Quelques mois après, l’Arabie Saoudite emboite le pas à l’Iran et entame les premiers pas pour rejoindre l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) dirigée par la Chine. L’adhésion de Riad, intervient après la décision de Beijing et le Brasilia d’écarter le dollar dans leurs échanges. Elle marque, surtout une mutation majeure dans la dynamique du pouvoir mondial en le poussant de plus en plus vers l’est
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Par | Ahmed Zakarya
En effet, le Conseil des ministres saoudien a approuvé, un mémorandum conférant à Riyad le statut de partenaire du dialogue au sein de l’OCS, alliance politique, sécuritaire et commerciale de pays principalement asiatiques.
Depuis la visite de Xi Jinping à Moscou, les alliances se scellent et s’enchaînent avec une cadence inhabituelle. En une semaine les médias ont eu du mal à suivre l’enchaînement des accords bilatéraux et multilatéraux qui se bousculent et basculent la scène internationale et qui d’Est à l’Ouest tapent sur les portes des pays Arabes
Les accords de dédollariser leurs échanges entre l’Argentine et le Brésil, ce dernier avec la Chine, le rapprochement entre l’Arabie Saoudite et l’Iran qui sera couronné bientôt, par une visite de Ibrahim Raïssi à Riad, la nomination de Dilma Rousseff, l’ancienne présidente du Brésil, à la tête de la banque du BRICS. Jamais l’édification du nouvel appareil économique mondial n’a pris une telle accélération. La poignée de main entre Poutine et Xi Jinping paraissait comme un coup d’envoi
En ce qui concerne l’adhésion de l’Iran a l’OCS, Téhéran a rejoint l’Organisation de coopération de Shanghai en 2005 en tant que membre observateur, puis a demandé l’adhésion à part entière en 2008. Toutefois, jusqu’en 2015 et à cause des sanctions internationales existantes, le pays n’a pas pu en faire partie.
Lors du dernier cycle du sommet de l’OCS en août 2021, la demande d’adhésion permanente de Téhéran a rejoint l’Organisation de coopération de Shanghai a été acceptée, et lors du nouveau cycle du sommet tenu à Samarkand, l’Iran a signé un mémorandum d’accès au statut de membre permanent.
Fondée en 2001 pour favoriser la coopération politique, économique et sécuritaire, afin de rivaliser avec les institutions occidentales, l’OCS comprend huit pays : la Chine, l’Inde, le Pakistan et la Russie, ainsi que quatre États d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan et Tadjikistan). Elle représente 40 % de la population mondiale et plus de 28 % du produit intérieur brut (PIB) mondial.
Il est à noter que la décision de l’Arabie saoudite de s’associer à l’OCS intervient moins de trois semaines après que l’Arabie saoudite et l’Iran ont convenu de reprendre leurs relations diplomatiques à la suite de pourparlers intensifs sous la médiation de la Chine.
La décision de l’Arabie saoudite de rejoindre le bloc portera son intérêt plus à l’est. Pékin est le plus grand partenaire commercial de Riyad avec un commerce bilatéral d’une valeur de 87,3 milliards de dollars en 2021.
Dans une annonce récente, la société d’État saoudienne Aramco a révélé une coentreprise pour construire une raffinerie et un complexe pétrochimique à Panjin, dans le nord-est de la Chine, aux côtés de ses partenaires Norinco et du groupe industriel Panjin Xincheng.
Riyad entretient également des liens étroits avec la Russie car les deux sont parmi les principaux producteurs de pétrole de la coalition OPEP+.
Ces liens croissants entre Riyad avec Beijing n’ont pas manqué de susciter les inquiétudes de ses alliés traditionnels à Washington. Or avec l’invraisemblable retournement qu’incarne la decision de vendre son pétrole en Yuen, la Maison Blanche continue à affirmer avec une distance cynique masquant son impuissance, que les « tentatives chinoises d’exercer une influence dans le monde ne changeront pas la politique américaine envers le Moyen-Orient. ce qui n’est pas de l’avis du prestigieux think-tanks spécialisé « International Bankers » qui explique que cette nouvelle configuration se range face au groupe d’organisations multilatérales emmené par l’Occident, comme le Groupe des Sept, Davos, le FMI ou encore la Bank Mondial
A.Z |Source | Agences
