Par | Ahmed Zakaria
Au-delà d’Elon Musk, visiblement encore affecté par les choix de son fils qui a changé de sexe, se cache une problématique plus profonde. Cette polarisation alimente une campagne fondée sur des demi-vérités, peinant à distinguer le vrai du faux. Bravo, monde moderne ! L’incapacité à discerner les genres a atteint son paroxysme lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux, où des personnages d’un autre « genre », justement, ont été imposés à des milliards de familles qui s’attendait à voir du sport, heurtant leurs croyances et leur intelligence. Quelle époque !
Rowling, la magicienne de Harry Potter, s’illustre en déclarant : « Vous êtes une honte, votre prétendue ‘protection’ est risible. Paris 2024 sera entaché par le traitement injustifiable réservé à la boxeuse italienne Angela Carini. » Elle partage vite une image soigneusement triée, montrant le « sourire narquois d’une femme transformée par la magie du Photoshop en méchant homme » – en réalité, c’était une athlète algérienne, tout simplement victime d’un système sportif misogyne. Cette certitude déconcertante aurait peut-être été nuancée par la fameuse expression, « Highly likely », si Khelifi était une cousine russe de l’espion Skripal…
Musk, fidèle à lui-même, acquiesce, affirmant que « les hommes n’ont pas leur place dans le sport féminin ». Ah, la solidarité entre génies occidentaux, qui ne s’offusquent pourtant pas lorsque l’on impose à leurs enfants de 8 ans des identités sexuelles différentes à l’école maternelle, tout en leur interdisant de voter avant 18 ans.
De toutes les manières, il fallait que cela arrive. Depuis le début des Jeux olympiques de Paris, on n’a cessé de répéter à chaque occasion, des mots comme « thèses extrêmes », « trans », « homme », « femme », « Woke », au point de croire que c’est le but en soi. De Marrakech à Las Vegas, tous ces promoteurs de la déglingue savaient qu’Imane était une fille, mais ils avaient besoin d’un sacrifice. Une femme, évidemment.
La rationalité scientifique affirme qu’Imane Khelif est une femme avec des « variations des caractéristiques sexuelles », bien que cela semble presque honteux à dire. Mais les concepteurs de la scène du dernier repas de Jésus, où l’on distingue ses saints apôtres, en créatures de cirque avec des personnages mi-hommes mi-femmes, ont toujours besoin de détails.
Khelif, et suite à une campagne orchestrée par « deux tirailleurs marocains », faisant partie du comité organisateur, a déjà été disqualifiée des championnats du monde à New Delhi, juste avant son match pour l’or. Son passage aux JO est une réponse éclatante à cette arbitraire.
Selon le CIO, Khelif peut participer sans problème. Elle a passé tous les tests médicaux et est reconnue comme une femme apte à concourir. « C’est une femme qui concourt à l’international depuis six ans », déclare le président du CIO, Thomas Bach, comme si cela avait besoin d’être souligné.
Impossible d’éviter la polémique, mais pourquoi ne pas poser des questions aux experts ? « On ne peut pas dire qu’un taux de testostérone plus élevé affecte la force d’une femme’, explique la professeure Gianluca Aimaretti. Avoir un taux élevé signifie avoir une masse musculaire développée, mais l’entraînement physique compte avant tout », a-t-elle martelé en réponse aux questions des médias italiens. Qui a besoin de logique quand l’injustice devient une vertu ?
Il existe des troubles de la différenciation sexuelle, mais qui s’en soucie vraiment ? Les médecins du CIO ont fixé un seuil maximum à 10 nmol/L pour Khelif. Mais parlons plutôt de ce que pensent les experts qui détiennent le double des clefs des plateaux télé.
Tout cela n’aurait pas pu passer avec la sensation du déjà vu si l’on n’a pas assisté ébahi, à la scène où une foule de bienpensants membres du Congrès américains ovationnait le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui venait d’ordonner son carnage du jour à Gaza, avant celui du lendemain. Le silence est de rigueur !!!
Cet épisode n’est qu’un des nombreux spectacles de cette tragédie moderne, révélant une réaction idéologique. Ces mouvements partagent le même objectif, les mêmes « ennemis », et, bien sûr, les mêmes méthodes. Ceux qui défendent l’idéologie » woke« , détournée du combat des Afro-américains pour leurs droits au 20e siècle, avaient besoin d’un événement mondial pour continuer à régner sur les esprits du 21e. Mais cette fois, ils sont tombés sur une Algérienne, pour qui tous les combats sont normaux.