Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré samedi, lors de sa rencontre périodique avec la presse que sa visite d’Etat en France était « toujours d’actualité ». « Elle dépend du programme de l’Elysée » a-t-il affirmé en précisant que contrairement à une visite touristique, une « visite d’État a ses exigences »
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Par | Heeba Nawel
« Nous ne sommes pas encore tombés d’accord sur le programme de cette visite. Une visite d’État a des conditions et doit déboucher sur des résultats. Ce n’est pas une visite touristique », ajoutant que sa rencontre avec le président français Emmanuel Macron, sera un rendez-vous avec l’histoire, lors duquel nous penserons les choses de façon rationnelle et non émotionnelle », a soutenu.
A ce propos, le chef de l’Etat algérien a souligné : « Nous sommes aujourd’hui dans une phase de refondation des relations » entre les deux pays. « Un groupe travaille sur le dossier de la mémoire à laquelle nous ne renoncerons pas, tout comme nous ne cèderons aucun iota sur le devoir envers nos valeureux martyrs, que ce soit pour les martyrs de la résistance nationale ou ceux de la Glorieuse révolution de libération », a assuré M. Tebboune.
Il n’a pas manqué de saluer « l’action positive de l’Assemblée nationale française, qui vient de reconnaitre le crime commis par la police de Maurice Papon » contre des membres de la communauté algérienne en France le 17 octobre 1961, soulignant que cette reconnaissance constitue « un pas positif ».
Malgré les messages de bonnes volonté entre Macron et Tebboune, la question de la mémoire relative à l’ère coloniale et la guerre de libération, demeure un point noir qui empêche un retour de relations normales. Cela d’autant plus que ce lourd dossier est souvent exploité par des lobbies des deux rives. Des relations saines et d’égale à égale, entre les deux Etats, nuirait à leurs affaires. En dépit des relations très instables entre les deux pays, Les deux capitales multiplient aujourd’hui les efforts pour reconstruire une relation plus apaisée.
La visite d’État du président Tebboune en France avait été annoncée plusieurs fois puis reportée. Fin décembre 2023, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a précisé qu’elle dépendait du règlement de cinq dossiers. Il s’agit en l’occurrence des dossiers de la mémoire, la mobilité, la coopération économique, les essais nucléaires français dans le Sahara algérien et celui de la restitution de l’épée ainsi que le burnous de l’émir Abdelkader.
Programmée d’abord début mai, la visite tant attendue de Tebboune avait été repoussée à juin cause de climat social très tendu qui régnait dans l’Hexagone, lors du soulèvement du « Mouvement des Gilets Jaunes » et les manifestations contre les réformes de la retraite.
Au lieu de se rendre à Paris, Tebboune s’est rendu en revanche à Moscou, où il a été accueilli en grande pompe par Vladimir Poutine, qualifiée d’historique.
« Notre visite en Russie a donné des résultats concrets », a souligné M. Tebboune, ajoutant que les visites d’État en Chine, en Italie ou au Portugal ont également été couronnées de succès, ajoutant que la visite en France « doit se baser sur un programme sur lequel les deux pays s’entendent et proposera un programme à la hauteur d’une visite (…) On peut ouvrir de nouvelles pages et en fermer d’anciennes », a conclu M. Tebboune.
