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Sanglants affrontements au Soudan: Qui est le général Hamedti chef des Janjawids rebelles ? (vidéo)

Quelques semaines seulement avant la date du sommet arabe de Riyad, dans une nouvelle tentative de réunir les parties arabes après le sommet d’Alger, et dès que des signes de détente sont apparus en Syrieen Libye et au Yémen, les Soudanais sont pris d’horreur par les combats et le spectre de la division qui menace non seulement le Soudan, mais toute la région, et en plus l’Égypte et la Libye voisines.

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Par | Heeba Nawel


Le Comité central des médecins soudanais (non gouvernemental) a annoncé, dimanche, que les affrontements entre l’armée et les Forces de soutien rapide ont fait 65 morts parmi les civils dont 3 employés de l’Onu et 595 blessés, dont des soldats. Plusieurs pays  dont l’Algérie en en sa qualité d’actuel président du Conseil de la Ligue des Etats arabes, ont fait part de leur inquiétude quant aux affrontements ayant éclaté, samedi,  au Soudan entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), appelant ces derniers  » à la retenue et à faire prévaloir le dialogue et la sagesse pour surmonter les différends ».

D’après le communiqué, 56 civils tués et 595 ont été blessés. Des civils ont succombé à leur blessure car ils n’ont pas pu être transférés aux hôpitaux et établissements de santé, en raison de la difficulté de déplacement. Les ambulances, ajoute la même source, ont été « empêchées de secourir les blessés jusqu’à leur décès ».

Dimanche à l’aube, le Comité du Syndicat des médecins soudanais a annoncé, dans un précédent bilan, que le nombre des victimes est passé à 27 morts, alors qu’un rapport interne des Nations Unies publié samedi soir, a signalé au moins 30 morts et près de 400 blessés.

Plus tôt samedi, des affrontements armés ont éclaté à Khartoum entre l’armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide, du général Mohamed Hamdane Daglo, dit  »Hamedti ».

Les parties prenantes au processus politique au Soudan ont annoncé que la signature d’un accord final serait reportée sine die, en raison de la poursuite des tractations entre les militaires.

Déjà repoussée une première fois le 1er avril, la signature de l’accord de transition au Soudan, prévue le 6 avril, a été reportée une deuxième fois en raison de la reprise des pourparlers entre militaires.

Le 8 janvier dernier, un processus politique a été amorcé au Soudan entre les signataires de l’accord-cadre du 5 décembre 2022, à savoir, le Conseil de Souveraineté au pouvoir et les forces civiles, notamment le mouvement  »Liberté et changement – conseil central », pour parvenir à un accord qui pourrait résoudre la crise politique dans le pays.

L’opération vise à répondre à une crise qui dure depuis le 25 octobre 2021, le commandant de l’armée, Abdel Fattah AlBurhan, ayant imposé des mesures d’exception, dont la dissolution du Conseil de Souveraineté et celui des ministres de transition et la déclaration de l’état d’urgence. Une décision qui intervient alors que la légitimité de Borhan a été ébranlée par son rapprochement avec l’Etat d »Israël« 

D’un berger de dromadaires à un général de corps armé… Qui est Hamedti le chef des Janjawid qui mènent la rébellion ?

Mohamed Hamdane Daglo, dit  »Hamedti est issu de la tribu Rizeigat d’origine arabe qui vit dans la région du Darfour à l’ouest du Soudan. Dès son jeune âge Hamedti a travaillé dans le commerce de dromadaires entre la Libye, le Mali et le Tchad principalement. Son activité s’est vite développée pour passer à la protection des convois commerciaux des bandits dans les zones contrôlées par sa tribu.

Pour imposer son règne sur la région du Darfour, l’ancien président déchu Omar AlBashir n’a eu d’autre choix que d’accorder de grands privilèges à Hamedti. Les faveurs d’Al-Bashir à l’égard de Hamedti n’avaient pas de limites, allant jusqu’à lui octroyer le grade de général, bien qu’il n’ait aucun niveau d’instruction, ni une formation militaire. Ses redoutables troupes de la milice Janjawid ont pu bénéficier des meilleurs équipements militaires. Forte de plus de 100000 hommes, cette armée parallèle rivalisait avec l’armée régulière.

Quelques années après le rapprochement d’intérets entre Omar Al Bashir et Hamedti, le nom de Janjawid a été remplacé par « Forces de soutien rapide« , dont la plupart des membres sont issus des tribus du Darfour, ce qui n’a pas manqué de susciter la colère des officiers de l’armée soudanaise.

Pendant les évènements dits de la « révolution soudanaise du printemps arabe« , Hamidti a vite abandonné Al-Bashir après que ce dernier lui ait demandé de réprimer les manifestations.  A vrai dire le chef des Janjawids était sûr que la fin du règne d’Al-bashir était inéluctable. D’ailleurs, des sources locales soudanaises affirment même que les Forces de soutien rapide, dirigées par Hamidti, avaient joué un rôle actif dans le renversement d’el-Béchir.

D’autre part, Hemedti a été accusé par ses adversaires de surfer sur la vague du changement uniquement pour redorer son image et détourner l’attention du monde des violations des droits humains commises par ses forces au Darfour.

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