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Union africaine : L’Algérie tire à boulets rouges sur la « servilité » et la « corruption » de certains Etats membres de l’UA

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf, a exprimé, jeudi à Accra (Ghana), le désaccord franc d’Alger, avec certains membres de l’Union africaine (UA) concernant la direction des partenariats avec les acteurs internationaux. Lors de la 45e session du Conseil exécutif de l’UA, il a plaidé pour une nouvelle vision stratégique qui préserve la dignité et la souveraineté des États africains.

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Par | Ahmed Zakaria


« Nous devons conférer à ces partenariats une vision stratégique globale à même de préserver notre dignité et notre souveraineté et de défendre nos intérêts et nos priorités », a déclaré M. Attaf. Il a souligné que l’Algérie soutient fermement la mouture de février 2023, qui définit la politique et le cadre stratégique des partenariats, insistant sur l’importance de considérer l’UA comme une partie essentielle dans tous les accords en cours ou à venir.

Cependant, il a dénoncé la structure actuelle des partenariats, qui, selon lui, nuit à la crédibilité de l’organisation. « Ce réseau de partenariats ne cesse de s’étendre sans que nous, en tant qu’États membres, n’ayons notre mot à dire », a-t-il affirmé, pointant du doigt les pratiques de certains membres qui semblent ignorer les principes fondamentaux d’égalité et de respect mutuel. Les comportements serviles de certains membres, qui frôlent l’indécence, sapent les fondements mêmes de l’unité africaine.

M. Attaf a soulevé des questions cruciales : « Qu’en est-il de ces principes, lorsque 55 États sont invités à se réunir avec un seul État ? Qu’en est-il lorsque le pays hôte définit unilatéralement les conclusions de la réunion sans écouter les avis de ses invités africains ? » Ces interrogations révèlent une frustration croissante face à des pratiques jugées imprudentes et égoïstes par certains membres de l’UA.

Le chef de la diplomatie algérienne a également exprimé son inquiétude concernant le blocage du projet de politique et de cadre stratégique, qui devrait régir les partenariats de l’UA avec des acteurs internationaux. « Ce blocage est dû à la volonté de certains de consacrer la politique d’exclusion », a-t-il déploré, faisant référence à l’empêchement de la participation d’un membre fondateur à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD).

Réaffirmant la position de l’Algérie, M. Attaf a rappelé que l’UA doit être un lieu de rassemblement, pas d’exclusion : « Cette organisation a été créée pour unir, non pour diviser ». En évoquant l’héritage de figures emblématiques comme le héro ghanéen Kwame Nkrumah , il a insisté sur la nécessité de ne pas tourner le dos aux principes qui ont guidé la création de l’UA. Nkrumah, fervent défenseur de l’unité africaine, aurait sans doute désapprouvé les manœuvres divisives qui se déroulent actuellement au sein de l’organisation.

Il est important de rappelé que plusieurs scandales justifie la colère d’Alger qui voit en la situation géopolitique mondiale une opportunité unique pour l’Afrique de se positionner sur l’échiquier international.

L’UA a en effet, été marquée par plusieurs scandales au fil des ans, illustrant un manque flagrant de transparence. En 2018, un audit a révélé que près de 2 millions de dollars avaient disparu dans des transactions douteuses liées à des projets d’infrastructure en Éthiopie. En 2020, des allégations de détournement de fonds ont été formulées à plusieurs reprises, contre des responsables impliqués dans la gestion de l’UA, notamment lors de l’organisation des sommets.

En 2021, un rapport a mis en lumière des irrégularités dans les dépenses liées à des missions diplomatiques, impliquant des membres de la direction de l’UA. Plus récemment, un scandale a éclaté concernant des fonds destinés à des projets de développement au Maroc, où des accusations de mauvaise gestion et de favoritisme ont été portées contre des responsables du royaume chérifien à qui en reprochait déjà ses agissements pour introduire l’Etat « sioniste » au sein de l’organisation. Ces incidents soulignent l’urgence d’une transparence accrue et d’un contrôle rigoureux des finances de l’organisation.

M. Attaf a également mis en avant le soutien de l’Algérie à la proposition d’une session extraordinaire du Conseil exécutif de l’UA en septembre, pour préparer le prochain sommet du G20. « L’adhésion de notre continent au G20 en qualité de membre permanent se veut un acquis précieux et stratégique » , a-t-il déclaré, tout en critiquant le manque de réflexion approfondie sur la manière de tirer profit de cette adhésion pour répondre aux aspirations de l’Afrique.

Il a conclu en affirmant qu’il est impératif de définir clairement les objectifs de l’UA au sein du G20 et de mobiliser tous les États membres pour élaborer des positions unifiées sur les questions cruciales à l’ordre du jour. L’Algérie appelle ainsi à une action collective des pays africains, incitant à agir en front uni pour faire face aux défis de la recomposition de la carte mondiale. C’est en unissant leurs forces que les nations africaines pourront véritablement défendre leurs intérêts et promouvoir leur développement dans un contexte international en constante évolution.

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