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Algérie: Désobéissance civile sur le net maintien du cap dans la rue

 

Par : Nesma Adil

 

Pour le 24ème vendredi consécutif, les citoyens sont sortis dans une marche pacifique à Alger en brandissant les mêmes slogans et les mêmes mots d’ordre, pour réaffirmer leur attachement au « changement radical du système » et au « départ de tous ses symboles », ainsi que la poursuite de la lutte contre la corruption où « El Mendjel »  comme aiment la qualifié certains d’entre eux. La manifestation de vendredi intervient après le discours de chef de l’Etat-major qui a appelé à la tenue rapide des présidentielles, a été accompagnée par une vague numérique sans précédent  appelant à « la désobéissance civile«  suivie par des groupes éparses parmi la foule.

Malgré une vague de chaleur record que connait le pays, aggravée par un taux d’humidité très élevé, les manifestants ont investi, comme à l’accoutumée, les principales artères de la capitale dès la matinée avant de se regrouper au niveau de la Grande-Poste et la place Maurice Audin, affichant ainsi leur détermination à poursuivre la mobilisation « jusqu’au départ du système et de ses symboles ».

En plus des slogans habituels, appelant à « l’indépendance de la justice », la « libération des détenus d’opinion » et « l’ouverture des médias », ainsi que les appels au « départ de tous les symboles de l’ancien système » et « l’accélération des jugements des corrompus », les manifestants ont focalisé leurs revendications sur le dialogue et les élections.

A ce titre, ils ont appelé à des « changements radicaux » avant d’aller à l’élection présidentielle, s’opposant à « un dialogue et à des élections de complaisance ». Ils ont en outre insisté sur « l’édification d’une Algérie libre et démocratique ».

Pour les manifestants, il est hors de question de voir les figures du système investir la scène du dialogue. « Pas de dialogue avec le clan »  ont-il scandé. 

Les manifestants n’ont pas également dérogé à ce qui est devenu une règle à l’occasion de ces marches pacifiques, en arborant l’emblème national et en entonnant en chœur l’hymne national et des chants patriotiques, devant un dispositif sécuritaire renforcé. Ces marches qui se sont déroulées dans le calme ont vu des jeunes se porter volontaires pour aider et assister les manifestants en cas de besoin.

Ce 24ème vendredi de manifestations populaires à travers le pays intervient au lendemain de la décision de l’Instance nationale de dialogue et de médiation d’entamer le dialogue national sans délai, sous la présidence de son coordonnateur Karim Younes, soulignant que « l’intérêt du pays passe avant tout ».

Cette Instance est confrontée à des pressions de toutes part vu la complexité de la situation. Elle laisse toutefois la porte ouverte aux personnalité qui veulent prendre part.  Ses membres ont  salué les personnalités nationales qui « ont répondu favorablement à l’appel de la patrie, dans cette conjoncture difficile, par conviction et sens de responsabilité ».

Auparavant, le général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP),  s’était démarqué des propositions de certaines propositions de l’instance du dialogue en exprimant son souhait de voir le dialogue national se dérouler sans préalable. Gaïd Salah a affirmé fermement que ce dialogue doit passer « loin des méthodes imposant des préalables qui vont jusqu’aux diktats ».

Il avait également valorisé « les étapes franchies sur la voie du dialogue national, notamment après l’audience accordée par le chef de l’Etat à un groupe de personnalités nationales, qui se chargera de la conduite de ce dialogue », s’engageant « à mettre à disposition les moyens nécessaires et à réunir les conditions idoines pour l’organisation d’une élection présidentielle dans les plus brefs délais ».

Vers 17h00, les manifestants ont commencé à se disperser, cédant la place à des jeunes qui ont, dans un geste de civisme et de citoyenneté, commencé à nettoyer les lieux.

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