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La Côte d’Ivoire s’apprête à accueillir Laurent Gbagbo injustement trainé au CPI

Après l’acquittement du Président Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé par la Cour pénale internationale, le retour de l’enfant prodige et ancien, intervient après des négociations avec l’actuel président Ouattara qui l’a succédé après un coup de force mené par l’armée française contre la capital Abidjan pour chasser Gbagbo, puis le trainer dans des conditions dramatiques vers un interminable procès basé sur de fausses accusations.


Attendu avec une grande impatience par beaucoup d’africains, Laurent Gbagbo demeure encore très populaire dans son pays, malgré son absence depuis dix ans. cette popularité a d’autant plus augmenté après le calvaire qu’il a vécu et la manière avec laquelle il a été traité par la France de Sarkozy qui constitue la preuve qu’il allait à l’encontre de la volonté néocolonialiste. La décision du président Ouattara de le laisser rentrer est un signe fort de sa volonté d’œuvrer à la « réconciliation nationale » dans un pays dont l’histoire récente est marquée par les violences politiques.

Ce procès pour crimes contre l’humanité a commencé fin 2011. Les deux hommes politiques ont été détenus pendant plus de sept ans. Ainsi, la CPI a dépassé en matière de détention provisoire, les normes admises par la Cour européenne des droits de l’homme et de très nombreuses juridictions nationales.

A son acquirement même des magistrats chargés de son procès n’ont pas pu cacher les signes de leur satisfaction

Acquittés par la Cour pénale internationale, une première fois, en janvier 2019, ils étaient en attente d’un jugement de la cour d’appel. Leur libération provisoire, avec des conditions très strictes, dans l’attente de cet appel. L’acquittement suivi des restrictions drastiques de liberté a été en contradiction avec toutes les normes juridiques jusqu’ici admises.


« Après un examen rigoureux des éléments de preuve, la Chambre a conclu, à la majorité, que le Procureur n’a pas démontré plusieurs éléments essentiels constitutifs des crimes reprochés, y compris l’existence d’un ‘plan commun’ visant à maintenir M. Gbagbo au pouvoir, qui aurait compris la commission de crimes contre des civils  ‘en application ou dans la poursuite de la politique d’un État ou d’une organisation’ ; et l’existence de schémas de violence à partir desquels il pourrait être déduit qu’il existait une politique d’attaque contre la population civile », a précisé la CPI dans un communiqué de presse publié à La Haye.

La chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) a confirmé ce 31 mars l’acquittement de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo des crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Côte d’Ivoire entre décembre 2010 et avril 2011 dont il était accusé.

De plus, la Chambre de première instance I de la CPI a conclu, à la majorité, que le Procureur n’a pas démontré que des discours publics de M. Gbagbo ou de M. Blé Goudé auraient permis d’ordonner, solliciter ou encourager les crimes allégués. Ainsi, un jugement en faveur de Laurent Gabgo et un jugement en insuffisance des moyens à charge concernant Charles Blé Goudé a été prononcé La Chambre a décidé que la Défense n’avait pas besoin de soumettre des éléments de preuves supplémentaires. La mise en liberté des deux accusés immédiate a été ordonnée.*

Ainsi s’est achevée la longue kafkaïenne cabale initiée sous l’influence de l’elite parisienne en vue de consolider le pouvoir de leur homme, Ouattara qu’il venait d’installer, avec l’aide de l’armée française, à la suite d’une élection contestée qui aurait pu être réglée par un simple recomptage.


Tirs de missiles contre la résidence de Laurent Gbagbo

Laurent Gbagbo, premier ancien chef d’Etat jugé par la CPI, et Charles Blé Goudé ont toujours clamé leur innocence dans ces crimes ayant fait 3 000 morts en Côte d’Ivoire, lors de violences de fin 2010. Au nom de la « réconciliation nationale », les autorités avaient octroyé fin 2020 à Laurent Gbagbo deux passeports, un ordinaire et un diplomatique, et l’intéressé avait alors exprimé son souhait de rentrer dès décembre.

Ce retour, qu’il avait ensuite annoncé pour «bientôt», restait suspendu à la décision de la CPI, mais il l’était aussi à un feu vert définitif du pouvoir désormais acquis. Il va intervenir, à une date qui reste à fixer, dans un contexte d’apaisement de la vie politique ivoirienne, un mois après des élections législatives qui se sont déroulées dans le calme et sans contestation de rue, contrairement à la présidentielle d’octobre 2020 qui avait donné lieu à des violences ayant fait une centaine de morts.

Blé Goudé et Laurent Gbagbo

La libération de Laurent Gbagbo intervient dans un contexte politique délicat. Soutenu par le pouvoir actuel à Paris, Ouattara a imposé un 3e mandat inconstitutionnel. La mobilisation du peuple ivoirien l’a contraint à lâcher du lest, permettant malgré un découpage électoral inique et des fraudes, l’élection pour la première fois depuis 2011 de parlementaires d’opposition.

Ces élections auxquelles a participé le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, qui boycottait tous les scrutins depuis dix ans, ont été remportées par le parti au pouvoir, mais ont aussi permis le retour de 91 députés d’opposition à l’Assemblée nationale.

Le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire devrait permettre cette réconciliation nationale, sortir le pays de l’impasse et ouvrir des perspectives de progrès pour le peuple ivoirien.

Maghrebfacts/ RT et agences

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