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Le consule du Maroc à Oran dérape: qu’a-t-il fumé? vidéo

Par Ahmed Zakaria

«Comme vous le savez, nous sommes dans un pays ennemi. Je vous le dis en toute franchise» : c’est tout ce qu’a pu trouver à dire le consule marocain à Oran , pour justifier l’incapacité des autorités de son pays à rapatrier ses ressortissants, bloqués à cause du corona virus en Algérie!  Qu’a-t-il fumé pour provoquer si spontanément, une pareille dyslexie diplomatique?

Aussitôt filmée,  la scène a enflammé les réseaux sociaux et suscité de vives réactions de la part des algériens dont certains ont exigé l’expulsion immédiate du consule.

En effet, des marocains bloqués en Algérie à cause de la propagation du coronavirus se sont présentés devant le consulat de leur pays, dans la ville d’Oran, pour demander à l’instar de près de 19000 autre marocains bloqués à travers plusieurs pays, à ce qu’on mette fin à leur calvaire. Après  insistance de la part des manifestants qui se sentaient abandonnés, ce dernier a tenu à les rassurer en leur promettant encore une fois, une prise en charge rapide de leur dossier. Mais, Essuyant des regards incrédules auxquels il ne s’attendait visiblement pas, le consule a tenté le tout pour le tout dans l’espoir d’obtenir une dispersion dans le calme:  « Nous sommes dans un pays ennemi, je vous le dis franchement », a-t-il lancé dans un ton qui s’apparente à une mise en garde on peut plus imprudente. Le consule a dû oublier que beaucoup parmi ces compatriotes vivent ou travaillent paisiblement avec leurs frères algériens.

Les Marocains bloqués dans différents pays reprochent à leur Etat sa rapidité à rapatrier, vers leurs pays d’origine, les européens établis au Maroc, alors que les sujets du Roi, pris de court par une fermeture sans préavis des frontières, demeurent bloqués et sans réponse précises, dans  plusieurs pays, y compris des pays voisins. 

« Certains consulats restent injoignables », affirme aussi le bureau parisien de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), qui dénonce un traitement inéquitable des ressortissants bloqués : « Plusieurs personnes malades et âgées sont toujours livrées à elles-mêmes. » 

Le 14 mars, le Maroc avait décidé de boucler ses frontières et de suspendre tous ses vols internationaux pour contenir la pandémie liée au coronavirus. L’annonce, sans préavis, a pris de court tous ceux qui étaient en déplacement. Si des vols spéciaux ont permis de rapatrier des touristes bloqués au Maroc, les citoyens marocains se trouvant à l’étranger n’ont, eux, pas été autorisés à regagner leur pays. Même dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, ils n’ont pas pu traverser la frontière à pied.

 Selon le journal le Monde,  d’habitude pas très critique à l’égard du plais de Mohamed VI,  le royaume souffre d’un système de santé défaillant, que la crise liée au coronavirus a mis à l’épreuve. Avec 12 000 médecins dans le secteur public pour 36,5 millions d’habitants et des infrastructures médicales insuffisantes, dont 1 642 lits en réanimation, le Maroc n’a pas la capacité d’absorber un trop grand nombre de malades. Dès le début de l’épidémie, un état d’urgence sanitaire drastique a été instauré.  

Concernant les décès liés au Covid-19 parmi les Marocains bloqués à l’étranger, les autorités se contentent d’évoquer « quelques morts », sans donner de chiffre exact. Alors que la sortie du confinement s’annonce elle-même périlleuse, le ministère des affaires étrangères promet des réponses d’ici au 20 mai, date à laquelle doit prendre fin l’état d’urgence. « Le Maroc n’a jamais abandonné ses fils et ses filles », ne cessent de répéter les diplomates marocains alors que la perspective d’un retour rapide s’éloigne de jour en jour. a rapporté le Journal français.

 

 

 

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