Par Adel Boucherguine
Le secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Achour Idir, est décédé ce jeudi matin, 4 avril, a-t-on appris auprès de ses proches. Achour a succombé à une attaque cardiaque.
Ainsi, le syndicalisme algérien vient de perdre l’un des syndicalistes autonomes les plus emblématiques.
A l’intérieur comme à l’extérieur du pays, puisqu’il est également l’un des piliers du Forum social Maghrébin, le porte-parole du CLA a su faire entendre la voix des travailleurs en générale et de la famille éducative algérienne en particulier.
Il n’a cessé de défendre l’école publique, gratuite et de qualité, en mettant en exergue la situation socio-professionnelle des travailleurs de l’Education d’un côté, et l’avenir des millions d’élèves de l’autre.
Cadre dirigeant du Parti socialiste des travailleurs (PST) dont il est le représentant en tant qu’élu local à l’APC de Tichy (Bejaia), Achour Idir était Mathématicien de formation, enseignant de comptabilité au lycée.
Succédant, Redouane Osman, mort dans les mêmes circonstances, Achour a été élu vers la fin de l’anée 2007 à la tête du syndicat pour lequel il a milité pendant des années avant de réussir à obtenir un agrément pour une reconnaissance administrative au CLA dans une Algérie fermée au travail syndical et politique.
Un «passionné» des libertés syndicales
La nouvelle du décès de ce militant qui a su se distinguer en impulsant durant les trois dernières années la lutte syndicale autonome en Algérie a ému tout le monde : Syndicalistes, militants politiques, citoyens lambda… Ses amis et camarades de lutte regrettent en lui «un passionné des libertés syndicales», témoigne Abdelmoumene Khelil, secrétaire général de la LADDH.
« Il va tellement manquer aux travailleurs», dit Nabil Ferguenis, enseignant syndicaliste, Car «Il est parti au moment où notre bataille décisive a atteint son apogée, bien que son combat à lui ait débuté des décennies avant. Un combat qu’il a mené avec beaucoup de détermination et de solides convictions. C’est alors difficile de mesurer ou décrire combien il tenait à sa lutte, plus encore combien il tenait à l’Algérie et à la défense des droits de son peuple ».
Idir Achour comme son camarade Redouane Osman sont tous deux morts d’un arrêt cardiaque. Leurs cœurs ont lâché prise, l’amour des libertés et de la démocratie ont eu raison de ces deux monuments du syndicalisme algérien partis pour la bonne cause.
Achour restera pour moi un exemple d’abnégation, de détermination et surtout d’honnêteté. Oui. Un symbole d’honnêteté dans un environnement miné par la lâcheté. « On ne négocie guère le droit à la grève », m’avait-il dit, il y a trois ans, quand, seul contre tous, a dit «Non» à la « Charte d’éthique» de Benghabrit…
Adieu camarade !