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Crise énergétique au Liban : l’Algérie intervient pour fournir du fioul et rétablir l’électricité

Les autorités algériennes ont annoncé, dimanche, qu’elles prendraient en charge la fourniture de fioul au Liban pour faire fonctionner les centrales électriques et rétablir l’électricité dans le pays, suite à une interruption causée par l’épuisement des réserves de gaz. Ce n’est pas la première fois que l’Algérie intervient pour soutenir ce pays arabe, qui fait face à de graves problèmes économiques, financiers et à un blocus international innavoué

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Par | Abderrahaman Ben Nadjem


Alger | Dans un communiqué, la présidence algérienne a indiqué qu’à la demande du président Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre Nadir Larbaoui a eu un entretien téléphonique avec son homologue libanais, Najib Mikati pour lui faire part de la décision du président algérien de « se tenir aux côtés du Liban » dans « ces circonstances difficiles » en lui fournissant immédiatement des quantités de fioul pour faire fonctionner les centrales électriques et rétablir l’électricité sur le territoire du pays.

Le communiqué précise : « À la demande du président de la République, le Premier ministre Nadir Larbaoui a eu aujourd’hui un entretien téléphonique avec le Premier ministre de la République libanaise sœur, M. Najib Mikati, pour l’informer de la décision prise par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, de soutenir le Liban frère dans ces circonstances critiques, en lui fournissant immédiatement des quantités de fioul pour faire fonctionner les centrales électriques et rétablir l’électricité dans le pays.« 

En réponse, Mikati a remercié le président algérien et le Premier ministre Nadir Larbaoui pour cette initiative, exprimant sa gratitude pour « le soutien constant de l’Algérie envers le Liban dans tous les domaines« .

L’agence nationale d’information libanaise a publié, samedi, un communiqué de la Compagnie Électricité du Liban, annonçant « l’arrêt forcé de la dernière unité de production de la centrale de Zahrani« , en raison de l’épuisement complet des réservoirs de gazole de l’usine, ce qui a entraîné une coupure totale de l’électricité sur tout le territoire libanais, y compris dans les infrastructures essentielles.

« Le Liban est un pays clé pour nous et nous ne l’abandonnerons en aucune circonstance. »

Pour l’Algérie, le Liban n’est pas qu’un simple pays ; c’est un pilier central dans la région, une véritable porte vers le Moyen-Orient et le monde arabe. Comme l’a souligné à maintes reprises le président algérien, « résolu à soutenir le Liban, quelles que soient les tempêtes qu’il traverse, jusqu’à ce qu’il retrouve toute sa vitalité et son éclat« .

Lors du sommet arabe d’Alger, le président algérien a réaffirmé cette déclaration en s’adressant à Mikati, en présence des chefs d’États arabes : « Nous serons toujours aux côtés du Liban. » Ce n’est pas un simple compliment — et les Algériens ne sont pas doués pour en faire facilement — mais une affirmation fondée sur deux objectifs clairs. Le premier vise à renforcer la relation historique et étroite qui unit les deux pays depuis des décennies. Le second reflète le profond désir des Algériens de promouvoir un projet de renaissance arabe, dans lequel le Liban et la Syrie joueront un rôle central.

Depuis la crise de la COVID-19 en 2020, l’Algérie a déployé des efforts remarquables en envoyant des aides substantielles à ce pays frère pour lutter contre la pandémie. Elle n’a pas hésité non plus à apporter son soutien après l’explosion dévastatrice et troublante du port de Beyrouth. Cette année, elle a franchi un nouveau cap en ouvrant une ligne aérienne directe avec Beyrouth, jetant ainsi les bases d’un partenariat commercial et économique plus dynamique et prometteur.

Cependant, depuis fin 2019, le Liban traverse une tempête sans précédent, sa pire crise financière depuis des décennies, entrecoupée de guerres et d’agressions de son voisin intru Israël. Cette situation a contraint le gouvernement à faire défaut sur ses dettes internationales, tandis que les défis internes et les ingérences étrangères compliquent la mise en place d’un soutien international efficace qui délivrera le d’une sorte de blocus non déclaré en sanction contre ses positions sur les questions régionales et internationales.

Dans ce contexte délicat, le ministre de l’Énergie et de l’Eau du gouvernement libanais par intérim, Walid Fayad, a annoncé dimanche la remise en service de la centrale électrique de Zahrani avant minuit, un pas crucial vers la stabilisation du réseau électrique du pays.

Fayad a insisté sur le fait que cette remise en service permettra « la stabilité du réseau et l’alimentation des infrastructures vitales en électricité, notamment l’aéroport international de Beyrouth, pendant une semaine ». Il espère également que le conseil d’administration de la Compagnie Électricité du Liban prendra rapidement des décisions concernant l’approvisionnement en quantités supplémentaires de fioul.

Bloomberg a souligné que ce pays méditerranéen, en proie à des difficultés financières, applique depuis des décennies une rigueur sévère dans la consommation d’énergie. Les querelles politiques ont freiné les réformes nécessaires dans le secteur électrique, et les coupures se sont aggravées durant la crise financière actuelle.

Avec la diminution des réserves de devises étrangères de la Banque du Liban, la banque centrale a été contrainte de suspendre les transferts pour couvrir les importations de carburant, selon les déclarations du ministre de l’Énergie, Walid Fayad.

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