« La Communauté internationale n’a d’autre choix que de renforcer le système multilatéral si elle veut arrêter la pandémie et bâtir un avenir plus sûr et meilleur pour tous, a soutenu M. Sabri Boukadoum.
Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères a appelé à » réfléchir collectivement à la façon de corriger les faiblesses et jeter les bases d’un nouveau multilatéralisme fondé sur une gouvernance mondiale concertée et inclusive ».
« Comme plusieurs d’entre vous l’ont déjà souligné, la pandémie de Covid-19 nous a clairement montré la véritable signification du concept: « personne n’est à l’abri tant que tout le monde n’est pas en sécurité », a-il mis en garde .
Le chef de la diplomatie algérienne a relevé trois domaines sur lesquels la coopération internationale doit se concentrer davantage.
Le premier domaine a trait au multilatéralisme soutenu par la solidarité mondiale. Le ministre a affirmé que « la pandémie de Covid-19 a révélé de nombreuses lacunes et faiblesses du système international, notamment un manque de solidarité qui entraîne actuellement des inégalités et des disparités en matière d’accès aux vaccins contre la Covid-19 ».
« Les pays africains sont directement exposés à ce préjudice. Sans une vaste couverture vaccinale, les économies africaines continueront d’être affectées négativement par les contraintes et les restrictions », ajoute le ministre.
Par conséquent, « les niveaux de pauvreté et d’insécurité alimentaire en Afrique devraient augmenter considérablement, créant un climat présentant un fort potentiel d’instabilité et de conflit ».
Face à ce constat, M. Boukadoum a appelé le G20 à » jouer un rôle plus important pour assurer l’accès équitable aux vaccins en fournissant des vaccins, en partageant les connaissances et l’expertise, et en soutenant les initiatives régionales, telles que l’Africa Vaccine Acquisition Task Team (AVATT) ».
Le deuxième domaine concerne le multilatéralisme qui vise à assurer la croissance économique mondiale. Le chef de la diplomatie relève, à ce propos, que « les répercussions économiques de la Covid-19 ont été graves à travers le monde dans sa globalité y compris en Afrique, où elles menacent d’inverser la tendance de la de la remarquable croissance économique des 15 dernières années ».
Cependant, M. Boukadoum a fait savoir qu' »en dépit de ses impacts négatifs de grande portée, la crise actuelle accélère les tendances telles que la numérisation, la consolidation des marchés et la coopération régionale, créant ainsi de nouvelles opportunités importantes ».
« Nous n’avons d’autre choix que de saisir toutes les occasions. Et la contribution opportune de nos partenaires, en particulier du G20, est extrêmement importante pour soutenir efficacement la reprise économique de l’Afrique après la Covid-19 », soutient le ministre.
» Nos partenaires du G20 pourraient soutenir davantage les efforts en cours au niveau continental visant à exploiter l’innovation, à promouvoir le développement d’une industrie agroalimentaire et d’une industrie rurale inclusives et durables ainsi qu’à réduire la fracture numérique », enchaine M. Boukadoum.
Le ministre a fait remarquer que « l’Afrique a énormément contribué à l’avancement du multilatéralisme, à travers l’Union africaine et d’autres initiatives transcontinentales qui envoient un message puissant de conscience et de solidarité transfrontalières », estimant que « la Zone de libre-échange continentale récemment établie pourrait changer la donne pour les économies du continent ».
Ces initiatives et d’autres, poursuit le ministre, « ont non seulement démontré le dynamisme africain, mais ont également redessiné le discours du continent, qui est orienté actuellement sur la transformation socioéconomique et sur la présence et le leadership de l’Afrique dans le monde après avoir été focalisé sur les questions de sécurité.
« Ces développements soulignent la nécessité pour les organisations internationales de travailler en étroite collaboration avec les institutions régionales pour soutenir les solutions locales », préciset-il.
Enfin, M. Boukadoum est revenu sur le rôle de l’Algérie dans la défense des valeurs du multilatéralisme et ce à travers ses efforts visant, notamment à promouvoir les solutions politiques et pacifiques aux crises dans son voisinage.
» L’Algérie continuera de défendre les valeurs du multilatéralisme telles qu’elles sont inscrites dans la Charte des Nations unies, tant dans ses efforts pour promouvoir des solutions politiques et pacifiques aux crises dans son voisinage (Libye, Mali, Sahel et Sahara occidental) que dans ses nombreuses initiatives visant à stimuler l’intégration économique régionale et continentale », a conclu le ministre.