Par | Rasheed Ghezali
En effet, les ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’UE ont discuté, lors d’une réunion ce lundi 20 mars, du « dossier tunisien », notamment des questions relatives au FMI, aux droits de l’Homme, et la série de poursuites judicaires visant des hommes d’affaires, hommes politiques et certains membres de médias pour des faits de « malversations » et « complot contre la sûreté de l’Etat ». Le dossier des récentes mesures visant les migrants subsahariens en Tunisie, a également pris une bonne part de l’ordre du jour.
Josep Borrell, le haut représentant des Affaires étrangères de l’Union européenne a considéré que « La situation en Tunisie est très dangereuse ».
Le chef de la diplomatie européenne a affirmé que « Si la Tunisie s’effondre, cela risque de provoquer des flux migratoires vers l’UE et entraîner une instabilité dans la région MENA. Nous voulons éviter cette situation ».
Face à cette inquiétude, les ministres réunis ont demandé à la Belgique et au Portugal d’envoyer des représentants en mission à Tunis afin de mener « une évaluation de la situation pour permettre à l’UE d’orienter ses mesures », précise-t-on.
Pour Josep Borrell, « L’Union européenne ne peut pas aider un pays incapable de signer un accord avec le Fonds Monétaire International (FMI). C’est pourquoi, « Le président Kaïs Saïed doit signer avec le FMI et mettre en œuvre l’accord, sinon la situation sera très grave pour la Tunisie », a-t-il insisté
« s’il veulent nous aider, qu’ils nous rendent nos fonds spoliés »
Le président tunisien qui jusque là ne semble pas impressioné par les pressions et la compagne médiatique contre lui, ne manque aucune occasion pour rappeler qu’il peut bien se passer des services du fond monétaire international FMI, jugeant que la Tunisie est tout à fait en mesure de passer la crise.
En effetn lors d’un entretien le 16 février 2023, avec la cheffe du gouvernement Najla Bouden au sujet des questions économiques et sociales, SaÏed a profité de l’occasion pour lancer un pique à l’egard de l’Europe et aux institutions internationales. il dans ce sens, exhorter tous ceux qui « veulent aider la Tunisie à restituer son argent spolié et à annuler ses dettes cumulées ces dernières années ».
» Si les parties étrangères veulent vraiment aider la Tunisie, qu’elles nous rendent l’argent spolié » a-t-il dit.
« Nous sommes capables de dépasser toutes les crises. Nous avons toutes les ressources humaines, économiques et sociales », a-t-il encore estimé.