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Maroc: la défense du journaliste Raïssouni Accusé d’agression sexuelle dénonce « les failles » du dossier


CASABLANCA | Les avocats du journaliste Sulaiman Raïssouni, condamné en première instance à 5 ans de prison pour « agression sexuelle », ont dénoncé mardi les « failles » du dossier devant la Cour d’appel de Casablanca. Décidément, les opposants du Mohamed VI sont tous poursuivis pour des affaires liées au mœurs.  Le journal dirigé par Raïssouni a été visé par 3 procès liés aux mœurs. En 2018 déjà, le fondateur du journal Toufik Bouachrine a été condamné de 12 ans de prison ferme pour violence sexuelle. A peine un an plus tard, Ce sera au tour de la nièce de Raïssouni de passer à la trappe. Hadjar Raïssouni a été condamnée pour avortement et relations sexuelle illégale, avant d’être graciée par le Mohamed VI

MAGHREBFACTS | APS


« Le processus judiciaire a été ponctué de failles. Les preuves retenues contre M. Raïssouni ne sont pas crédibles », a affirmé son avocate Souad Brahma, en présence du journaliste en détention, lors des plaidoiries de la défense.

Raïssouni, 49 ans, un éditorialiste connu pour son ton critique vis-à-vis des autorités, est accusé d' »agression sexuelle » par un jeune militant LGBTQ. Une accusation qu’il rejette, assurant qu’il est poursuivi « à cause de ses opinions ».

L’enquête a été ouverte à la suite d’une publication sur Facebook dans laquelle le plaignant l’accuse, sous pseudonyme, de l’avoir agressé sexuellement. L’accusation se base également sur une conversation enregistrée et des échanges sur le système de messagerie Messenger.    

Mais selon Me Brahma, « l’enregistrement audio et les messages qui l’incrimineraient, et dont la véracité est réfutée par M. Raïssouni, ne font pas allusion aux faits qu’on lui reproche ».


« Pourquoi donc le téléphone du plaignant n’a pas été saisi et expertisé car c’est sur cet outil que l’audio a été enregistré et se trouvent les conversations attribuées à M. Raïssouni? », a demandé un autre avocat, Mohamed Messaoudi.

En revanche, le téléphone du journaliste « a été expertisé mais aucun élément l’incriminant n’y a été trouvé », a assuré Me Messaoudi.

Accusé par la défense d’avoir fait des déclarations « contradictoires », le militant LGBTQ — qui s’est constitué partie civile — maintient depuis le début du procès qu’il a été victime d’une agression sexuelle.

Pour sa part, le parquet a estimé que les preuves de la culpabilité de M. Raissouni étaient « irréfutables » et a requis la peine maximale de dix ans contre lui.

Arrêté en mai 2020, l’éditorialiste n’avait pas assisté à la plus grande partie de son procès en première instance — entre février et juillet 2021 — en raison d’une grève de la faim de 122 jours.

Pour les autorités marocaines, M. Raissouni a bénéficié d’un procès « équitable » et ces poursuites « n’ont rien à voir avec son travail journalistique ». Le procès reprendra le 21 février en cours.

Arrêté en mai 2020, l’éditorialiste n’avait pas assisté à la plus grande partie de son procès en première instance, entre février et juillet 2021, en raison d’une grève de la faim qui avait duré cent vingt-deux jours.

Omar Radi, Souleiman Raïssouni et Toufik Bouachrine

L’arrestation de Souleiman Raïsouni a provoqué un tollé dans les milieux des journalistes militants pour la liberté d’expression qui ont dénoncé une arrestation et les compagnes de diffamation relayées par des médias en ligne financés par les services de renseignement marocains.

Raïsouni n’en est pas la seule victime. Plusieurs activistes et journalistes opposés à la politique du Makhzen ont fait objets de compagne de diffamation par ces même médias, avant de se faire arrêtés par les agents du Makhzen. La plupart de ces compagnes sont liées à des affaires de mœurs.

Dirigé par Raïssouni, le Journal a été visé par 3 procès liés au mœurs. En 2018 déjà, le fondateur du journal Toufik Bouachrine a été condamné de 12 ans de prison ferme pour violence sexuelle. A peine un ans plus tard, Ce sera au tour de la nièce de Raïssouni de passer à la trappe. Hadjar Raïssouni a été condamnée avortement et relation sexuelle illégale, avant d’être graciée par le Mohamed VI

Idem pour « Omar Al-Radi », un autre journaliste militant qui a été risque une lourde peine de prison sur une autre dossier où il a été inculpé de « viol » et de « relations avec des agences de renseignement étrangères ».

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