Par | Aïda Farouk
Bouderbala a révélé dans un communiqué de presse que le Parlement est en train de se consulter sur les options de réponse, qui se feront par le biais d’une déclaration parlementaire ou de la tenue d’une session plénière à cet effet. « La position de l’Union européenne trahit la condescendance et le manque de connaissance réelle de ce qui se passe en Tunisie », a-t-il mis en garde
Par ailleurs, les députés de l’initiative « Quele Peuple vaincra« , avait appelé à une session plénière d’urgence du Parlement fraichement installé, afin de rejeter « l’ingérence flagrante du Parlement européen dans les affaires de la Tunisie », selon leur communiqué, rendu public ce vendredi.
Les députés dénoncent en effet, des déclarations émanant du Parlement européen tâchées « d’inexactitudes et de manque de connaissance réelle de ce qui se passe en Tunisie ». Ils ont appelé à une session d’urgence pour « défendre la souveraineté et la liberté de décision de la Tunisie, et a montré que la bataille pour la souveraineté est l’essence des batailles de libération nationale et l’essence de la lutte démocratique et sociale », selon le texte du communiqué.
L’élection du nouveau parlement tourne la page d’une décennie de règne de Rached Ghannouchi, le chef du parti Ennahda et prédécesseur de Bouderbala.
Les Tunisiens reprochent à ce parti de n’avoir promulgué aucune législation compatible avec les revendications de la « Révolution », mais a plutôt utilisé le parlement comme un moyen de partager le pouvoir et de distribuer les portefeuilles et le butin.
Le Parlement européen a adopté, jeudi 16 mars 2023, une résolution condamnant la situation des droits humains en Tunisie. Sur les 704 eurodéputés en mesure de voter, ils ont été 537 à participer au scrutin. 496 se sont exprimés en faveur du texte, 28 se sont prononcés contre la résolution et 13 se sont abstenus.
Le Parlement européen avait dénoncé les arrestations d’hommes politiques -notamment du parti islamiste Ennahda, la succursale de l’Organisation Mondiale des Frère Musulmans, qui a régné sur le Tunisie de 1012 à 2021-, ainsi que des hommes d’affaires, des juges, cités dans des enquêtes judiciaires pour des affaires liées à la corruption, le terrorisme et l’atteinte à la sûreté de l’Etat.
Considérant la politique du Président comme « autoritaire « , les parlementaires de l’UE ont réclamé la « libération immédiate » des mises en cause.
Rappelant que le mois dernier et sur ordre du président Kaeïs Saïed, les autorités tunisiennes ont ordonné le départ d’Esther Lynch, la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats pour de faits « d’ingérence flagrente dans les afffaires tunisiennes ».
Pour sa part , le président Kaïss Saeïd qui jouit d’une popularité en Tunisie et dans le monde arabe, pour ses positions intransigeantes, avait dénoncé à maintes reprises, « des tentatives d’ingérence dans les affaires de son pays de la part de certaines parties extérieures ». Saeïd a déclaré lors d’une réunion avec la Premier ministre Najla Boudine, que : « Ces parties extérieures ne connaissent pas la réalité de la situation ou l’ignorent délibérément », réitérant sa « ferme volonté de d’œuvrer avec les forces vives à nettoyer le pays de ceux qui sont impliqués dans la corruption et vider les caisses de l’État ».
Saeïd avait confirmé que les arrestations s’inscrivaient dans le cadre de son attachement à la loi qui doit s’appliquer à tous » et qu’un certain nombre de personnes arrêtées étaient « impliquées dans un complot contre la sécurité de l’État par la fomentation de crises ».