Par | Aïda Farouk
A son premier voyage à l’étranger, depuis sa nomination à la tête de la diplomatie algérienne et en sa qualité d’envoyé spécial du président Tebboune, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf a été reçu ce mardi, dans la capitale mauritanienne, Nouakchott, par le Premier ministre, Mohamed Bilal Massoud. Les deux parties ont discuté « des moyens de maintenir l’élan dont témoignent les relations de coopération entre les deux pays », selon un communiqué du ministère.
A cette occasion, M. Attaf a transmis au Premier ministre mauritanien les salutations de son homologue algérien, M. Aïmene Benabderrahmane et discuté avec lui « des voies de préserver et renforcer la dynamique marquant les relations de coopération entre les deux pays, en prélude aux prochaines étapes de la coopération bilatérale », ajoute le communiqué.
D’autre part, « les deux ministres ont discuté de questions d’intérêt commun aux niveaux maghrébin et arabe, et des développements dans la région du Sahel et du Sahara et au niveau continental en général », selon le même communiqué.
A l’issue des pourparlers, d’hier entre les ministres des affaires étrangères, les deux parties ont signé un protocole d’accord sur « les consultations politiques visant à établir un mécanisme durable pour renforcer la coordination politique entre les deux pays ».
Les consultations se sont élargies par la suite, pour inclure les délégations des deux pays dans une séance de travail axée sur les relations bilatérales et les perspectives de poursuite des efforts en perspective de hisser la coopération bilatérale dans divers secteurs vitaux à un niveau supérieur, ainsi que sur l’intensification de la coordination des positions sur l’évolution de la situation au niveaux régional et continental.
Le niveau d’avancement atteint, dans la réalisation des projets communs, notamment le projet routier reliant les villes algériennes de Tindouf (sud-ouest) et de Zouerate mauritanien (nord), a également été revu, en raison de son importance stratégique.
« Belt and Raod » version Algérienne
La Mauritanie, est non seulement un accès vers l’Atlantique et l’Afrique de l’Ouest mais aussi une charnière incontournable pour le projet de la ceinture économique régionale initiée par l’Algérie
Les relations algéro-mauritaniennes ont connu depuis peu un saut qualitatif, incarné par plusieurs projets à caractère stratégique régional et continental susceptibles, dans un proche avenir, de jouer un rôle économique et social décisif, sur le plan régional continental.
L’un des projets qui demeure au centre des enjeux régionaux est la route reliant Tindouf à Zouerate, qui sera joint aux autres méga projets notamment, l’initiative chinoise « Belt and Road« , le projets de gazoducs mauritano- sénégalais vers l’Europe, via les réseaux de gazoducs algériens, ainsi que le projet de la route transsaharienne entre l’Algérie et le Nigeria qui se double d’un câble de fibres optique. La Mauritanie constitue une porte incontournable pour l’Algérie vers l’Afrique de l’ouest et l’Atlantique, ce qui fait de ce pays une pièce maitresse dans les projets d’intégration économique continentale et régionales lancés par Alger.
Le projet de la route et toutes les structures qui vont avec, totalement financées par l’Algérie, revêt une importance stratégique pour la stabilité et le développement des régions reculées, livrées durant des décennies à l’isolement et au diktat réseaux criminels transnational. Non seulement il ouvrira un accès vers l’Atlantique et l’Afrique de l’Ouest, mais il permettra un rattachement phisique de la Mauritanie avec les autres pays du Maghreb. Cela sans compté l’accès vers l’Europe que lui offriront les les ports Algérien. encore faut-il rappeler que les deux villes frontalières, Tindouf et Zouerate regorgent de mines de fer et autres minerais.
Ainsi, L’approche Algérienne qui compte intégrer les Brics, est techniquement parlant, caractérisée par la mise en œuvre de ce qui ressemble à l’initiative de la ceinture chinoise, mais avec une dimension régionale et continentale, eu égard à sa position géographique et à ses infrastructures de base développées, pipelines, ports et de routes, voies ferrées, qui font d’elle un pays pivot.