L’enquête repose sur une série de témoignages poignants de soldats et de commandants israéliens, qui décrivent comment l’armée procède à la sélection de jeunes Gazaouis, souvent innocents et non soupçonnés d’activités armées. Ces jeunes sont transférés dans différentes unités militaires, où ils sont retenus comme prisonniers avant d’être envoyés pour accompagner les troupes lors des opération sur les champs de ruines causés par l’aviation qui les couvre et protège.
Ces jeunes Palestiniens sont parfois vêtus d’uniformes militaires israéliens. Cependant, une observation plus attentive révèle qu’ils portent des chaussures de sport, ont les mains menottées et affichent des signes évidents de terreur. L’objectif de cette pratique est alarmant : les utiliser comme boucliers humains pour protéger les soldats incapables de faire face aux combattants palestiniens malgré la couverture aérienne et leurs équipement de pointe.
Lorsque la justification rivalise avec l’horreur !
Des soldats israéliens ont rapporté que l’armée justifie cette stratégie inhumaine et appliquée de manière répétée, en affirmant que la vie de ses soldats « prime sur celle des civils palestiniens ». Une déclaration glaçante entendue dans les rangs militaires stipule qu’il est préférable que les soldats survivent, même si cela implique de sacrifier des civils innocents. Cette mentalité tragique transforme des jeunes hommes en pions sacrifiables sur l’échiquier de la guerre.
Un soldat ayant participé à ce processus a déclaré que les officiers supérieurs étaient au courant et que cette pratique était perçue avec fierté au sein de l’armée, révélant une déshumanisation inquiétante.
Des demi mots pour justifier l’horreur …
Malgré la nature illégale de ces actions, qui contredisent le droit international humanitaire et les Conventions de Genève, l’armée israélienne a tenté de se présenter comme innocente lorsque des vidéos diffusées par Al Jazeera il y a environ deux mois ont montré des soldats habillant des Palestiniens en uniforme militaire et les envoyant dans des zones dangereuses, les mains menottées.
Bien que l’administration américaine ait exprimé son indignation, un porte-parole de la Maison Blanche a simplement indiqué que l’armée israélienne menait une enquête sur ces allégations, affirmant que les images ne reflètent pas leurs valeurs. Cependant, la réalité sur le terrain est tout autre, et les cris de désespoir des victimes restent inaudibles.
Les témoignages recueillis par Haaratz montrent bien que la majorité des civils utilisés sont des jeunes adultes, des enfants et des filles et des personnes âgées ont également été concernés. Certains Palestiniens se voient promettre une libération rapide après avoir accompli une seule mission, mais beaucoup restent retenus pendant 24 heures, voire plusieurs jours, vivant un véritable cauchemar.
Un Phénomène Historique et une signature indélébile de la doctrine de l’armée la plus « morale » au monde
L’enquête souligne que l’utilisation de civils palestiniens comme boucliers humains n’est pas un phénomène nouveau. Des pratiques similaires avaient été observées lors de l’opération « Mur de Protection » en 2002, où des soldats israéliens avaient utilisé des civils en Cisjordanie pour inspecter des maisons, par crainte qu’elles ne soient piégées ou abritant des résistants palestiniens.
Malgré une décision de la Cour suprême israélienne en 2005 déclarant cette pratique illégale, les récents témoignages suggèrent qu’elle a refait surface, comme un spectre hantant les rues de Gaza. Des sources militaires confirment que des responsables de haut rang, dont le chef d’état-major et le commandant de la région sud, étaient au courant de ces pratiques.
Un soldat a témoigné que l’utilisation de civils comme boucliers humains n’est pas un phénomène récent, ayant été observée bien avant les événements récents. Les soldats ont été informés que cette méthode était utilisée en raison de la perte de nombreux chiens de détection d’explosifs, une justification face à l’horreur vécue par les civils.
L’année dernière le jeune vu ligoté et forcé à la marche sur les réseaux sociaux avait affirmé au journal Middle East Eye que les soldats lui ont fait porter une ceinture d’explosifs avant de le forcer à pénétrer dans un tunnel soupçonné d’être utilisé par le Hamas : « Ils étaient prêts à faire exploser le tunnel en utilisant mon corps si la caméra sur ma tête montrait des combattants à l’intérieur » a affirmé Hakim une jeune homme de 30 ans.
Un soldat, se souvient-il, lui a dit qu’il voulait l’envoyer vers son Dieu, avant de l’emmener dans un tunnel du Hamas: « Il m’a fait porter une ceinture remplie d’explosifs et m’a placé une caméra GoPro sur la tête ainsi qu’une corde autour de la taille », explique-t-il à MEE.
Mensonges Éhontés et Dénégations Face à la Vérité
En réponse aux allégations, un porte-parole de l’armée israélienne a affirmé que les instructions interdisent l’utilisation de civils capturés dans des missions militaires mettant délibérément leur vie en danger. Cependant, la persistance de ces pratiques soulève des questions éthiques et juridiques majeures, appelant à une enquête approfondie et à des mesures pour protéger les droits des civils, dont les cris de désespoir résonnent dans le silence assourdissant de l’indifférence des médias Mainstream et internationale.