Par Hiba Nawel
ALGER – Le procès du milliardaire algérien, Issad Rebrab, poursuivi avec deux autres accusés (personnes morales) pour « infraction à la législation et à la réglementation des changes et des fuites de capitaux de et vers l’étranger », « faux et usage de faux » et « fausse déclaration douanière », a débuté, mardi, au tribunal de Sidi M’hamed (Alger).
Concernant les deux entreprises poursuivies dans cette affaire, il s’agit « d’Evcon », une filiale du groupe Cevital, propriété de l’homme d’affaires, et de l’établissement bancaire The Housing Bank for trade and finance (HBTF).
Au début du procès, les avocats ont demandé au tribunal de visionner la vidéo sur la machine de filtration et de purification d’eau, objet de la poursuite, une demande qui a été rejetée par le tribunal pour manque d’expertise en la matière. Cependant, le tribunal a accepté d’écouter le témoignage du fabriquant de la machine en question, de nationalité autrichienne.
Par la suite, l’audience a été levée pour un bref moment, à l’effet d’examiner la liste des traducteurs, et ce en vue d’en désigner un pour auditionner le témoin autrichien.
Dès la reprise du procès, la parole a été donnée à Rebrab qui a nié tous les faits qui lui sont reprochés, refusant de reconnaitre « l’expertise réalisée sur les équipements importés de l’étranger et objet de la fausse déclaration douanière ».
La juge a estimé que l’expertise avait démontré la véritable valeur de ces équipements qui est bien en deçà de celle mentionnée dans la déclaration (5.750.000 euros). M. Rebrab a indiqué « avoir insisté sur le juge d’instructions pour effectuer une contre-expertise mais ce dernier a refusé ».
Il a également nié l’accusation « d’infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l’étranger », affirmant que le groupe Cevital « est le plus grand importateur en Algérie en dehors du secteur des hydrocarbures, avec des recettes estimées à quelques dizaines de millions de dollars. Il ne peut pas commettre une telle erreur ».
La présence du gérant de la banque jordanienne Housing Bank, poursuivie dans cette affaire comme personne morale , ainsi que le gérant d’EVCON, filiale de Cevital accusée également comme personne morale ainsi qu neuf autres témoins, est primordiale dans cette affaire complexe par son caractère technique. Plusieurs énigmes seront élucidés, une fois tous passés à la barre. Rebrab a nottons-le, toujours insisté sur la présence du gérant d’EVCON. « Moi, je suis juste le président du conseil d’administration de cette filiale. C’est lui, le gérant », a-t-il dit.
Pour rappel, la direction du groupe Cevital a anticipé le procès à travers un communiqué rendu public ce dimanche. Cevital a clamé l’innocence du propriétaire du groupe qui a essuyé une refus de mise en liberté provisoire. « Les appréhensions légitimes nées du procès d’Issad Rebrab (…) nous obligent à apporter à l’opinion publique des éléments d’information utiles (…). Cevital et ses 27 filiales n’ont jamais eu recours à la surfacturation, ni au faux ni à l’usage de faux », lit-on dans le communiqué
Les derniers mois ont été marqués par des rebondissements qui laissaient présager que les dossiers judiciaire du groupe Cévital et ses 27 filiales sont traités d’une manière distinctes. Certain nombre de projets de Cevital qui étaient empêchés par le clan Bouteflika et les cercles gravitaient autour, ont été débloqués.