Sous pressions américaine et sur fond des sanctions contre la Russie dans le contexte de son opération militaire en Ukraine, plus de 140 employés de l’opérateur du gazoduc russe Nord Stream 2 ont été licenciés, a expliqué le conseiller fédéral en charge de l’Économie Guy Parmelin. Pour le moment l’Allemagne, le plus grand perdant en cas d’arrêt de ce projet, se laisse encore une échappatoire.
« Les États-Unis ont imposé des sanctions contre Nord Stream 2 AG. Nous avons appris aujourd’hui que tout le personnel qui travaille pour Nord Stream à Zoug, soit plus de 140 personnes, a été licencié », a déclaré Guy Parmelin sur la chaîne de télévision suisse RTS.
Selon le ministre, il est impossible pour l’instant de prévoir l’impact des sanctions contre la Russie sur l’économie suisse. Cela dépendra de la durée du conflit et de son évolution.a-t-il affirmé.
L’entreprise en question a préféré selon la chaîne suisse, ne pas commenté les informations .Le média précise qu’un représentant du département de l’économie de Zoug a été convié ce mercredi 1 mars à un rendez-vous avec l’entreprise Nord Stream 2.Le 23 février, le département du Trésor des États–Unis a imposé des sanctions à Nord Stream 2 AG et à son directeur exécutif, Matthias Warnig. En outre, le département exécutif fédéral des USA a publié un ordre demandant la fin de toutes les transactions avec Nord Stream 2 AG d’ici au 2 mars 2022.
Ce n’est pas la première fois que Nord Stream 2 est ciblé par des sanctions. Les États-Unis s’opposent à ce projet depuis des années pour des raisons économiques. Le 19 mai dernier Antony Blinken avait annoncé que son pays renonçait aux sanctions visant la société Nord Stream AG ainsi que son PDG Matthias Warnig afin d’apaiser les relations avec l’Allemagne. Les États-Unis avaient alors adopté des sanctions contre plusieurs organisations et navires russes liés au projet Nord Stream 2.
Nord Stream 2 a désormais vu son autorisation suspendue après la reconnaissance par Moscou de l’indépendance des Républiques de Donetsk et de Lougansk. Sa construction a été achevée le 10 septembre.
Le remplissage de la première conduite a été terminé le 18 octobre, alors que la deuxième a commencé à recevoir du gaz ce 17 décembre. La certification du Nord Stream 2 avait commencé par l’Agence fédérale des réseaux à la fin du mandat d’Angela Merkel.
Sa finalisation était initialement prévue pour début janvier 2022.De son côté, Moscou a souligné à maintes reprises que ce projet de gazoduc était purement commercial et qu’il profitait à toutes les parties, à l’heure où l’Europe traverse une crise énergétique sans précédent.
Demodov, indique a ce propos que malgré le fait que l’Allemagne a annoncé suspendre la certification du projet dans le contexte actuel, elle va quand même laisser « une échappatoire » pour le lancer dans le futur, mais il a écarté que cela puisse se passer avant la fin de l’année expliquant que l’Allemagne trouvera beaucoup de difficulté pour aller à contre courant du discours générale qu’il a qualifié « d’hystérie qui est sur le point de dégénérer » qui domine les médias occidentaux.
« Si avant cette opération militaire, je pensais encore que cela se produirait cette année [le lancement du gazoduc, ndlr], après que tout cela a commencé, je pense que c’est peu probable, à moins qu’il y ait des avancées incroyables dans le processus de paix », poursuit l’expert.
Notons que l’Allemagne a annoncé ce 27 février qu’à la lumière des derniers événements, le pays a pris une décision de construire deux terminaux pour recevoir du gaz naturel liquéfié (GNL).
A ce titre, l’analyste s’est aligné sur les conclusions de la plupart des spécialistes en énergie en affirmant que la tendance générale en Europe va vers l’investissement dans les énergie renouvelable, mais cela ne peut se réaliser que dans 5 à 10. *
Les investissements pour la réalisation d’assez de terminaux pour recevoir du GNL américain ou autres ainsi que les infrastructures pour les énergie renouvelables seront colossaux et ne peuvent être réalisés à court ou au moyen terme.
Alors que la crise de l’énergie s’enlise à l’image du conflit en Ukraine, l’Europe à elle seule mobilise 73% des navire transporteur de Gaz dans le monde.