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La menace israélienne contre le Liban et la doctrine du « Droit à la démence »

Durant la guerre d’Algérie contre le colonialisme français, Frantz Fanon analyse le système colonial comme un internement, ou un asile où le fou est plutôt le colonisateur auquel l’interné doit opposer la légitime violence comme praxis révolutionnaire. Leila Nicolas, professeur à l’université de Beirut, livre une analyse sur la pratique de la folie par l’Etat sioniste en Palestine et en Moyen-Orient.

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Beirut | Leila Nicola


Avec la multiplication des menaces israéliennes contre le Liban, des analystes et des politiciens mettent en garde contre les conséquences de l’incitation à la « folie israélienne« . Beaucoup expriment leur inquiétude quant à la capacité du président américain Joe Biden à continuer de contrôler et de maîtriser la « folie israélienne », face aux attaques croissantes du Hezbollah et l’échec de sa guerre meurtrière contre la résistance palestinienne

Plusieurs journalistes et politiciens occidentaux avaient précédemment justifié les réactions israéliennes vengeresses, qui ont conduit à des massacres à Gaza, affirmant que « les Israéliens ont été rendus fous par le choc du 7 octobre ». Cette folie s’est manifestée par le bombardement destructeur sans précédent de la bande de Gaza, touchant principalement les civils, les hôpitaux, et plus encore. En réalité, ces justifications occidentales de la « folie » israélienne ne sont pas nouvelles et ont été utilisées lors de la plupart des guerres israéliennes contre Gaza. En fait, il s’agit d’une doctrine israélienne utilisée depuis les années cinquante pour justifier les atrocités commises contre les Palestiniens et les Arabes, qui ne sont pas proportionnelles à la menace réelle qu’ils représentent.

La doctrine de « prétendre la folie »

Depuis des décennies, les Israéliens ont largement développé ce qu’ils appellent la doctrine de « prétendre la folie ». Cette politique a été inventée par l’ancien général et ministre de la Défense israélien, Moshe Dayan, lorsqu’il a déclaré qu’Israël devait être perçue comme un « chien enragé », extrêmement dangereux, que personne n’ose déranger. Les Israéliens ont rapidement adopté cette politique de prétendre ou de devenir fou, ayant constaté que prétendre à « l’irrationalité/la folie » leur apportait des avantages militaires et psychologiques, créant ainsi la terreur chez leurs ennemis.

Noam Chomsky, dans un article sur cette doctrine, explique que la menace de « folie » (ou « Nishtagea« ) – c’est-à-dire une réaction violente choquante des Israéliens – est un principe profondément enraciné dans la pensée sioniste, remontant aux gouvernements du parti travailliste des années 1950, en parallèle avec le complexe de Samson, qui stipule : « Si quelqu’un essaie de nous surpasser, nous détruirons tout sur notre passage ». Selon Chomsky, la doctrine de la « folie » vise en fait à infliger la plus grande douleur possible aux civils, car les Israéliens «  adoptent implicitement la perspective traditionnelle de ceux qui monopolisent pratiquement les moyens de violence : notre poigne blindée peut écraser toute opposition, et s’il y a beaucoup de victimes civiles à cause de notre attaque enragée, c’est tant mieux, car cela donne une leçon adéquate à ceux qui restent ».

Dans le livre « Gaza en crise« , écrit en 2010 par les penseurs juifs antisionistes Noam Chomsky et Ilan Pappé, Pappé explique que « faire souffrir les civils est un ancien principe de la politique de terreur d’État israélienne, et même le principe directeur de ce comportement ». En analysant les guerres israéliennes contre Gaza en 2008 et 2009, ainsi que les meurtres et destructions délibérés et systématiques qu’Israël a perpétré en ciblant délibérément les civils, Pappé souligne : « Israël a jugé utile de paraître « fou », ce qui provoque une terreur démesurée ».

Pappé cite l’analyste militaire Zeev Schiff, qui a déclaré : « L’armée israélienne a toujours frappé les civils, délibérément et consciemment ».

Le Hezbollah ne craint pas la folie

En pratique, les guerres israéliennes contre le Liban et Gaza montrent que les Israéliens ont toujours appliqué cette politique, et même avant cela, pendant la période des juifs « Hagganas« , où les dirigeants de ces gangs utilisaient les massacres et les atrocités comme une politique systématique pour terroriser les Palestiniens dans les villages, les forçant à fuir devant l’horreur à venir après des atrocités indescriptibles.

L’analyste militaire israélien Yoram Peri, dégoûté par ces politiques, écrit que la mission de l’armée israélienne semblait ne pas être de défendre Israël, mais de « détruire les droits des innocents simplement parce qu’ils sont Arabes, vivant sur les terres que Dieu nous aurait promises ».

En intensifiant graduellement le front sud du Liban et en continuant de lancer des missiles à munition phosphorique et des drones malgré toutes les menaces israéliennes croissantes, le Hezbollah envoie un message aux Israéliens : les cris et les menaces n’effraient pas les Libanais, qui ne les affrontent pas avec peur. Si les Israéliens deviennent fous ou prétendent l’être, le Liban est prêt pour cette folie israélienne, ayant pris les dispositions nécessaires pour y faire face. Le « chien enragé » utilisé par les Israéliens pour faire peur ne fait plus peur à personne. a lancé le chef du Hizbollah, qui a répondu aux menaces du cabinet de guerre israélienne, par une percée glaçante. Le Hizbollah a en effet, Le Hezbollah libanais a diffusé mardi après-midi une vidéo montrant des images aérienne d’une précision astronomique sur les zones en profondeur d’Israël, récoltées par le Drone « Huopoe », (la Huppe). Ce nouveau drone, est passé sous les radars et entré dans l’espace aérien israélien filmant de vastes sites stratégique autour de la ville de Haïfa.

Le Hezbollah a diffusé des scènes d’une reconnaissance aérienne des zones situées au nord jusqu’à Haïfa et son port, où sont stationnés des navires de guerre et des installations sensibles comprenant des usines, des entrepôts et des champs d’expérimentation où sont fabriqués et assemblés les composants des systèmes de défense aérienne, tous considérés comme top-secrets.. Le parti a expliqué que le drone était rentré à sa base sans que la défense aérienne israélienne ne puisse le détecter.

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