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23 Etats américains autorisent encore l’esclavage : C’est ça l’Amérique ?

Par Ahmed Zakarai

 

Les jours d’émeutes et de manifestations dans tous les Etats Unis commencent à montrer leurs conséquences politiques à l’approche des élections. Les émeutes se propagent, les anciens faucons de l’Administration Bush sortent de leurs hibernation, le ville de Minneapolis decide de dissoudre sa police, La dénonciation des violences policière à caractère raciale inondent les réseaux sociaux, tout comme les rues, au point d’éclipser un point essentiel. Le 13e amendement traîne encores toutes ses nuances en contre-jour des spots de l’actualité.

Le Président américain Donald Trump vient d’ordonné le retrait progressif des troupes de la Garde nationale, récemment déployées à Washington pour gérer les manifestations liées à la mort de George Floyd, de la capitale américaine.

« Je viens de donner l’ordre à notre Garde nationale d’entamer le processus de retrait de Washington maintenant que tout est parfaitement sous contrôle », a tweeté le président.

« Ils vont rentrer chez eux mais peuvent revenir rapidement si nécessaire. Hier soir, il y avait beaucoup moins de manifestants que prévu ! » a-t-il rassuré. 

Il y a moins d’une semaine, les manifestations avaient gagné en intensité et atteint les marches de la résidence présidentielle. M. Trump avait alors menacé de recourir aux forces militaires en service actif pour repousser les manifestants, une décision qui a été condamnée par des responsables de l’actuelle administration et de précédentes administrations.

Un groupe de soldats en uniformes militaires a été vu depuis samedi dernier, devant la Maison Blanche alors que des milliers de manifestants envahissent Washington pour tenir la plus grande manifestation dans la capitale depuis la mort de George Floyd, un homme noir de Minneapolis tué par des policiers blancs.

TRUMP, SEUL CONTRE TOUS !

Le jour de la manifestation un hélicoptère volait à basse altitude au-dessus de la Maison Blanche tandis que les forces de l’ordre au sol auraient utilisé des armes non létales pour disperser la foule afin que M. Trump puisse rejoindre une église proche de la résidence présidentielle et s’y faire prendre en photo, ce qui a suscité une grande controverse.

Les détracteurs de Trump n’hésitent pas à utiliser la colère des Américains qui a suivi le meurtre à caractère raciste de G.Floyd.

Le président qui compte se représenter accuse des tirs croisés aussi bien des démocrates que des membres de son propres parti. Les anciens faucons de l’Administration Bush ont été les plus virulents.

Pas plus tard qu’hier le Président Donald Trump a claché l’ancien secrétaire d’Etat Colin Powell, de l’Administration Bush, qu’il a accusé de menteur :

 «  Colin Powell, un vrai dur qui était responsable de nous entraîner dans les désastreuses guerres du Moyen-Orient, vient d’annoncer qu’il voterait pour un autre dur somnolant, qu’est Joe Biden. Powell n’a-t-il pas dit que l’Iraq avait des «armes de destruction massive»? Ce n’était pas le cas, mais nous sommes partis pour la GUERRE! » a –tweeté Trump.

Le Président américain faisait allusion à la longue allocution de Collin Powel devant le Conseil de sécurité de l’Onu en 2003 sur les armes de destruction massive (ADM) prétendument détenues par l’Irak. Des arguments qui ont servi à justifier l’invasion de ce pays et le chaos qui s’en est suivi.

La maire de Washington Muriel Bowser a pour sa part, renchérit pour se démarquer de trump. Elle a écrit vendredi dernier, une  lettre à l’attention du maître de la Maison Blanche, l’exhortant à « retirer toute présence extraordinaire militaire et de forces de l’ordre fédérales » de sa ville, évoquant la nature pacifique des manifestations.

Le jour de la manifestation un hélicoptère volait à

MINNEAPOLIS  DÉCIDE LA DISSOLUTION DE SA POLICE MUNICIPALE

Jacob Fey Maire de Minneapolis se recueille devant la dépouille de G.Floyde assassiné par un agent de la police, D. Chauvin

La police de Minneapolis gangrenée par le racisme est maintenant en voie de démantèlement. Une majorité de membres du conseil municipal ont annoncé cette semaine vouloir transférer les fonds alloués à la police à un futur organisme public qui sera chargé de la sécurité. Ils ont aussi annoncé vouloir travailler avec les représentants des communautés. Une possible opposition du maire, récemment hué lors d’un rassemblement pour avoir exprimé son hostilité à une dissolution de la police, ne serait pas suffisante pour empêcher ce processus. C’est un tournant majeur pour les partisans de l’abolition de la police et un premier pas pour mettre hors jeu une police qui traîne un héritage systémique du  racisme, responsable de la mort  de nombreuses personnes, particulièrement non blanches.

Abolir la police n’est pas quelque chose qui tombe du ciel. Aux Etats Unis, il existe un vrai mouvement abolitionniste qui s’organise en conséquence depuis des décennies.

LA PARTIE CACHÉE DU 13e AMENDEMENT OU COMMENT CERTAINS ETATS PERPÉTUENT EN TOUTE LÉGALITÉ L’ESCLAVAGE?

 

 Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’esclavage perdure encore aux Etats-Unis sous d’autres formes. Le 13e amendement qui aboli l’esclavage n’a jamais été intégralement appliqué partout dans le pays. Au total, ce sont 23 Etats qui prévoient encore cette mesure d’un autre âge au sein de leur texte constitutionnel.

En effet, malgré l’abolition de l’esclavage, en 1865, et son inscription dans le 13e amendement de la Constitution américaine, pas moins de 23 Etats américains, autorisent encore dans leurs Constitutions internes le recours à l’esclavage ou à la servitude involontaire. Cette pratique est constitutionnellement applicable, en guise  de « sanction d’un crime pour lequel le coupable aura été condamné ».

2016, la proposition d’abolition de l’esclavage a été soumise au vote mais avait été rejetée.

Un système pénitencier perfide a été érigé et qui rapporte des milliards de dollars aux sociétés privées qui poussent comme des champignons. Ce sont de véritables usines où, pour quelques dollars,  les prisonniers travaillent au profil de grands enseignes. Cela explique le nombre d’incarcérés. le nombre de détenus aux USA, représente à lui seul, ¼ de la population carcérale mondiale. Ce marché juteux place les sociétés pénitentiaires des Etats Unis au plus haut du podium de la bourse. C’est ça l’Amérique qui ne respire plus son rêve !

 

 

 

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