Par | Ahmed Zakarya
Une vingtaine d’Etats espèrent rejoindre le groupe. Alors que les BRICS ont le vent en poupe avec un intérêt croissant de plusieurs Etats, Moscou a martelé qu’aucun pays le sanctionnant ne devrait rejoindre l’organisation. « Je confirme notre détermination inébranlable à partir du principe qu’aucun pays des BRICS ne devrait avoir rejoint la politique illégale de sanctions unilatérales imposées à la Russie ainsi qu’à d’autres nations », a insisté e vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Ryabkov en marge d’une réunion des BRICS en Afrique du Sud. Une manière de prévenir quiconque se joindrait à la politique de sanctions à laquelle participent l‘Union européenne, les Etats-Unis, le Canada, le Japon, la Corée du Sud et l’Australie.
Une vingtaine d’Etats souhaitent rejoindre l’organisation Face au dynamisme de l’organisation réunissant la Russie, la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud et le Brésil, « le groupe BRICS devrait suivre la voie de l’expansion », poursuit le diplomate russe.
« Il y a plusieurs régions qui, disons, sont sous-représentées ou pas du tout représentées dans les BRICS. Nous soutenons l’intérêt manifesté par les pays concernés à cet égard », précise-t-il. Néanmoins, Sergueï Ryabkov a rappelé que l’adhésion dépendait de certaines conditions et non uniquement de « critères artificiels ».
En effet, en plus de l’Algérie et l’Arabie Saoudite qui occupent la place des favoris, plusieurs pays ont déjà toqué à la porte de l’organisation, parmi lesquels on retrouve l’Indonésie, l’Argentine, les Emirats, l’Egypte ou encore le Nigeria, l’Iran et la Turquie.
Au total, pas moins d’une vingtaine d’Etats souhaitent rejoindre les BRICS. A ce titre, le vice-ministre russe des Affaires étrangères a rapporté que les débats au sein de l’organisation allaient aborder le sujet des prochaines adhésions. Les ministres des Affaires étrangères des pays membres sont réunis en Afrique du Sud du 1er au 3 juin.
Les BRICS sont déjà collectivement plus grands que le monde occidental et représentent 31,5 % du produit intérieur brut mondial en 2023 contre 30,7 % pour le G7. L’ajout de nouveaux membres ne fera que renforcer son influence .
Le taux de croissance moyen composé de la part du PIB, rapporte BneIntelliNews , des BRICS dans le PIB mondial de 1982 à 2022 a augmenté de 2,75 % par an, tandis que celui du G7 a diminué de -1,26 % par an. Bien que les BRICS représentent 42% de la population mondiale, leurs membres disposent de moins de 15% des droits de vote à la Banque mondiale et au FMI, selon l’Institute for Security Studies de Pretoria
La réunion des ministres des Affaires étrangères a finalisé l’ordre du jour du 15e sommet des BRICS qui doit se tenir en Afrique du Sud en août prochain. Deux points à l’ordre du jour ont particulièrement dominé ce rendez-vous eu égard à de leur importance pour leur potentiel pour une plus grande consolidation géopolitique du groupement qui ne cesse de peser sur la scène international. Il s’agit du plan d’élargissement du BRICS et de la création d’une monnaie commune.
Ce sont 5 des économies à la croissance la plus rapide au monde et certains économistes ont suggéré qu’elles domineront l’économie mondiale d’ici 2050. La création très prochaine de leur propre monnaie de réserve mondiale mettra sans nul doute, à mal le dollar américain.
Tous les observateurs attendent avec curiosité l’adhésion de pays qui jouissent d’un poids géopolitique régional et continental tel que l’Algérie, l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Argentine et l’Egypte. Cette expansion fera du BRICS la plus grande menace pour le G7 que nous ayons vue depuis sa création en 1975.
En parallèle des offensive politiques, les dernières retouches opérées sur les mécanismes de banque du développement présidée par l’ancienne présidente du Brésil Dilma Rousseff, élargira les marges de manœuvres des pays membres pour évoluer loin de diktat des instituions financières mondiales, contrôlées par les puissances occidentales, notamment les Etats Unis. Les pays membres qui travaillent actuellement sur le projet de ralliement à des réseaux de messageries bancaires analogue au système Swift, considéré comme une véritable arme de guerre que l’on agite tel l’épée Damoclès sur les pays récalcitrants.
D’ailleurs, en prévision de son adhésion au Brics et dans sa politique de diversification de partenariat, l’Algérie qui prépare son adhésion par une série de réformes structurelles de son économie et de son système de gouvernance, envisage de se connecter au système bancaire russe. Encore à l’étude, le projet de la connexion de l’Algérie au système de messagerie bancaire russe est d’une grande importance, puisqu’il constitue une opportunité pour Alger de développer ses liens commerciaux, mais surtout pour profiter de sa position afin de se hisser au rang d’un pays central pour les échanges internationaux, une fois la cartes des nouveaux pôles d’influences régionaux établie. Il facilitera le transfert de fonds entre les banques algériennes et russes, simplifiera les transactions financières et favorisera le développement d’une coopération mutuellement bénéfique