Le Mali a officiellement demandé le retrait immédiat des forces danoises de ses territoires cela, pour absence d’un « accord bilatéral ». « Ce déploiement est intervenu sans le consentement du Mali » estime les autorités maliennes. Cependant et alors que la France multiplie ses actions diplomatique contre le Mali, l’Allemagne et la Suède s’interrogent déjà sur la poursuite de l’intervention militaire
Par: Ahmed Zakaria
Lundi 24 janvier, le Mali a demandé au Danemark de retirer « immédiatement » la centaine de soldats dépêchés en soutien à la force Takuba conduite par la France. Les autorités de la transition malienne affirment que ce déploiement est intervenu en absence d’un accord bilatéral entre les deux Etats: « Le Mali a demandé au Danemark de retirer sans délais la centaine de soldats arrivés récemment dans le pays pour prendre au groupement européen de forces spéciales Takuba initié par la France« . indique le communiqué du gouvernement de Bamako relayé par la télévision malienne.
Au cours du mois de janvier Le Danemark avait annoncé l’arrivée au Mali de 90 militaires, majoritairement des soldats d’élite et des chirurgiens militaires. ils sont censés participer au sein de l’opération de Takuba, à « la protection des civils contre les djihadistes dans la tristement célèbre zone dite les trois frontières (Mali, Burkina Faso, Niger), où sévissent les hordes terroristes en dépit de la présence massives des forces armées internationales. Selon les médias maliens les forces internationales sont basées à Ménaka (à l’est du pays).
La demande de retrait du danois survient en plein bras de fer entre le Mali et la France ainsi que les pays de la CEDEAO, (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) qui exercent des pressions économiques politiques et financières contre l’autorité de transition afin de l’amener à organiser au plus vite des élections permettant de passer les rênes du pouvoir au civile.
Les relations entre Bamako et Paris se sont sévèrement détériorées depuis l’arrivée de Assimi Goïta qui a remis en cause les intentions de la France et l’efficacité de ses multiples opérations dans la lutte contre le terrorisme. Le Mali avait notamment demandé la révision des accords militaires bilatéraux entre la France et les gouvernements maliens précédant.
Face à la propagation du terrorisme et le crime transcontinental sur le territoire malien et le Sahel, les autorités maliennes ont à l’instar de la République du Centrafrique, fait appel à l’aide de la Fédération de Russie afin de leur apporter l’aide logistique et technique dans leur lutte contre le terrorisme. Depuis, les forces maliennes FAMA n’ont cessé de porter des coups au groupes armées et de récupérer peu à peu des zones notamment dans le Nord et le centre du pays.
L’arrivée de la Russie et l’implication active de l’Algérie dans la pacification de la région qui constitue sa profondeur stratégique*, semblent avoir brouiller les carte de Paris, estiment plusieurs analystes. La France a multiplié alors, ses actions dans la région et à l’international afin de pousser les autorités de transition malienne à organiser sans condition, les élections au mois de février prochain.
« L’Avenir de l’Europe se joue en Afrique » a déclaré le Président français Emmanuel Macron lors de son investiture à la présidence tournante de l’Union Européenne la semaine dernière, mettant en garde contre la présence présumée de la célèbre société privé de sécurité « Wagner« . Le signal d’alarme d’Emanuel Macron intervient alors que l‘Allemagne, la Suède ainsi que d’autres pays européens participants au dispositif Takuba, s’interrogent sur la poursuite de l’intervention militaire.
Le regroupement de forces spéciales européennes destiné à accompagner les soldats maliens au combat face aux djihadistes, la task force Takuba a été lancée en mars 2020 à l’initiative de la France pour partager le fardeau avec les partenaires européens. Exceptionnelle dans le contexte de crise sécuritaire et politique qui ébranle le Mali depuis des années.