La justice suisse a ouvert une enquête contre le « Groupe Colmar » accusée d’être impliquée dans la contrebande de diesel par voie maritime en provenance de raffineries de pétrole appartenant à l’Etat libyen entre 2014 et 2015 en complicité avec les brigades islamistes libyennes « Les martyres de la Victoire ».
Par | Heeba Nawel
Le parquet fédéral a confirmé à « l’AFP« , jeudi, l’authenticité de cette information, qui a été sortie au grand jour grâce à une enquête publiée par le site d’investigation « Gotham City« .
en effet, Dans une enquête publiée en mars 2020, les ONG suisses « Public Eye » et « Trail International » ont accusé la société suisse Colmar Group d’avoir fait affaire entre 2014 et 2015 avec un puissant réseau de contrebande libyen.
Le parquet fédéral a indiqué avoir reçu entre mai et juin 2020 une communication d’une ONG et une lettre d’un bureau de communication concernant le blanchiment d’argent indiquant les contextes identique confirmant l’implication du groupe suisse dans ce trafique transnational.
Le bureau a expliqué que « l’affaire est liée à un réseau de contrebande de diesel par voie maritime suite au pillage des raffineries pétrolières appartenant à l’Etat de libyen entre 2014 et 2015, profitant du chaos engendré par le le conflit que vit ce pays ».
Après avoir procédé à une analyse préliminaire des faits et à une évaluation juridique de l’affaire, les éléments réunis par les enquêteurs ont été jugés « suffisants », et le parquet fédéral suisse a ordonné en novembre 2020 l’ouverture d’une enquête pénale contre X pour crime de guerre en en participant au pillage.
Le ministère public n’a pas l’intention de divulguer d’informations étant donné que l’affaire est en cours d’examen.
Créée en 1997, Colmar emploie 250 personnes dans le monde et possède notamment une usine de biocarburants aux États-Unis. Selon « Trail International », l’entreprise, dont le siège social est situé dans le canton de Zoug (Suisse centrale), « a reçu plus de 50 000 tonnes de diesel en 2014 et 2015 de la raffinerie libyenne de , située à l’est de la capitale Tripoli, qui était alors sous le contrôle des milices islamiste », « Brigade des Martyrs de la victoire, que l’ONU soupçonne d’avoir commis plusieurs crimes ». *
Selon Public Eye, l’administration de Colmar a déposé une plainte pénale pour diffamation et injure contre trois de ses employés, qui l’ont accusée de cautionner les violations qu’elle avait commises.
« L’ouverture d’une enquête pénale sur les crimes de guerre et les pillages envoie un signal fort à toutes les entreprises opérant dans les zones de conflit qu’il est impératif que leurs activités respectent le droit international humanitaire », a déclaré Philip Grant, directeur de Trail International.
De son côté, le groupe « Colmar » a nié toute implication dénonçant les allégations portées contre le groupe les jugeant « erronées et préjudiciables ». La direction du groupe ont tenu à souligner que « l’entreprise et ses dirigeants ne font pas l’objet de poursuites pénales et ne l’ont jamais été, dans aucun contexte ni par aucune autorité judiciaire », ajoutant que « Golmar « n’a jamais enfreint aucune loi ».
Ce scandale remet au devant de la scène la question du financement du terrorisme dans les zones du conflits, notamment, le procès du groupe français « Lafarge« , qui a fusionné en 2014 avec la société suisse « Holcim » et est devenue connue sous le nom de « LafargeHolcim« . La société aurait participé au financement de Daesh en Syrie; afin de maintenir ses intérêts et réaliser un certain nombre de gains économiques dans une région déchirée par l’un des conflits les plus sanguinaire connu par l’humanité. Le groupe Lafarge est également poursuivi par la justice française.
En novembre 2021, La Cour de cassation a annoncé sa décision d’annuler l’arrêt de la Cour d’appel de Paris, qui a acquitté la société française « Lafarge » de l’accusation de « complicité de crimes contre l’humanité » en raison de son versement de millions de dollars à un certain nombre de groupes armés en Syrie, dont l’État islamique, afin de maintenir la productivité de son usine au nord du pays.