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Maduro triomphe aux présidentielles : Pourquoi les vénézuéliens s’accrochent-ils à leur président malgré la crise chronique?

Le président sortant Nicolás Maduro, 61 ans, a été rétabli pour un troisième mandat à la tête du Venezuela. Comme à l’accoutumée, l’opposition, soutenue par les Occidentaux, revendique encore une fois la victoire et refuse les résultats proclamés dimanche soir par le Conseil National Electoral (CNE), qu’elle reproche d’être aux ordres du pouvoir.

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Par | Hiba Nawel


La position des adversaires de Maduro, qui représentent la droite aisée ayant longtemps monopolisé les richesses du pays avec de grands groupes internationaux, a été largement relayée par les médias occidentaux hostiles au pouvoir de chaviste. une vaste compagne de dénigrement à été lancée à l’unisson au nom de « la communauté internationale ».

Selon les résultats officiels, M. Maduro, successeur du héros national, l’ancien président Hugo Chávez (1999-2013), a obtenu 5,15 millions de voix, devant le candidat de l’opposition Edmundo González Urrutia, qui a reçu un peu moins de 4,5 millions (44,2 %), après le dépouillement de 80 % des bulletins et une participation de 59 %.

Le résultat est « irréversible », a annoncé le président du CNE, Elvis Amoroso, un homme de confiance qui avait notamment exclu plusieurs dirigeants de l’opposition pour des affaires de corruption lorsqu’il était contrôleur des comptes, avant de devenir président du CNE. Il figure d’ailleurs dans la liste américaine des personnalités sanctionnées. Les alliés occidentaux de l’opposition n’ont jamais pardonné à Amoroso sa décision de révoquer le président par intérim autoproclamé du Venezuela, Juan Guaidó, ancien adversaire de Maduro lors des élections présidentielles précédentes et qui Maduro l’accuse d’être à la sold de la CIA américain.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a exprimé de « sérieuses incertitudes » sur le scrutin, lundi depuis le Japon : « Nous craignons sérieusement que le résultat annoncé ne reflète pas la volonté ou le vote du peuple vénézuélien ». Même son de cloche du côté du président chilien de gauche, Gabriel Boric : « Le régime de Maduro doit comprendre que les résultats qu’il publie sont difficiles à croire ». Il a prévenu que « le Chili ne reconnaîtra aucun résultat qui ne soit pas vérifiable ».

« DICTATEUR MADURO, DEHORS !!! », a écrit sur X le président argentin, Javier Milei. « Les Vénézuéliens ont choisi de mettre fin à la dictature communiste de Nicolás Maduro », l’accusant d’être à l’origine de la crise économique, sans pour autant évoquer sa principale cause, à savoir l’hermétique blocus économique et financier imposé par les États-Unis et leurs alliés. En dix ans, le PIB du Venezuela a chuté de 80 %. Pas moins de sept millions de Vénézuéliens ont été forcés de fuir pays à cause de la pauvreté. Les États-Unis avaient encore durci leurs sanctions pour tenter d’évincer M. Maduro après sa réélection que Washington et l’Union européennes ont contesté en 2018.

« Vamos Nico ! ».

Insensible à ces réactions, le président Maduro, vêtu d’un survêtement aux couleurs nationales du Venezuela et salué par des feux d’artifice aux rythmes de la salsa, est sorti sur une scène près du palais présidentiel de Caracas pour célébrer sa victoire. La foule, qui a afflué de tous les coins du pays, chantait « Vamos Nico ! ».

« Il y aura la paix, la stabilité et la justice. La paix et le respect de la loi. Je suis un homme de paix et de dialogue », a-t-il déclaré. « Ils n’ont pas pu nous battre avec les sanctions, les agressions, les menaces ! » s’est-il enflammé, ajoutant : « À Milei, je dis : ‘Milei, tu ne tiens pas un round contre moi, fasciste, ce peuple a déjà dit non au capitalisme sauvage, non au fascisme' », a-t-il lancé.

Dès l’annonce des résultats, Maduro a reçu les félicitations de ses alliés habituels : les présidents de Cuba, Miguel DíazCanel, du Nicaragua, Daniel Ortega, de Bolivie, Luis Arce, et du Honduras, Xiomara Castro.

L’attitude de l’institution de l’armée, considéré comme l’un des fondements du pouvoir, sera déterminante dans les prochaines années, alors que les conflits géopolitiques prennent une tournure dramatique et auront, sans nul doute, un impact direct sur l’avenir du pays. L’armée bolivarienne, considérée comme le garant de la pérennité de l’Etat, depuis le fameux enlèvement de l’ancien président Chávez, a indiqué qu’il n’y avait eu que « des incidents mineurs » lors « d’une journée paisible », ajoutant que « le peuple s’est levé avec beaucoup de force pour rejeter et exiger la fin des sanctions » des États-Unis.

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