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Comment Ursula von der Leyen a coincé l’économie européenne entre l’enclume des démocrates et le marteau de Trump ?

Un accord et une menace. L’Union européenne se prépare avec un plan commercial pour contrer Trump, en proposant d’abord un accord rapide, puis en menaçant de représailles avec des tarifs douaniers s’il impose des droits punitifs.

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Par | Ahmed Zakaria


Complètement piégée par le Plan Marshall américain qui consacre l’emprise des États-Unis sur les choix économiques du Vieux Continent, l’Union européenne (UE) se prépare au retour probable de son ancienne redoutable bête noire, Donald Trump, à la Maison Blanche. Une nouvelle stratégie commerciale est en effet en phase d’élaboration. Cette stratégie consiste à proposer aux faucons économiques de Trump un accord accéléré, puis à menacer de riposter par un paquet de restrictions douanières si ce dernier venait à imposer des droits de douane punitifs.

Les fonctionnaires de l’UE considèrent cette approche de la carotte et du bâton comme la meilleure réponse aux promesses de Trump d’imposer des droits de douane de 10 %, qui, selon eux, pourraient réduire les exportations européennes d’environ 150 milliards d’euros par an. Les négociateurs de l’UE prévoient de contacter l’équipe de M. Trump s’il remporte l’élection présidentielle en novembre 2024, avant qu’il ne prenne officiellement ses fonctions, afin de discuter des produits américains que l’UE pourrait acheter en plus grande quantité.

Cette action préventive consiste à faire une offre commerciale accélérée afin d’éviter les droits de douane punitifs et de parvenir à un accord qui stimulerait le commerce entre les deux parties, comme le rapporte le Financial Times britannique dans son édition d’aujourd’hui, lundi 29 juillet 2024. Si les négociations échouent et que Trump impose des droits de douane plus élevés, le département du commerce de la Commission européenne prépare des listes d’importations qui pourraient être soumises à des droits de douane de 50 % ou plus. Cette menace vise à montrer que l’UE est prête à défendre agressivement ses intérêts commerciaux.

Un haut fonctionnaire de l’UE a déclaré : « Nous chercherons à conclure des accords, mais nous sommes prêts à nous défendre si nécessaire (…) Nous ne nous laisserons pas guider par la peur ». D’autres analystes, en revanche, sont plus pessimistes et estiment que depuis la crise financière de 2008, l’Union européenne est prise à la gorge.

Coincée entre l’enclume des démocrates et le marteau des républicains, l’économie européenne peine à se libérer d’un engrenage dévastateur, exacerbé par la pandémie de Covid-19 et la crise énergétique résultant du conflit entre la Russie et l’Ukraine, ainsi que par les différends qu’Ursula von der Leyen et son équipe ont provoqués, notamment avec la Chine, la Russie et certains pays africains, comme l’Algérie, l’incontournable fournisseur d’énergie et sa principal porte vers le contient noir.

Fuite des entreprises européennes vers les États-Unis : Un exode préoccupant

Depuis l’élection de Joe Biden, les mesures économiques et politiques mises en œuvre par son administration, en particulier l’Inflation Reduction Act (IRA), prévoient plus de 369 milliards de dollars (plus de 341 milliards d’euros) de crédits d’impôt. Ce plan vise à revitaliser l’économie américaine. Attirées par un coût fiscal particulièrement compétitif, un nombre croissant d’entreprises européennes de renom choisissent de quitter l’Union européenne pour s’établir aux États-Unis, engendrant ainsi une forme de désindustrialisation alarmante sur le Vieux Continent.

Selon une étude réalisée par le cabinet de conseil McKinsey, l’Europe pourrait perdre jusqu’à 1,5 million d’emplois d’ici 2025 en raison de cette désindustrialisation progressive. De plus, les investissements directs étrangers (IDE) dans l’UE ont chuté de 30 %, tandis que les États-Unis ont enregistré une augmentation de 20 % des IDE, boostant ainsi leurs entreprises et attirant des entreprises européennes. Les secteurs les plus touchés incluent l’automobile, la technologie et l’agroalimentaire, où les pertes d’emplois pourraient atteindre des chiffres vertigineux.

Si Tesla, -dont les démêlées avec son propriétaires Elon Musk atteigent leurs paroxysme à cause des pression sur son réseaux social « X » (ex tweeter)- est souvent citée en exemple, de nombreuses autres entreprises ont également choisi de traverser l’Atlantique.

En effet, Siemens a renforcé ses investissements dans les technologies vertes, tandis que Nestlé a déplacé une partie de ses opérations de R&D vers le marché américain. Unilever a également intensifié sa présence aux États-Unis, tout comme les géants BASF et Volkswagen, qui ont accru leurs investissements dans leurs usines américaines pour répondre à la demande de véhicules électriques. Cela sans compter tout le patrimoine et le savoir faire allemand ont pétrochimie qui à son tour plie bagage pour les USA.

La politique protectionniste, désormais plus affirmée et agressive, suscite de vives inquiétudes parmi les dirigeants européens, notamment face à la perspective d’un retour de Donald Trump. Ce dernier, sans scrupule, pourrait restreindre le champ d’action de Bruxelles tout en incitant Ursula von der Leyen à impliquer davantage les États membres dans son deuxième round de guerre économique contre la Chine, premier partenaire commercial de l’UE. De surcroît, les démocrates ont entraîné l’Europe dans un conflit sur son propre continent, une guerre qui a engendré la crise énergétique la plus sévère que l’Union ait connue depuis le choc pétrolier des années 1970.

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