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Qui veut basculer le Mali vers les conflits dits interethniques ?

Par Ahmed Zakaria

Depuis le début de l’année, la montée en puissance des massacres dits «interethniques», causant un nombre jamais connu dans l’histoire du mali, commencent à inquiéter non seulement, les citoyens de ce pays, mais également les gouvernements des pays voisins.

Une terrible attaque sanguinaire non encore revendiquée, a fait 95 morts et 19 disparus, d’un même village, au Centre de Mali.  Des hommes armés non identifiés ont attaqué  ce dimanche 9 juin le village Dogon de Sobanekou, dans la commune de Sangha, (dans le centre du Mali). A annoncé le ministre de la défense malien.

Cette attaque intervient à peine 3 mois après l’assaut meurtrier qui a  ôté la vie à 150 peuls,  suscitant la stupeur dans les rangs de la société malienne.

«Nous avons pour le moment 95 civils tués, les corps sont calcinés, nous continuons de chercher des corps», a déclaré à l’AFP un élu local. «C’est un village dogon qui a été quasiment rasé», a indiqué une source sécuritaire malienne se trouvant sur place.

La Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA), n’a pas tardé à condamner ce massacre. De son côté, Le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu au Mali, Mahamat Saleh Annadif, s’est dit «choqué et outré» par cette nouvelle attaque dans le centre du Mali. «Je condamne fermement cet acte d’une barbarie inqualifiable, ainsi que les appels à la violence. J’appelle les autorités maliennes à enquêter rapidement sur cette tragédie et à traduire ses auteurs en justice», a-t-il déclaré.

Depuis le début de l’année, la montée en puissance des massacres dits «interethniques», causant un nombre jamais connu dans l’histoire du mali, commencent à inquiéter non seulement, les citoyens de ce pays, mais également les gouvernements des pays voisins.

En effet, les violences entre membres de l’ethnie Dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture, et les Peuls, traditionnellement éleveurs, ont fait plusieurs centaines de morts depuis le début de cette année au Mali.

La dégradation continuelle de la situation sécuritaire dans le pays depuis le début de la guerre en Libye et le renversement du président Amadou Toumani Touré en mars 2012, a crée un climat  d’insécurité. L’absence de l’autorité centrale et l’incessant va et vient des groupes terroristes et toutes sorte de contrebande, ont été des facteurs qui ont beaucoup contribué à l’entrainement des dogons et peuls, vers des conflits sociaux, alors que le pays fait face à des enjeux géostratégiques.

 va-t-on vers la balkanisation du pays? 

Les observateurs avertis craignent un basculement vers un conflit dit «interethnique», qui ne dépasseraient la population locale pacifique. Si ces craintes s’avèrent justifiées, cela compliquera certainement l’interminable lutte anti-terroriste, qui pour le moins que l’on puisse dire, peine à donner ses fruits.

Limitrophe de l’Algérie, la Mali est un vaste pays, faisant partie de la frontière sahélienne. Depuis des siècles il est une terre stratégique entre le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest et du centre. Après le déclenchement du conflit libyen en 2011, suivi de l’intervention de la France en janvier 2013,  le Mali est devenu le théâtre d’enjeux multidimensionnels, courses aux richesses naturelles, guerres d’influence, terrorisme trafic d’armes et de drogue et de clandestins.

 

Les coups durs que prennent les groupes terroristes en Libye et aux frontières algériennes, poussent les terroristes à se replier dans les vastes régions maliennes, notamment, au Nord et au centre.  Ainsi, Beaucoup des ses terroristes se transforment en mercenaires pratiquants le trafic de clandestins de bébés et surtout, les enlèvements et l’organisation des transferts de rançons de valeurs importantes pour le compte des organisations terrorists et ses différentes bannières.

Après de longues années de lutte anti terroristes des voix s’élèvent pour préparer les pays de la région à tout autre registre, que celui de la lutte antiterroriste.  On évoquant dores et déjà les réalités socioculturelles et historiques de la région comme élément incontournable pour une sortie de la crise. La lutte antiterroriste ne résoudra pas le problème à elle seule, dans la région, lit-on dans différentes tribunes.

Les maliens craignent de plus en plus que le pays ne s’enfonce dans les crises après sa mise sous tutelle politique puis militaire. D’autant plus que certain spécialistes de l’OTAN, évoquent l’option de la « fédéralisation »

Comme on peut le constater sur la vidéo.

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