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L’Implication de Macron dans l’entreprise coloniale de Mohamed VI au Sahara : Que Pense l’UE ?

Cette déclaration de l’UE intervient après que la France ait annoncé qu’elle reconnaissait la prétendue souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara occidental comme « la seule base pour parvenir à une solution politique juste ».

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Par | Abderrahmane Ben Nadjem


BRUXELLES | « Il appartient à chaque Etat membre de réagir en fonction de ses propres positions. La position commune de l’Union européenne sur cette question reste inchangée », a recadré une porte-parole des affaires étrangères de l’UE à Europa Press, suite à l’annonce de Paris.

Elle a réaffirmé que « l’UE maintient sa position commune de soutenir le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, pour poursuivre le processus politique visant à parvenir à une solution politique juste, réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental », insistant sur le fait que la solution doit être conforme aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé en 2018 que l’Union européenne devait respecter le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Elle a notamment invalidé un accord commercial de pêche entre l’UE et le MarocL’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne en explique les raisons : cet accord “ayant été conclu par le Maroc sur la base de l’intégration unilatérale du Sahara occidental à son territoire et de l’affirmation de sa souveraineté sur ce territoire, le peuple sahraoui n’a pas librement disposé de ses ressources naturelles, comme l’impose pourtant le droit à l’autodétermination”. Un avis qui n’a pas été suivi par le Parlement européen : un an plus tard, il a voté un texte incluant le Sahara occidental dans l’accord commercial entre l’UE et le Maroc. Et cela, alors que l’UE ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur ce territoire. Une position bien ambivalente.

La France a toujours soutenu l’entreprise coloniale et ne fait que « sortir à son détriment, de son ambiguïté » , dirait le Cardinal de Retz

En dépit des condamnations formulées par le droit international et les organisations internationales, la France a toujours persisté à vendre d’importantes quantités d’équipements militaires destinés au Sahara occidental. Ces matériels, en effet, jouent un rôle crucial dans le maintien de l’occupation militaire et dans le soutien à la politique colonialiste du Maroc, facilitant ainsi l’exploitation des ressources sur un territoire occupé.

Dans cette optique, la décision de soutenir l’entreprise coloniale marocaine n’est ni une surprise ni un exploit diplomatique pour le régime marocain. Il est bien établi que des forces aériennes françaises ont bombardé les combattants sahraouis lorsqu’ils ont infligé un revers significatif à l’armée d’occupation marocaine, en 1975. Cette intervention française a permis de faire pencher la balance en faveur de son allié, illustrant ainsi une complicité manifeste, dont l’ambassadeur français à Rabat s’en vante.

De surcroît, la diplomatie française n’a pas hésité à soutenir l’action militaire ; en 2013, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, elle a bloqué des résolutions pourtant proposées par les ÉtatsUnis concernant les violations des droits de l’homme perpétrées par le régime du Makhzen.

En outre, il convient de souligner le parti pris manifeste de certains pays européens, qui est incontestable. Ce soutien est souvent justifié par des intérêts économiques, encouragés par une politique de corruption de chantage bien d’autres choses, du Maroc. Ce dernier proclame sans scrupule que « la porte d’entrée pour le Maroc n’est pas Tanger ou Marrakech, mais Dakhla« . Une région du territoire occupé dont le Maroc est prêt à partager les richesses avec tous ceux qui soutiennent sa politique coloniale, en violation explicite des décisions du Tribunal de justice européen.

Ainsi, il apparaît clairement que la position de la France, ainsi que celle d’autres pays européens, soulève des questions éthiques et juridiques majeures. L’ambiguïté de leur soutien à l’occupation marocaine, tout en se revendiquant comme défenseurs des droits de l’Homme, met en lumière un double discours qui mérite d’être interrogé. En somme, cette situation met en exergue les contradictions inhérentes à la politique internationale, où les intérêts économiques semblent souvent primer sur les principes de justice et d’équité. C’est ce principe qui explique la fermeté de la position algérienne vis-à-vis de la question sahraouie et Palestinienne. D’ailleurs à en déduire des récentes déclarations du chef de la diplomatie algérienne, l’Algérie dispose encore d’autres dans son sac pour stopper la désinvolture diplomatique de macron, qui attise l’instabilité sur son espace stratégique.

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