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L’Iran Refuse Le « Deal » Américain Pour une désescalade : Pourquoi Un embrasement total est inévitable?

Le Wall Street Journal révèle que les États-Unis, l’Europe et certains gouvernements arabes, ont transmis un message à l’Iran lui demandant de « modérer » sa riposte contre Israël suite à l’assassinat d’Ismail Haniyeh. La réponse de l’Iran demeure inchangée : la riposte sera « fatale » et modifiera inévitablement l’équilibre de la dissuasion. Comment l’occident pourra-t-il donc contenir ce basculement tout en gardant Netanyahu comme principale allié fiable de leur intérêts au dans la région ?

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Par | Ahmed Zakaria


Toutes les tentatives semblent avoir échoué. La région basculera-t-elle vers une guerre totale ? Les pronostics antérieurs à l’assassinat de Haniyeh se sont effondrés devant la fermeté de Téhéran et les menaces de Nasarallah. D’autres scénarios ont fusé, affirmant que l’affrontement pourrait monter d’un cran, mais l’issue dépendra de l’aventurisme du gouvernement Netanyahu, qui fait face à un front intérieur divisé, des troupes anéanties par une guerre sanglante qui, depuis dix mois, n’a atteint aucun objectif stratégique et la fuite massive de la population par peur d’un embrasement imminent de la région.

Le Wall Street Journal a révélé aujourd’hui, dimanche, que l’Iran a rejeté les efforts américains et arabes visant à modérer ses représailles suite à l’assassinat d’Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du mouvement Hamas, dans la capitale iranienne, Téhéran.

Le journal indique que les États-Unis et leurs partenaires européens et arabes ont transmis un message à l’Iran lui demandant de « désamorcer », l’avertissant qu’une frappe majeure entraînerait une réponse violente d’Israël.

Le journal américain affirme que Washington aurait même promis au nouveau président iranien, Massoud Bazeshkian, que ses efforts pour améliorer les relations avec l’Occident auraient plus de chances de succès si l’Iran faisait preuve de retenue, selon des personnes impliquées dans les discussions.

La lettre américaine souligne également que « Washington fait en parallèle pression sur Israël pour qu’il désescalade également ». Les sources du journal révèlent que « l’Iran a refusé cette fois de fournir des informations détaillés qui permettraient d’atténuer l’impact de toute attaque contre Israël ».

Par ailleurs, l’entité sioniste dans une course contre la montre, a mis son armée en état d’alerte maximale, et les autorités américaines se sont efforcées de préparer les moyens militaires et les partenaires régionaux à stopper une attaque dont certains craignent qu’elle soit plus importante et sophistiquée que l’attaque iranienne d’avril dernier, baptisée « Opération Honest Promise » (Promesse Honnête).

Le correspondant de la chaîne Al-Mayadeen proche de Téhéran a rapporté, citant des sources iraniennes « bien informées », que l’Iran considère l’assassinat d’Ismail Haniyeh comme « une violation de ses lignes rouges, quels que soient les détails de l’opération », soulignant que « l’Iran réagira d’une manière qui dépassera les lignes rouges de l’occupation israélienne ».

Mohammad Baqer Qalibaf, président de l’Assemblée consultative iranienne, a souligné en mettant Israéliens et Américains dans le même sac, que son pays « n’a pas laissé et ne laissera pas sans réponse une attaque contre sa souveraineté », insistant sur le fait que l’occupation israélienne et les États-Unis « regretteront leur action et seront contraints de revoir leurs calculs ».

Quels sont les scénarios de guerre, après Haniyeh et peut-on les contenir?

« La logique meurtrière et cynique du gouvernement Netanyahu lui a-t-elle fait perdre de vue la signification de l’assassinat dans l’ADN de l’idéologie chiite, en particulier lorsqu’il s’agit d’une personnalité ciblée qui se réfugie sur son propre territoire ? »

Les propos belliqueux de Netanyahu n’ont pas pu entamer la crédibilité des paroles de Nasrallah, dont le discours a battu des records d’audience sur les territoires palestiniens. À travers les guerres successives, le chef du Hezbollah n’a jamais failli à ses promesses envers les Israéliens. Sa parole depuis la guerre 2006, est de loin redoutablement, plus crédible que celle de Netanyahu, chez les Israéliens.

Le nord des territoires occupés est, selon des rapports des médias Hébreux, déjà déserté, alors que des centaines d’Israéliens continuent de fuir les territoires, par peur de « représailles fatales ».

Ce que l’on peut comprendre des propos de Nasarallah, c’est que la réponse sera douloureuse pour les Israéliens, et qu’elle ne sera pas formelle, mais « très réfléchie ». La réponse « peut venir de là où les Israéliens ne s’y attendent pas » a t-il affirmé.

Les acteurs de « l’Axe de la résistance » savent pertinemment que la logique cynique que natanyahu laisse entrevoir qu’un accord négocié n’a jamais été dans son intérêt. Il l’a constamment saboté – de manière si flagrante, que sa propre équipe l’a accusé de saper les négociations. sinon comment peut en prétendre faire l’effort pour des négociations et assassiner le négociateur en chef du Hamas. Sa recherche frénétique d’une victoire militaire contre les factions armée du Hamas En jetant sans cesse de l’huile sur le feu, au prix d’une escalade du conflit dans toute la région demeure pour lui, la seule garantie de rester au pouvoir. Seule l’implication directe de ses alliés occidentaux dans une guerre totale peut le sortir de l’impasse.

Or, malgré les promesses américaines de soutenir son principale allié dans la régions, en cas de guerre totale et l’envoi de porte-avions, de destroyers et de frégates, la classe politique israélienne manifestent clairement son incertitude quand à l’issue de guerre. Lors de la visite de Netanyahu aux États-Unis, tout portait à croire qu’il n’obtiendra pas un engagement total de leur part, en raison du vide électoral et de l’absence de leadership depuis la guerre en Ukraine. Désormais, imprimer des dollars ne produit plus de missiles pour mener plusieurs guerres simultanément sur plusieurs fronts, tous aussi stratégiques l’un et l’autre.

Il convient également de rappeler à ce titre, que les 30 membres réunis de l’OTAN peinent à approvisionner Kiev en munitions alors que l’Armée russe continue de rafler des villes l’une après l’autre. Des analystes israéliens craignent sérieusement que ce constat ne soit la raison pour laquelle Netanyahu a choisi le quitte ou double.

En outre, Les tentatives des États-Unis et d’une partie de la classe dirigeante israélienne de comploter pour faire tomber Netanyahou en s’appuyant sur Benny Gantz, son ennemi le plus déclaré, a jusque là échoué. Washington est-elle en train de pousser Netanyahu vers l’erreur fatale? difficile de d’affirmer, vu la confusion politique préélectorale.

Il est vrai que l’assassinat de Haniyeh a surpris les analystes, mais il a aussi faussé tous leurs pronostics sur les scénarios de basculement vers une guerre totale. Ce qui est certain pour l’écrivain et professeur jordanien Ibrahim Naji Alouche, c’est que nous nous trouvons actuellement à un point charnière entre la modification des lignes rouges et la guerre limitée. Le Hezbollah et l’Iran recherchent des objectifs permettant de dissuader sans glisser vers une guerre totale. La conclusion du Pr Alouche laisse entendre que les Iraniens et le Hezbollah mettront une fois de plus Israël face à sa débâcle sur le front interne, Tout en équilibrant la balance de la dissuasion. C’est l’essence même de la doctrine militaire perse: pousser l’adversaire à son ultime espace de l’initiative. Pour le cas de cet épisode cela leur permettre d’isoler davantage l’entité sioniste sur la scène internationale. Jusqu’à une autre guerre.

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