Mena News, Global Views

En compagnie d’une famille algéroise dans la manifestation

« Nous marchons pour une Algérie juste et prospère! »

Reportage de Sahra Achour

Comme chaque vendredi, depuis le début des protestations le 22 février, ils sont des millions d’Algériens à sortir dans la rue pour réclamer le départ du système, à brandir des slogans appelant à un changement radical. Ils sont des millions de jeunes, moins jeunes, des femmes et des hommes, des groupes d’amis et même des familles entières à sortir exprimer d’une seule voix le ra bol et le mal de vivre en Algérie.

En ce 7ème vendredi, il était à peine 11h30, en plein cœur de la capitale  Alger et déjà beaucoup de monde comme les autres jours de cette mobilisation populaire. Beaucoup attendaient que les citoyens arrivent en grand nombre pour entamer la marche. Ils étaient même impatients, arborant des drapeaux algériens et des pancartes sur lesquelles étaient inscrits, comme d’habitude, différents slogans hostiles au système en place.  Pendant ce temps, nous étions à la recherche d’une  famille que nous voulions accompagner dans la manifestation. Nous avions voulu faire du porte à porte pour trouver cette famille. Notre première tentative était un échec. Le portail du premier bâtiment ou nous nous sommes rendus était fermé. Mais au bout de la deuxième tentative, la chance nous a souri : nous avons frappé à la bonne porte.

Des millions de marcheurs depuis le 22 février

En ouvrant la porte, Mme Mihoubi à qui nous avons expliqué l’objet de notre visite nous a accueillis avec un grand sourire aux lèvres. Elle nous introduit à l’intérieur, en nous expliquant qu’elle et sa famille attendent  l’arrivée de leurs amis pour sortir tous manifester. Mais avant, elle, sa fille Linda et leur belle fille s’affairaient dans la cuisine pour préparer à manger. Son mari M. Mihoubi et son fils regardaient la télévision pour s’informer. 13heures, on sonne à la porte. Mme Mihoubi lui ouvre. C’est bien son amie et ses deux filles adolescentes qui arrivent droit d’El Achour. Le temps des embrassades on passe à table autour d’un succulent plat traditionnel de berkoukes au poulet et aux fèves. Discussion autour de la situation du pays, du marasme dans lequel est plongé le peuple depuis des années, de son avenir, et surtout de l’avenir de sa jeunesse.

Mme Mihoubi, retraitée de l’enseignement, a émis le souhait de voir ses deux autres fils rester en Algérie au lieu de partir sous d’autres  cieux. Lui emboitant le pas son amie s’est exprimée en disant que «je manifeste surtout pour l’avenir de mes enfants. C’est malheureux de les voir s’exiler. Mon fils va bientôt finir ses études universitaires. Il ne cesse de me répéter qu’il allait partir». Sa fille adolescente, par contre, dit qu’elle n’a rien à faire à l’étranger. «Je veux que ma patrie se développe, je veux y rester et construire ici mon avenir », nous confie-t-elle.

Pour M. Mihoubi, «l’Algérie regorge de compétences qui peuvent remettre les pendules à l’heure et bâtir un avenir meilleur et prospère».

Il est 14h.  C’est l’heure de sortir manifester. C’est l’heure de rejoindre la foule. Drapeaux à la main, tous les membres de la famille Mihoubi, leurs amis et même leurs enfants descendent dans la rue depuis le 7eme étage où ils habitent. Les femmes drapées de l’emblème national ont lancée des youyous, signe de joie. Tous ont un espoir fou de voir l’Algérie se développer et prospérer en mettant terme à l’injustice et à la corruption.

Comme la famille Mihoubi elles sont nombreuses les familles algériennes à sortir manifester dans les rues de toute notre grande et belle Algérie.

S.A

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