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Plus de 400 migrants secourus en Méditerranée en deux jours : les « Clandestins » une arme de guerre contre la Tunisie

Le week-end du 19 au 21 juillet a été marqué par une intensification des opérations de sauvetage en Méditerranée, où plus de 400 migrants ont été secourus. Les navires humanitaires Geo Barents et Aurora, ainsi que les garde-côtes italiens, ont joué un rôle crucial dans cette opération.

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Par | Hiba Nawel


Les navires humanitaires ont porté assistance à 297 migrants, tandis que les garde-côtes italiens ont secouru 126 personnes au large de Lampedusa. Le Geo Barents, opéré par Médecins Sans Frontières (MSF), a réalisé trois opérations distinctes, mettant en sécurité 226 exilés. Parmi eux, 49 personnes, dont neuf enfants et 16 femmes, ont été secourues vendredi matin au large de la Libye. L’après-midi, l’équipage a secouru 130 autres personnes en détresse près des côtes tunisiennes. Enfin, 47 migrants supplémentaires ont été pris en charge dans les eaux internationales le lendemain.

L’Aurora, un bateau de l’ONG SeaWatch, a également secouru 71 personnes en collaboration avec le voilier Trotamar 3, qui a pris en charge 50 migrants supplémentaires. Ces opérations illustrent l’urgence de la situation en Méditerranée, où les migrants continuent de risquer leur vie dans l’espoir d’atteindre l’Europe.

Pressions croissantes sur la Tunisie

La Tunisie, en première ligne de cette crise migratoire, fait face à des défis énormes. Le pays est souvent perçu comme un point de départ pour de nombreux migrants cherchant à rejoindre l’Europe. Cependant, la pression exercée par l’Union européenne pour que la Tunisie gère ce flux migratoire s’intensifie. Le président tunisien, Kaïs Saïed, se retrouve dans une position délicate, jonglant entre la nécessité de répondre aux attentes européennes et la réalité humanitaire sur le terrain. Le chef d’Etat tunisien a catégoriquement refusé de jouer les “gardes-frontières” pour l’Europe soulignant que le flux de migrants subsahariens vers la Tunisie est suspect.

Des rapports récents ont mis en lumière les scandales entourant certaines ONG européennes, accusées d’être impliquées dans des réseaux de trafic humain. Ces allégations jettent une ombre sur les efforts humanitaires et compliquent davantage la situation pour les autorités tunisiennes, qui doivent faire face à une opinion publique préoccupée par la gestion de la migration.

Scandales autour des ONG, un marché juteux et un outil d’influence…

La crise migratoire en Méditerranée a mis en lumière le rôle des organisations non gouvernementales (ONG) dans le sauvetage des migrants. Cependant, cette noble mission est assombrie par des scandales qui soulèvent des questions éthiques et morales sur les pratiques de certaines de ces organisations. Alors que la migration clandestine devient une arme de guerre asymétrique, il est crucial d’explorer les implications de ces allégations et les défis auxquels font face les ONG.

Au fil des années, plusieurs ONG ont été accusées d’avoir des liens avec des réseaux de trafic humain. Parmi les cas les plus notables, on peut citer l’affaire de l’ONG Proactiva Open Arms, qui a été accusée en 2017 d’avoir collaboré avec des passeurs en Libye. Des enquêtes ont révélé que certains membres de l’équipe auraient facilité le transfert de migrants vers les bateaux de secours, ce qui a suscité une indignation générale et mis en péril la réputation de l’organisation.

Un autre exemple est celui de SeaWatch, qui a été critiquée pour ses opérations de sauvetage en Méditerranée. En 2019, un rapport de la police italienne a suggéré que certains de leurs membres auraient eu des contacts avec des trafiquants. Bien que l’ONG ait nié ces allégations, l’affaire a alimenté le discours anti-ONG en Europe, renforçant la perception que certaines organisations humanitaires pourraient en réalité encourager la migration clandestine.

La migration comme arme de guerre

La situation est encore plus complexe lorsque l’on considère que la migration clandestine est utilisée comme un outil dans des conflits géopolitiques. Par exemple, la Turquie a souvent menacé de laisser les migrants traverser vers l’Europe en réponse à des tensions avec l’Union européenne. En 2020, lors de la crise migratoire à la frontière gréco-turque, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a ouvert les portes, permettant à des milliers de migrants de tenter de rejoindre l’Europe. Cette manœuvre a été perçue comme une pression politique sur l’UE, exploitant la vulnérabilité des migrants pour obtenir des concessions.

De même, en Libye, des groupes armés, liés au Marécal autoproclamé Haftar, exploitent la détresse des migrants pour des gains économiques et politiques. Aussi, des milices libyennes ont été accusées de rançonner les migrants, les maintenant dans des conditions inhumaines dans des centres de détention, tout en utilisant leur sort comme levier dans des négociations avec les Etats. Les témoignages de survivants révèlent des histoires de violence, d’exploitation et de désespoir, illustrant comment la migration est devenue un enjeu stratégique dans des conflits plus larges.

Ces scandales et l’utilisation de la migration comme arme de guerre ont des conséquences dévastatrices. Les ONG, déjà en première ligne pour aider les migrants, se retrouvent souvent sous le feu des critiques, ce qui complique leurs efforts humanitaires. De nombreuses organisations ont réduit leurs opérations ou ont été contraintes de changer de stratégie face à la méfiance croissante des États européens.

La crise migratoire en Méditerranée exige une réflexion approfondie sur le rôle des ONG et les implications de leurs actions. Alors que certaines organisations poursuivent des missions humanitaires avec intégrité, d’autres sont confrontées à des allégations qui jettent une ombre sur leurs efforts. La communauté internationale doit soutenir des pratiques transparentes et éthiques, tout en reconnaissant que la migration ne doit pas être instrumentalisée dans des conflits géopolitiques. La protection des droits des migrants et le soutien aux véritables efforts humanitaires doivent rester au cœur des préoccupations.

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