Le président ukrainien a adressé une fin de non-recevoir à l’appel lancé par la mission de paix africaine, alors que Moscou, qui n’a pas caché son penchant pour la proposition de la Chine, se dit ouverte à toutes initiatives, si les négociations se dérouleront sur la base de la réalité du terrain. L’Ukraine et ses soutiens de l’Otan devront accepter que la Crimée et le Donbass font définitivement partie de la Fédération de Russie. Une condition scellée et non négociable, pour les russes.
« Permettre une négociation avec la Russie maintenant, quand l’occupant est sur notre terre, signifie geler la guerre, geler la douleur et la souffrance », a tranché le président ukrainien lors d’une conférence de presse conjointe avec les dirigeants africains. « Il est clair que la Russie essaie à nouveau d’utiliser sa vieille tactique de tromperie. Mais la Russie ne réussira plus à tromper le monde », a ajouté Volodymyr Zelensky.
Après s’être rendue à Kiev, une délégation représentant l’Afrique du Sud, l’Union des Comores, la Zambie, le Sénégal, l’Egypte, l’Ouganda et le Congo s’est rendue à Saint-Pétersbourg où ils étaient attendus par le président russe pour lui remettre leur plan de paix qui s’appuie sur points
- la guerre doit être achevée par des négociations et le conflit doit être résolu par la diplomatie ;
- les négociations devraient commencer dès que possible;
- la désescalade est nécessaire des deux côtés.
- la souveraineté des États et des peuples doit être garantie conformément à la Charte des Nations Unies ;
- des garanties de sécurité sont nécessaires pour tous les pays;
- les approvisionnements en céréales et en engrais des deux pays doivent être assurés;
- il est nécessaire d’apporter un soutien humanitaire aux victimes de la guerre ;
- la question de l’échange de prisonniers et du retour des enfants ukrainiens des territoires contrôlés par la Russie doit être résolue ;
- la restauration d’après-guerre de l’Ukraine doit être assurée ;
- interaction plus étroite des parties au conflit avec les pays africains.
Le Président russe a accepter la proposition de médiation de son homologue algérien Tebboune, qui jusque-là n’a pas encore livré son contenu.
La veille, Reuters avait écrit que les dirigeants africains proposeraient une série de « mesures de confiance » entre la Russie et l’Ukraine. Les propositions possibles incluent le retrait des troupes russes, la suspension du mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale de La Haye, (CPI), l’allégement des sanctions contre la Russie et la mise en œuvre inconditionnelle de l’accord sur les céréales. Les pays africains ont beaucoup souffert des conséquences de « l’opération militaire spéciale » en Ukraine – à cause de cela, l’approvisionnement en céréales et autres denrées alimentaires du continent a été interrompu et les problèmes de faim qui existaient déjà auparavant ont été exacerbés, a écrit l’agence.
Au-delà du niet ukrainien n’a semble-t-il, pas surpris les dirigeants africain, ces dernier sont certes confrontés aux effets économiques de cette guerre, -surtout en matière d’approvisionnement en céréales-, mais ils cherchent néanmoins à marquer leur présence sur la scène de ce conflit mondial, en dépit des lourdes pressions qui pèsent sur chaque Etat, de la part de Washington.
Depuis le début du conflit en Ukraine, Washington et les chancelleries européennes reprochent aux Etats africains qui ont opté pour la neutralité et refusé trois fois de voter contre Moscou à l’ONU, de ne pas avoir pris parti contre Moscou. L’Afrique du Sud qui doit accueillir en août prochain Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt du CPI, pour le sommet des membres du BRICS, a plus particulièrement était ciblée par tous genres de pressions.
En effet, intitulé « Countering Malign Russian Activities in Africa Act » un projet de loi est en phase d’être promulgué par Congrès américain. il est sensé « contrer les activités néfastes de la Russie en Afrique »: Si cette loi était définitivement adoptée, « cela donnerait l’impression que l’Afrique est punie parce qu’elle a la Russie pour partenaire, a commenté Cyril Ramaphosa