36,4 % fin 2017 (l’extrême pauvreté passant de 38 % à 15 %, soit une baisse de 23 points). On évitera le mot « miracle », mais l’appréciation positive de tels résultats dans le pays considéré depuis des lustres comme « le plus pauvre d’Amérique latine » n’a rien d’une vue de l’esprit ». écrivait Maurice Lemoine, un journaliste et militant spécialisé de l’Amérique Latine dans un article intitulé « La longue campagne du « Tout sauf Evo » « 

Pour rappel, à l’issue du scrutin pourtant remporté dès le premier tour par Evo Morales, l’opposition avait crié à la fraude. Des manifestation des redditions dans les rangs de la police puis une explosion subite des violences dans tout le pays ayant fait 35 morts, le scrutin a été annulé et Morales contraint de démissionner en novembre 2019 avant de prendre de s’exiler au Mexique, puis en Argentine.

La prise de pouvoir de la sénatrice de droite Jeanine Añez le 12 novembre 2019 a été soutenue des puissantes alliances ayant fomenté le coup d’État, notamment par Fernando Camacho, leader d’extrême-droite qui procèdent des organisations finnacées de l’interieur comme de l’exterieur du pays. on compte également Luis Fernando Camacho, qui avait joué un rôle clé dans les manifestations ayant conduit à la démission forcée d’Evo Morales en novembre 2019, au lendemain de l’élection présidentielle que le dirigeant indigène avait remportée dès le premier tour.

Accueilli comme un héro national, Morales est rentré au pays le 8 novembre 2020 e depuis l’Argentine, où il était réfugié, avant d’entamer un périple par la route de trois jours et de 1000 km jusqu’à « Cochabamba » son village au centre de la Bolivie.

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