La Russie a annoncé jeudi l’arrestation et la mise en détention pour « espionnage » d’un journaliste américain du quotidien Wall Street Journal, Evan Gershkovich, un cas sans précédent dans l’histoire récente du pays dans un contexte de répression depuis l’offensive contre l’Ukraine. Le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a commenté la détention du journaliste américain en affirmant que Gershkovich a été pris en flagrant délit.
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A-Zakarya | Agences
C’est digne de filme d’espionnage du 20e siècle. « Le FSB a déjoué l’activité illégale du correspondant accrédité (…) du bureau moscovite du journal américain Wall Street Journal, le citoyen des Etats-Unis Evan Gershkovich« , a indiqué le service fédéral de sécurité russe dans un communiqué cité par les agences russes.
Il est « soupçonné d’espionnage au profit des Etats-Unis » et de collecter des informations « sur une entreprise du complexe militaro-industriel » russe. Un crime passible de 10 à 20 ans de prison, selon l’article 276 du code pénal russe.
Avant de rejoindre le quotidien américain en 2022, Evan Gershkovich était un correspondant de l’AFP à Moscou, et avant cela, du journal en langue anglaise Moscow Times. Parfaitement russophone, le journaliste de 31 ans est d’origine russe et ses parents sont installés aux États-Unis.
Selon les autorités, le journaliste, sur instruction des États-Unis d’Amérique, a recueilli des informations qui constituent un secret d’État sur « les activités d’une société affiliée au complexe militaro-industriel russe » . obtenir des informations classifiées, le citoyen américain a été arrêté dans la ville d’Ekaterinbourg, la ville où il travaille et qui abrite un bon nombre de complexes de fabrication d’armes russes.
Malgré les moyens sophistiqués du 21e siècle, les anciennes méthodes à la James Bond ont manifestement, de beaux jours devant elles….
La déclaration ajoute l’autorité: « Le département d’enquête du Service fédéral de sécurité a déposé une plainte pénale contre le citoyen américain en vertu de l’article n ° 276 du Code pénal russe pour espionnage. »
The Insider rapporte que Gershkovich, qui vit à Moscou depuis six ans et qui a auparavant travaillé pour des médias français, le Moscow Times et le New York Times, a passé plusieurs semaines à Ekaterinbourg, était allé rendre compte de l’attitude des Russes face à la guerre et sur le recrutement de riverains au sein du Groupe Wagner .
Une affaire pénale a été ouverte contre lui pour espionnage, un crime selon le code pénal qui en Russie est passible de 20 ans de prison . Déjà le mercredi 29 mars, la nouvelle s’était répandue, publiée par le journal Vecherniye Vedomosti , que la police avait arrêté le journaliste du WSJ en lui mettant un pull sur la tête .
Des spéculations de médias occidentaux ont estimé que le Kremlin vise à utiliser Gershkovich pour un échange de prisonniers , comme cela s’est déjà produit pour le basketteur américain Brittney Griner , Washington devant livrer à Moscou le trafiquant d’armes russe Viktor Bout , surnommé le « marchand de la mort » (son histoire a inspiré le film « Lord of war » de Nicolas Cage) et détenu dans une prison américaine pendant 12 ans.
