Le plus important dans un projet d’agriculture régénérative de haute technologie dans la zone sud de la Méditerranée, ont déclaré fièrement les responsables des deux pays, prévoit une concession de 36 000 hectares dans la Wilaya de Timimoun à partir de 2024 et, en plusieurs phases. Le plan prévoit la création d’une chaîne d’approvisionnement intégrée semences-produits finis développée et gérée par BF Spa en collaboration avec certains de ses actionnaires/partenaires industriels et avec la collaboration d’institutions locales telles que le Fonds national d’investissement algérien. Une fois pleinement opérationnelle (2028), l’initiative verra la culture de céréales – blé dur et blé tendre – (environ 70 % de la surface) et la partie restante sera dédiée aux légumineuses, haricots secs et pois chiches et à la construction d’unités de transformation pour la fabrication de pâtes alimentaires, de silos de stockage et d’autres structures vitales, selon les explications fournies lors de la cérémonie de signature..
Outre les céréales et les légumineuses, d’autres cultures stratégiques seront introduites dans la rotation des cultures, notamment les plantes oléagineuses comme le soja.
L’accord-cadre a été signé, au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal (CIC, Alger), par la Directrice générale de l’investissement et du foncier agricoles au ministère, Souad Assaous, et le PDG de la société italienne BF, Federico Vecchioni, en présence des ministres de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, des Finances, Laaziz Faid, de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, et de l’Hydraulique, Taha Derbal.
Etaient également présents pour la partie algérienne, le conseiller du président de la République chargé des finances, des banques, du budget, des réserves de change, des marchés publics et des règlements internationaux, Mohamed Boukhari, le wali de Timimoun, Souna Benamar, le Directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, ainsi que des responsables de nombre d’instances et d’organisations.
Pour la partie italienne, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et des Forêts, Francesco Lollobrigida, le conseiller diplomatique de la présidente du Conseil des ministres italien, Fabrizio Saggio, et l’ambassadeur d’Italie en Algérie, Alberto Cutillo, étaient aussi présents à la cérémonie de signature.
En vertu de cet accord, un projet intégré sera réalisé dans le cadre d’un partenariat entre le Groupe italien BF et l’Etat algérien, représenté par le Fonds national d’investissement (FNI).
Ce projet contribuera au renforcement de la production nationale de céréales et de légumes secs, à l’augmentation des exportations hors hydrocarbures en exportant des pâtes alimentaires, mais aussi à la création de plus de 6.700 emplois, dont 1.600 permanents.
Un projet d’une valeur totale de 420 millions d’euros
Dans une allocution prononcée à cette occasion, M. Cherfa a précisé que ce projet, d’une valeur totale de 420 millions d’euros, s’inscrivait dans le cadre de la politique algérienne visant à renforcer la sécurité alimentaire à travers la concrétisation du Plan national de développement des cultures stratégiques (céréales, légumineuses, plantes sucrières et oléagineuses, graines et lait).
Cet accord s’inscrit également dans le cadre de l’activation des relations de partenariat « privilégiées » entre l’Algérie et l’Italie dans tous les domaines, notamment économiques, a ajouté M. Cherfa, soulignant qu’il reflétait aussi la volonté forte des dirigeants des deux pays d’approfondir et de diversifier ce partenariat.
Et d’ajouter que ce projet consacrera une superficie de 35.450 hectares à la culture du blé et de diverses légumineuses, tandis que la superficie restante sera consacrée à la construction d’un complexe agroalimentaire comprenant une minoterie, une unité de stockage et une unité de production de pâtes alimentaires.
Il s’agit du deuxième plus grand projet agricole et industriel concrétisé en Algérie sur une courte période, après la signature d’un accord similaire avec la société qatarie Baladna, en avril dernier, pour la réalisation d’un projet intégré d’élevage de vaches laitières et de production de lait en poudre dans la wilaya d’Adrar, a fait observer M. Cherfa.
Selon lui, la concrétisation de ces deux projets traduit l’intérêt croissant de l’Etat pour l’ouverture du domaine de l’investissement agricole aux opérateurs algériens, publics ou privés, en partenariat avec des étrangers, en particulier dans les wilayas du Sud, qui disposent, a-t-il assuré, de tous les atouts pour attirer et mener à bien les grands projets.
Après s’être félicité des différentes mesures incitatives mises en place par l’Etat, le ministre a rappelé les directives données récemment par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour étendre les superficies cultivées dans le Sud à 500.000 hectares et à porter le rendement à l’hectare à au moins 55 quintaux.
Cet objectif sera atteint compte tenu des atouts disponibles et des efforts déployés, a-t-il estimé, appelant les investisseurs à « saisir l’opportunité » et à soumettre leurs projets d’investissement pour contribuer à la réalisation de l’autosuffisance en blé dur à l’horizon 2027.
Pour sa part, M. Faid a souligné, dans son allocution, que le partenariat « privilégié » entre l’Algérie et l’Italie était renforcé par ce projet, qui bénéficie de conditions favorables à sa réussite, telles que le climat et les ressources hydriques.
Le ministre a précisé que ce projet entrait dans le cadre de la stratégie de l’Etat pour la diversification des ressources financières et la réalisation de la sécurité alimentaire dans le contexte du changement climatique, ajoutant que le ministère des Finances avait accompagné ce projet « vital » depuis le début.
A ce propos, M. Faid a révélé que son département, à travers le Fonds national d’investissement, contribue à hauteur de 49% au capital de la joint-venture du projet, soit 102,9 millions d’euros (14,8 milliards de DA), précisant que le ministère envisageait de développer d’autres projets avec des partenaires italiens.
Le ministre italien de l’Agriculture a, quant à lui, mis en avant, dans son allocution, l’importance de la signature de cet accord, qui coïncide, a-t-il dit, avec la célébration du 62e anniversaire de la fête de l’indépendance et de la jeunesse de Algérie, assurant que le projet contribuera à la sécurité alimentaire, à la création de richesses et d’emplois et à l’exportation notamment vers les pays africains.
Il a également indiqué que l’Italie œuvrera, dans le cadre de ce projet, au transfert de technologie, saluant, par là même, le rôle stratégique de l’Algérie dans le bassin méditerranéen et en Afrique.
De son côté, le PDG de la société italienne BF, Federico Vecchioni, a estimé que ce projet « extrêmement important et stratégique à dimension internationale » deviendra « une référence pour la production de légumineuses en Méditerranée ».