« Pour ses décisions souveraines et ses positions de principe, mais aussi pour des considérations géostratégiques, l’Algérie est la plus exposée à ces attaques, en témoignent les rapports d’experts à l’instar de la société ‘Kaspersky’ », a-t-il souligné dans un entretien accordé au site Sirmanews, rappelant que « l’Algérie a occupé la 1ère place arabe et la 14ème mondiale sur la liste des pays les plus exposés à la cybercriminalité pour l’année 2018 ». Le ministre a affirmé que « plus de 80 sites étrangers mènent des campagnes de diffamations contre l’Algérie ».
« Conscient des défis imposés par le mauvais usage d’Internet, l’Algérie veille à garantir la sécurité informatique relative à la vie des individus et l’intégrité des organes de l’Etat ». a affirmé le ministre, annonçant à ce titre, la création du premier centre de cybersécurité qui permet à plusieurs entreprises et organes de bénéficier de ses services. « Ce centre opérationnel de sécurité, s’appuie sur trois principaux pivots, la réponse, l’anticipation et la qualité de la sécurité », a-t-il ajouté.
Cette démarche a donné lieu à l’instauration du premier cadre juridique consistant en la promulgation d’un décret exécutif définissant les modalités d’exercice des activités médiatiques via internet, en sus de l’activation de ce décret requérant l’hébergement des sites électroniques dans le domaine DZ.
Il a ajouté que les services de son ministère accordaient une « grande importante aux activités instructives et de sensibilisation », en multipliant les rencontres scientifiques spécialisées, soulignant la gravité des crimes électroniques sur les individus et les établissements et l’importance de la vulgarisation des mécanismes adoptés pour faire face à ces crimes.
Le ministre a cité, dans ce sens, l’existence de « mesures coercitives » visant à punir les auteurs de ces méfaits, et à contrer « les informations relayées sur les pages suspectes », à la faveur d’un programme « diversifié basé sur l’activation des lois y afférentes et la sensibilisation constante à leur gravité, en sus de la coopération et la coordination dans le cadre des conventions bilatérales et internationales de lutte contre ces crimes transnationaux ».
A cet effet, M. Belhimer a souligné « l’impératif » de se mettre au diapason du développement technologique, à travers la garantie d’un environnement « adéquat et des mécanismes favorables à l’adaptation à cette évolution de manière sûre et positive », ajoutant que l’Algérie accordait une grande importance à ce volet, à travers « la validation des mécanismes en cours d’application aussi bien au niveau sectoriel que dans le cadre de la coordination institutionnelle et la coopération internationale ».
Evoquant le dossier de la presse électronique, le ministre a affirmé que « l’objectif tracé a été dépassé » en ce qui concerne le nombre des sites électroniques « sécurisés et protégées », précisant que durant le 1e semestre 2021 « plus de 140 accusés de réception de déclaration de sites électroniques pour hébergement dans le domaine DZ, ont été remis, en plus des attestations de dépôt ».
Il a réaffirmé que « les mécanismes de soutien et d’accompagnement dont ces sites seront décidés en fonction des normes relatives à la publicité électronique qui sera définie par la loi sur la publicité, un des principaux chantiers du secteur pour l’année 2021 ».
Le ministère œuvre également à la mise à jour de la loi organique sur l’Information et la loi sur l’activité audiovisuelle en conformité avec les dispositions de la nouvelle Constitution et la vision prospective du secteur et « en application des directives du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune et la nouvelle donne sur la scène médiatique nationale et internationale« , a-t-il ajouté.
Parmi les principaux objectifs de cette opération figurait « la consolidation de la liberté de la presse et de l’équilibre requis entre la liberté de la presse et la responsabilité des journalistes en matière de respect des droits d’autrui et de stabilité des institutions », ainsi que « la réglementation de l’activité des chaînes de télévision privées, dont la plupart sont de droit étranger ».
Par ailleurs, M. Belhimer a souligné que l’Algérie « est soucieuse de promouvoir la mission des médias arabes dans le traitement des affaires arabes et africaines, rappelant que le pays abritera le centre d’échange de nouvelles et de programmes télévisuels et radiophoniques de l’Arab States Broadcasting Union (ASBU) et de l’Union africaine de radiodiffusion (UAR), ce qui est à même « d’améliorer l’échange de contenus médiatiques audiovisuels entre les chaînes de télévision et de radio arabes et africaines, voire avec les médias européens et asiatiques ».
Il a également souligné que ses services « prendront en charge les dossiers de la publicité, qui souffre d’un vide juridique injustifié, et des instituts de sondage, menés de manière conjoncturelle et non professionnelle ».
Le ministre a, par ailleurs, indiqué que le dossier de la carte de journaliste professionnel « sera adapté à la nouvelle loi organique sur l’information » afin d’éviter « les dérapages enregistrés par le passé » et contribuer à « la garantie d’un climat sain où seront respectées les conditions d’objectivité et de professionnalisme ».