Est-ce le début de rendre des comptes ? Rached Ghannouchi, chef du mouvement islamiste Ennahda, a été convoqué hier dans l’après-midi ainsi qu’une trentaine de ses députés, par la brigade antiterroriste.
Par | Romeïssa Echebbi
Cette convocation à comparaître devant les enquêteurs, intervient au lendemain de la décision du président tunisien Kaess Saïed de dissoudre le parlement, suite « aux dérives putschistes » de ses membres, sous l’instigation du chef d’Ennahdha.
Pour rappel ce dernier a appelé les députés à tenir une séance plénière à distance pour décider de la fin des mesures exceptionnelles et de l’annulation de l’ensemble des décrets présidentiels depuis le 25 juillet 2022. Il a fait appel à son éternel soutien médiatique Al-Jazeera pour assurer une couverture et une diffusion médiatique, profitant des pressions étrangères pour faire plier la Tunisie en crise après dix années de gabegie, aux conditions des organisations monétaires internationales.
Selon Mosaïque Fm, les députés gelés sont suspectés d’avoir formé une coalition dans le but de conspirer contre la sécurité intérieure de l’État.
Meher Medhiou, adjoint du président de l’Assemblée des représentants du peuple, a affirmé que Ghannouchi a reçu une assignation à comparaître devant ladite unité, ce vendredi 1er avril à 16h.
Depuis le gel du parlement le mouvement Ennahda et en dépit d’un besoin impérieux pour les tunisiens de trouver des solutions à la crise profonde qui les secoue suit à dix années d’errance politique, le parti de Ghannouchi et ses alliés se ont appliqué à mener une compagne auprès des organisation mondiales et d’autres partenaires, afin de les dissuader de travailler avec la Tunisie, en donnant une image d’un pays qui serait incontrôlable et isolée, sans eux.
Beaucoup d’observateurs s’accordent à dire que la guerre entre la présidence de la république et le parti islamiste, succursale de l’Organisation Mondiale des Frères vient de franchir une étape cruciale. La levée de l’immunité parlementaire et l’affaiblissement de l’appareil parallèle du parti, qui a gangréné le ministère de l’intérieur et la justice ouvrira la voie pour la justice d’aller au-delà les cette affaire.
En effet, durant les dix dernières années de règne qui ont mené la Tunisie dans une crise sociale et économique jamais vécue, Ghannouchi et certains de ces cadres ont pu repousser les échéances pour répondre aux soupçons et accusations qui pèsent sur eux. Il s’agit notamment de leur implication présumée dans les dossiers des assassinats politiques, le dossier de recrutement de terroriste et leur transfert vers les zones de conflits, connivence avec des forces étrangères et enrichissement illicite.