Le débat entre Biden et Trump a suscité beaucoup d’attention médiatique et a mis en lumière les différences physiques et cognitives entre les deux candidats. La prestation de Biden, le plus vieux président de toute l’histoire des USA, a été jugée plus faible, pour ne pas dire catastrophique, par de nombreux observateurs.
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Par | Rasheed Ghezali / Reuters
Après la performance fragile du président américain Joe Biden, 81ans, lors du débat avec l’ancien président Donald Trump jeudi soir, certains démocrates se sont ouvertement demandé s’il était encore capable de gouverner les USA et s’il ne devait être remplacé comme candidat aux élections l’automne prochain.
Les absences répétitives de son esprit, les égarements des évènements nationaux et internationaux ont nourrit les doutes sur sa candidature. Le parti démocrate est partagé et l’ail qui appelle à son retrait, prend de plus en plus de force et attire de plus en plus de voix, afin qu’il soit remplacé, avant les conventions nationales qui officialisent les investitures des candidats. Va-t-elle prendre le dessus sur l’establishment ? rien n’est sûr.
Il existe un processus pour y parvenir, mais il serait compliqué. L’agence Reuters s’est entretenu avec Elaine Kamarck, chercheuse principale au groupe de réflexion Brookings Institution, membre du Comité national démocrate (DNC) et auteur du livre Primary Politics sur le processus de nomination présidentiel
Quelles sont les options qui s’offrent aux démocrates ?
Réponse : Le Parti démocrate n’a pas de véritable plan B pour Biden comme candidat à la présidentielle. Il s’est présenté pratiquement sans opposition à l’investiture présidentielle de son parti cette année.
Il ne sera nommé officiellement que plus tard cet été, il est donc encore temps de faire un changement et une poignée de scénarios pour en mettre en œuvre un : Biden pourrait décider lui-même de se retirer avant d’être nommé ; il pourrait être défié par d’autres qui tentent de convaincre les délégués qu’il a accumulés ; ou il pourrait se retirer après la convention démocrate de Chicago en août, laissant au Comité national démocrate le soin d’élire quelqu’un pour se présenter à sa place contre Trump.
Alors que se passe-t-il ensuite ?
Réponse : À l’heure actuelle, le processus dépend en grande partie de Biden. Il devrait accepter de se retirer ou faire face à un adversaire à ce stade avancé du processus qui tenterait de le forcer à le faire. Jusqu’à présent, Biden n’a montré aucune indication de vouloir se retirer et aucun opposant ne l’a directement défié.
En fait, certains de ses principaux remplaçants potentiels – la vice-présidente Kamala Harris et le gouverneur de Californie Gavin Newsom – ont parlé avec passion pour sa défense après le débat, jouant un rôle de substitution qui a mis en valeur leur soutien mais a également contrasté leur prestation fluide avec celle hésitante du candidat sur la scène du débat d’Atlanta.
Que se passera-t-il si Biden démissionne ?
Réponse : Biden a passé les derniers mois à rassembler près de 4 000 délégués démocrates en remportant des élections primaires dans les États et territoires américains.
Ces délégués voteraient normalement pour lui, mais les règles ne les lient ni ne les obligent à le faire ; les délégués peuvent voter avec leur conscience, ce qui signifie qu’ils peuvent donner leur vote à quelqu’un d’autre.
Si Biden « libère » ses délégués en se retirant, il pourrait y avoir une compétition entre les autres candidats démocrates pour devenir le candidat.
Le gouverneur de Californie Gavin Newsom.Le gouverneur de Californie Gavin Newsom. Photo : AFP
Qui remplacerait Biden ?
Plusieurs candidats pourraient entrer en lice, mais il n’y a pas de numéro un évident.
La vice-présidente Harris serait presque certainement en tête de liste, mais elle aussi a ses propres problèmes après un début de mandat difficile et de mauvais résultats dans les sondages. La Constitution américaine stipule que le vice-président devient président si le président décède ou devient incapable de le faire, mais elle n’intervient pas dans le processus de sélection d’un candidat.
Le gouverneur de Californie Newsom, le gouverneur du Michigan Gretchen Whitmer, le gouverneur du Kentucky Andy Beshear et le gouverneur de l’Illinois JB Pritzker ont tous été proposés comme remplaçants possibles, mais ce sont des partisans de Biden et des substituts de campagne qui travaillent pour l’aider à être élu maintenant.
(FICHIERS) Sur cette photo d’archives prise le 27 janvier 2020, la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer se tient sur scène lors d’un événementGretchen Whitmer. Photo : AFP
Comment un candidat serait-il choisi ?
Réponse : Il y aurait probablement une sorte de bagarre entre les poids lourds démocrates en lice pour le poste.
Les candidats devraient obtenir les signatures de 600 délégués au Congrès pour être nommés. Il devrait y avoir quelque 4 672 délégués en 2024, dont 3 933 délégués promis et 739 automatiques ou super délégués.
Si personne n’obtient la majorité des délégués, il y aura alors une « convention négociée » dans laquelle les délégués agiront en tant qu’agents libres et négocieront avec la direction du parti pour trouver un candidat.
Des règles seraient établies et il y aurait un vote par appel nominal pour les noms proposés.
Il faut parfois plusieurs tours de scrutin pour qu’un candidat obtienne la majorité et soit désigné candidat. La dernière convention organisée au cours de laquelle les démocrates n’ont pas réussi à désigner un candidat au premier tour remonte à 1952.
Que se passerait-il si Biden se retire après la convention ?
Réponse : Si Biden démissionne après la convention d’août, les 435 membres du Comité national démocrate choisiront un nouveau candidat. Les membres se réuniraient lors d’une session spéciale pour sélectionner un candidat.
Qui sont ces 435 membres du DNC ?
Réponse : Ils sont répartis à parts égales entre hommes et femmes ainsi qu’entre divers groupes constitutifs, notamment des dirigeants syndicaux, des représentants LGBTQ et des minorités raciales. Sur ce total, 75 sont nommés par le président, tandis que les autres sont élus dans leurs États respectifs.
Qui pourrait proposer une alternative dans ce cas ?
Réponse : Pour désigner un candidat pour remplacer Biden sur le bulletin de vote, cette personne devrait avoir le soutien d’un nombre minimum de membres du DNC – peut-être environ 60, bien que le nombre exact soit déterminé par le comité des règles du DNC, qui définirait les règles de la procédure avant son début.
Il y aurait probablement des discours de nomination et des discours d’appui. Plusieurs candidats pourraient être nommés avant que la liste ne soit réduite.
Comment ces votes seraient-ils comptés ?
Réponse : Le Comité national démocrate tiendrait probablement sa réunion à Washington et les votes y seraient comptés. Les bulletins seraient codés, signés et collectés à la main. Si un vote devait avoir lieu très près du jour de l’élection, le 5 novembre, lorsqu’il n’était pas possible de se réunir en personne, il serait alors probablement virtuel.
