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Déroute de Wagner face aux Azawad: les mises en garde de Tebboune se confirment dans un bain de sang dans les rangs des mercenaires russes (vidéos)

La situation au Mali, déjà précaire, s’aggrave de jour en jour, mettant en lumière les avertissements du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, quant aux dangers inhérents à l’intervention de forces étrangères. Les mercenaires de Wagner, ainsi que des éléments armés du maréchal libyen Haftar, se sont trouvés au cœur de cette problématique complexe, illustrant comment des puissances extérieures exploitent l’instabilité pour promouvoir leurs propres agendas.

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Par | Heeba Nawel


Ce contexte tumultueux a conduit à une défaite cinglante des mercenaires de Wagner, infligée par les rebelles de l’Azawad. Les images et vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux ont révélé l’ampleur d’un échec stratégique. Des dizaines de morts, dont le chef de Wagner, ont péri dans cette bataille au nord du Mali, près de la ville frontalière avec l’Algérie, Tinzawatène, longtemps abandonnée aux groupes armés et aux réseaux criminels transfrontaliers. Parmi les 21 véhicules blindés, accompagnés de drones, hélicoptères et de moyens techniques sophistiqués, aucun n’a échappé à l’assaut des Azawad. On déplore également un nombre important de morts regrettables parmi les soldats de l’armée malienne (FAMA).

Depuis leur déploiement, les forces russes, censées remplir le vide laissé par le départ des forces de l’ancienne puissance coloniale, la France, n’ont finalement pas su démontrer leur efficacité.

Le 29 juillet, la milice Wagner, désormais sous la férule du Kremlin après la disparition de son chef, Evguéni Prigojine, a subi des pertes significatives sur le terrain malien. Un rapport émanant d’un groupe affilié à cette entreprise, confirme la mort de plusieurs de ses membres, y compris leur commandant, lors de violents affrontements dans le nord du pays.

Ces combats, opposant l’armée malienne, soutenue par des mercenaires russes, à une coalition de groupes armés majoritairement Touaregs, ont été qualifiés de « victoire éclatante » par les rebelles, soulignant ainsi l’ineptie d’une stratégie fondée sur des alliances fragiles et fondamentalement contradictoires.

Les affrontements, parmi les plus intenses depuis plusieurs mois, ont débuté à Tinzawatène, près de la frontière algérienne. Selon des sources relayées par une chaîne Telegram proche de Wagner, du 22 au 27 juillet, les forces maliennes et les mercenaires ont été engagés dans des combats acharnés contre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Les séparatistes ont ensuite intensifié leurs attaques, utilisant des armes lourdes et des drones, causant des pertes significatives au sein des mercenaires et de l’armée malienne.

Le dernier message radio du commandant de Wagner, Sergueï Chevtchenko, a révélé l’ampleur de la déroute : « Nous ne sommes plus que trois, nous continuons à nous battre. » Ce message, tragique et désespéré, a été suivi de l’annonce de la mort de Chevtchenko au combat.

Les rebelles, dans un élan de propagande, ont diffusé des vidéos montrant de nombreuses dépouilles, sans préciser le nombre exact de victimes. Cependant, il est manifeste que plusieurs véhicules, y compris un hélicoptère, ont été détruits durant ces affrontements, illustrant la brutalité des combats.

En août 2023, le colonel Assimi Goïta, à la tête des putschistes maliens, avait rompu les accords de paix signés à Alger en 2015, misant sur une alliance avec Wagner, qui s’est par la suite élargie avec d’autres partenaires peu commodes tels les Emirats et les mercenaires du maréchal autoproclamé libyen, le maréchal Haftar.

Bien que la junte ait revendiqué des succès rapides, tels que la conquête de Kidal en novembre 2023, il apparaît désormais que les séparatistes avaient choisi de se retirer plutôt que de s’engager dans un combat direct. Cette décision, qui pourrait sembler tactique sur le moment, s’avère être une erreur, balayant de la main les efforts de paix établis.

Cette situation met en exergue l’obsession des dirigeants maliens pour une légitimité fondée sur des solutions sécuritaires, alors que de telles approches n’ont jamais montré leur efficacité dans l’histoire.

Les mises en garde du président algérien Tebboune, ainsi que celles de Said Chengriha, le chef des armées algériennes, résonnent avec une acuité croissante, mais dans un bain de sang, surtout que la mort des jeunes soldats maliens, partis avec la sincère volonté de défendre leur pays, a suscité l’émoi parmi les Algériens : compter sur des forces étrangères, qu’elles soient russes ou autres, ne résout pas les problèmes structurels du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Au contraire, cela pourrait aggraver la crise et compromettre davantage la souveraineté nationale.

Abdelmadjid Tebboune, qui a manifesté son désaccord avec l’approche purement sécuritaire dans la gestion de la crise, a toutefois affirmé à ce propos que les Maliens « sont libres de leurs choix » et qu’il « espérait entendre que du bien à leur sujet », ajoutant que l’Algérie, qui ne se propose que par des projets de paix, ne s’ingérera pas dans les affaires maliennes, lesquelles devront assumer les conséquences de leurs choix.

De surcroît, l’implication des Émirats et du maréchal Haftar en Libye souligne une dynamique inquiétante, la complexité de la situation et l’enchevêtrement des menaces qui guettent le Sahel. Ces acteurs profitent de l’instabilité régionale pour renforcer leur influence et pérenniser leurs projets criminels au profit d’agendas d’acteurs géopolitiques qui convoitent la région, aggravant ainsi les tensions et les conflits locaux.

La déroute de Wagner face aux forces rebelles de l’Azawad ne souligne pas seulement l’inefficacité des mercenaires russes, mais appelle également les dirigeants maliens à réévaluer en profondeur leur stratégie politique et sécuritaire. Il est impératif de restaurer une légitimité véritable auprès de la population et de chercher des solutions durables, ancrées dans la réalité locale, qui ne reposent pas sur l’intervention étrangère. Le Mali mérite une voie vers la paix qui soit véritablement sienne, loin des influences extérieures.

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