Par Ahmed Halfaoui
La sagesse commande de ne pas fondre dans l’angélisme. Le Hirak est un bouillonnement où la force du nombre n’appartient pas au nombre mais aux sorciers de l’argent et de l’opportunisme prédateur.
Même si une conscience vivace de rupture avec l’ordre actuel s’exprime, une conscience malheureusement diffuse et éclatée, sans tête directionnelle.
Par conséquent le face à face réel est entre l’armée et ceux qui cuisinent des mots d’ordre suffisamment confus, aux objectifs éthérés, pour étouffer toute possibilité de débat.
Tandis que la population est de plus en plus troublée et divisée, au fur et à mesure qu’elle se démobilise, laissant le terrain aux partisans des camps, qui peuvent disposer de moyens de communication lourds.
De ce fait, l’euphorie et la fraternité du début ne sont plus de mise et sous des travers pacifiques les haines sont cristallisées autour de tous les éléments propices à l’éclatement.
L’ Identitarisme , le nationalisme, la religion et tutti quanti.
En attendant, la question sociale est reléguée à la marge ou occultée, pendant que des simulacres de dialogue se mettent en place, laborieusement. Au risque certain que resurgissent, dans un avenir proche, les vrais problèmes. Quand la vérité des choses s’invitera.
Reste, pour le moment, seulement à savoir sur quoi le compromis va se construire. Et entre qui et qui et au profit de qui.
Sans pessimisme aucun. Juste un constat.