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Retour discret des relations algéro-malienne… Alger nomme son nouvel ambassadeur à Bamako

Cette désignation confirme donc, la reprise des relations entre les deux voisins, qui ont connu des tensions ces derniers mois. Longtemps considérée comme le chef de file de la médiation internationale au Mali, l’Algérie a dû faire preuve d’agilité pour s’adapter à la dégradation constante de la situation sécuritaire dans la région., mais aussi aux mutations politiques à venir, après l’officialisation de la création de l’Alliance des Etats du Sahel qui regroupe le Mali, le Niger et le Burkina Faso

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Par | Heeba Nawel


La désignation de Camel Retièb comme nouvel ambassadeur d’Algérie à Bamako marque une reprise discrète mais bien réelle, des relations entre l’Algérie et le Mali, après des mois de tensions dues à la complexité de la situation dans la région du Sahel et surtout les ingérences de plus en plus polluantes, de certains acteurs régionaux et internationaux.

En décembre, la junte militaire au pouvoir au Mali avait rappelé son ambassadeur et convoqué le représentant algérien, en guise de protestation contre les prétendues « ingérences d’Alger dans les affaires intérieures » de cet État voisin, qui fait face à une situation d’instabilité chronique.

La raison de cette montée des boucliers maliens est liée à l’accueil par le Président Algérien, Abdelmadjid Tebboune, de l’opposant malien est l’un des acteurs majeurs de l’accord de paix signé à Alger en 2015, l’imam Mahmoud Dico, actuellement considéré par les autorités de son pays comme un « ennemi de l’État ».

Beaucoup d’analystes ont estimé alors, que l’accueil de l’Imam Dico, qui a pourtant largement contribué au changement politique et à l’arrivée de Assimi Goïta au pouvoir, n’était qu’un prétexte pour ce dernier afin de remettre en cause les accords d’Alger, de paix et de réconciliation.

L’Algérie, considérée jusqu’à présent comme le chef de la médiation internationale, a été écartée du semblant de dialogue national, établi par décret présidentiel signé par Simi Goïta ce qui lui a permi de prolonger la période de la transition, initialement prévue pour deux ans. Paradoxalement, cette annonce a été suivie de l’interdiction des partis politiques et des associations de la société civile, mais aussi l’exclusion d’un pan incontournable de la société malienne, les Touaregs du Nord.

Cette démarche a d’ailleurs, suscité la controverse, d’autant plus que la perspective d’un retour au processus électoral s’éloigne de plus en plus. Pendant ce temps, les attaques terroristes n’ont pas cessé dans le nord du Mali, malgré la reprise par l’armée malienne de certaines villes, jusque-là tenues par les rebelles touaregs ou par les différents groupes terroristes islamistes.

Ce retour de sécurité encore fragile, s’est fait avec l’aide du très controversé groupe paramilitaire Wagner du financement émirati. Mais cela n’a pas empêché la violence, puisque le 1er juillet, par exemple, un village de la région de Bandiagara, dans le sud, a coûté la vie à au moins 23 villageois, selon les autorités locales. Une base de l’armée a également été attaquée par des groupes islamistes à Tombouctou. Ces violences ont même atteint des régions mauritaniennes limitrophe au Mali.

Le Rôle Essentiel de l’Algérie pour la Stabilité du Mali

Le Sahel, cette vaste région d’Afrique de l’Ouest, fait face depuis plusieurs années à une grave crise sécuritaire. Derrière cette instabilité se cachent surtout des manœuvres de divers acteurs étrangers et groupes illégaux, qui tirent les ficelles dans l’ombre afin de couper le cordon entre les pays de la régions qui constituent tous l’un pour l’autre une profondeur stratégiques.

La nomination d’un nouvel ambassadeur d’Algérie pourrait au moins détendre l’atmosphère d’autant plus que le poids et la position géopolitique de l’Algérie font que l’on ne peut se passer d’elle.

Malgré les tensions récentes, l’Algérie demeure un acteur incontournable pour la stabilisation du Mali. Longtemps considérée comme le chef de file de la médiation internationale dans la région, le pays joue un rôle crucial pour tenter de résoudre la crise multidimensionnelle que traverse le Mali.

Depuis le début de la crise malienne en 2012, l’Algérie s’est positionnée comme un médiateur de premier plan. Elle a notamment facilité la signature des Accords de paix et de réconciliation d’Alger en 2015, qui visaient à mettre fin aux conflits entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord du pays. même si l’accord ne concerne que les parties malienne, il porte en lui une approche plus globale.

Ces accords, bien que fragilisés ces derniers mois, restent la seule voie viable pour une résolution durable de la crise. L’Algérie, de par son influence régionale et sa proximité historique avec les différentes parties, demeure le mieux placé pour relancer ce processus de paix.
Au-delà de son rôle de médiateur, l’Algérie apporte également un soutien sécuritaire crucial au Mali. Ses services de renseignement et sa coopération militaire ont permis de lutter efficacement contre les groupes terroristes dans la région frontalière.

Malgré les tensions récentes, les autorités maliennes ont dû reconnaître l’importance de ce soutien algérien face à la menace jihadiste. Le retour d’un ambassadeur algérien à Bamako témoigne de la volonté de renouer des liens de confiance indispensables à la stabilité de la région.

Si l’Algérie a parfois été écartée ces derniers mois des processus politiques au Mali, son rôle demeure essentiel. Seule une approche régionale, impliquant étroitement Alger, pourra permettre de résoudre durablement la crise multiforme que traverse le Sahel.

Face aux ingérences étrangères et à la montée des violences, la stabilité du Mali passe inévitablement par un réengagement de l’Algérie, acteur historique et influent dans la région.

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